Le Media : Rossigneux recadrée par Le Monde et Désintox
C’est une affiche qui a suscité la réaction outrée d’Aude Rossigneux…et à sa suite de milliers d’internautes. Dimanche soir la journaliste, nouvelle rédactrice en chef de Le Média, futur site proche des Insoumis, s’en est pris dans une série de trois tweets à un visuel de la caisse d’allocation familiale. En cause : une affiche de la CAF contre la fraude aux prestations sociales mettant en scène le cas d’une fraudeuse, "Jennifer".
"Salauds de pauvres" ironise d’abord Rossigneux sur Twitter. "Avec l’argent de cette pub, Bercy aurait faire une campagne sur la fraude fiscale. Mais non" déplore ensuite la journaliste avant d’ajouter dans un dernier tweet: "La Caf aurait pu faire une grande campagne sur l’accès aux droits et sur les droits non réclamés. Mais non." Un coup de gueule massivement relayé, le dernier tweet de Rossigneux totalisant déjà plus de 1 700 partages.
Sauf que, comme n’ont pas manqué de lui faire remarquer plusieurs internautes, l’image à l’origine de cette vague d’indignation est en réalité vieille de six ans. Elle s’inscrit dans une campagne de la CAF contre la fraude aux prestations sociales remontant à novembre 2011.
L'erreur a valu à la rédactrice en chef de la web-télé proche de la France insoumise, d’essuyer plusieurs remontrances d’internautes mais aussi le recadrage de différents médias. À commencer par la mise au point des Désintox de Libé sur Twitter. Depuis son compte personnel, Aude Rossigneux a d'emblée reconnu son erreur et publié un mea culpa.
Pour autant, ce matin Les Décodeurs du Monde y consacrent un article et estiment "édifiant de constater que la rectification tweetée par la même rédactrice en chef du Média n’obtiendra que quelques dizaines de partages, bien loin des milliers obtenus par l’intox initiale". Et les Décodeurs de déplorer "la précipitation qui l’emporte souvent sur la précaution de vérification".
Les Décodeurs rappellent au passage que cette campagne de la CAF avait déjà été exhumée en 2012 et 2016 par des activistes de droite. "Dans les deux cas, on observe la même dynamique hélas familière des réseaux : une image, sortie de son contexte, est utilisée pour déclencher de l’indignation, puissant vecteur de partage, sans que personne ou presque ne se soucie de la date, du lieu ou de la raison de l’image", écrit Le Monde. Pas sûr que la rédactrice en chef du Média apprécie la comparaison.
L'occasion de revoir notre émission avec Sophia Chikirou et Gérard Miller, à l'origine du projetLe Media: "Chez nous, les journalistes pourront dire pour qui ils votent"
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