"Dans les films, des catastrophes enfantines et plaisantes..."
De la catastrophe japonaise, nous parviennent chaque jour des images indéchiffrables et opaques. Celles des réacteurs de la centrale de Fukushima, difficiles à interpréter et sur lesquelles les informations sont contradictoires; mais aussi celles du peuple japonais, conservant apparemment le plus grand sang-froid dans l'épreuve, à la grande surprise des envoyés spéciaux français. Comment interpréter ce calme ? Serait-il dû à la familiarité des Japonais avec des images de catastrophe, qui nourrissent abondamment nombre de classiques de la culture japonaise, mangas ou films ?
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Derniers commentaires
http://www.youtube.com/watch?v=Zd8T76E45k0&feature=related
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est tellement prémonitoire !
Le film s'appelle "Rêves" ("Dreams").
Une collègue et amie japonaise que j'ai retrouvée en exil à Okinawa m'a expliqué la raison de sa présence : "ma mère m'a dit: à mon âge (60 ans en gros), je peux mourir d'un cancer, toi (faites le calcul), tu as encore des choses à faire et tu es en vacances, va chez ta soeur à Okinawa."
Elle et moi sommes rentrés à Tokyo. Début avril, c'est le début de l'année économique au Japon. Nous ne sommes pas sous-informés, ni des trop disciplinés (à Didier Porte que je regrette à FI mais qui n'en est pas à sa première chronique à côté de la plaque).
Nous sommes 37 millions dans la conurbation de Tokyo. Risque nucléaire ou pas, sous-information réelle ou fantasmée, la plupart d'entre-nous n'a pas d'autre refuge. La catastrophe nucléaire est potentielle.
Ayons du respect pour les victimes de la catastrophe réelle.
Aborder la question du rapport des Japonais aux catastrophes naturelles est en soi très intéressant et pourrait nourrir un débat vraiment riche, mais on a ici : un spécialiste de la culture populaire mais pas du Japon, un spécialiste du Japon mais pas de sa culture populaire (et encore moins de son histoire), et une Japonaise dont le rôle est limité à celui d'arbitre validant les points de vue avancés sur le plateau.
On part donc un peu dans tous les sens : les clichés véhiculés par les envoyés spéciaux français (ça vaudrait en soi au moins une émission - ou quatre, si ça ne tenait qu'à moi), une digression rapide sur la qualité de l'information accessible à la population japonaise sur place (ça vaudrait en soi au moins une émission - ou douze, si ça ne tenait qu'à moi) et un survol des films catastrophes et autres kaijû japonais - à croire que les catastrophes naturelles et la culture populaire sont au Japon nées en même temps que le cinéma. Bref, au final l'ensemble m'a paru assez décousu et un brin superficiel.
Au risque de tomber dans le hors-sujet - mais après tout l'émission est passée depuis longtemps et le forum un peu ensuqué :) je crains surtout en terme de choix éditorial que, malgré les intentions louables de différer un bilan de la catastrophe, on tombe dans le même pas de deux et de travers qu'à chaque actualité lourde extra-hexagonale : d'abord on montre sans expliquer (ou si peu) pour bien imprégner les rétines, et ensuite on recentre vite sur un bon vieux débat franco-français dont on maîtrise bien les codes. Cas d'école avec Fukushima : tout le monde panique devant les scénarios de la catastrophe annoncée et on entame vite un débat sur les risques du nucléaire en France, sur l'avenir du nucléaire en France, sur les retombées radioactives en France. Idem sur internet, où chaque article sur le sujet est prétexte à un déferlement de commentaires sur les horreurs du nucléaire et du grand méchant lobby qui le promeut. Traiter au fond ce qui se passe sur place avec le recul et la prudence que la situation appelle, les conséquences, la gestion de la crise, on verra plus tard - ou pas.
J'espère que ce ne sera pas le cas cette fois, et qu'on aura droit un jour à une émission centrée sur le traitement par les médias français de l'actualité japonaise récente - et pas simplement à la question du lobby nucléaire versus les médias.
Alain Korkos fait écho à des réserves bédéfiles sur l'américanisation d'Akira bientôt adapté en film. Je ne peux pas me retenir de renvoyer sur les petites animations de Harry Partridge, qui avait déjà expérimenté le concept, avec un résultat parfaitement enthousiasmant : http://www.youtube.com/watch?v=jafd97yJFOI
Non, le premier anime qui me vient à l'esprit est Spectroman (Spectreman), une série ratée des années 70, mais précurseur en matière de prise de conscience écologique. (cf. Le Générique )
En second lieu, je placerai San Ku Kai. J'ai à l'esprit cette image de Golem 13 provoquant un terrible éboulement à chacune de ses apparitions sur la planète dont le San Ku Kai et son sympathique équipage ont la charge de la protéger.
Emission plutôt pas mal, qui m'a pourtant laissé sur ma faim.
Je pense que les gens qui y ont vu un point de vue trop léger, ne se sont même pas posé la question (même si ils pensent le contraire) de savoir si ils voulaient vraiment comprendre le point de vue et l'état d'esprit japonais, où si ils réagissaient devant la catastrophe via leur propres peurs (et donc attendent le même genre d'analyse de la part des medias). Ce sont les même qui n'ont parlé que des problèmes nucléaires en france avant de parler du malheur japonais lui même il y a une semaine, (j'en parierais ma main..).. Ce sont donc des gens centré sur eux même..(eh oui j'ose)
En ce qui me concerne, j'ai beau avoir vecu dans ce pays un an, j'ai appris des choses fort intéressantes durant l'émission, sur l'historique et la mise ne perspective de cet état d'esprit nippon.
j'ai l'impression qu'on a trouvé cette émission soit trop geek soit pas assez finalement. Je pense surtout qu'elle a été fort mal comprise.
L'histoire de l'Art (et en l'occurrence l'Art populaire japonais est le reflet de sa société donc c'est un Art très significatif et juste), est une discipline permettant de comprendre l'Histoire au travers de l'état d'esprit et des croyances des hommes. Y a rien de plus efficace en somme pour comprendre comment on n'en est arrivé là.. Ne voir dans cette émission qu'un rassemblement léger et puéril par rapport à ce qui se passe au Japon est une réelle erreur d'interprétation.
Bref, un grand merci!
Mystère de la chimie de mon cerveau, je trouve que la tsr a un peu mieux respecté mon calendrier interne (même si je trouve la juxtaposition d'images, dans la vidéo, un peu limite). Comme quoi, à quoi ça tient, tout ça...
http://japgeo.free.fr/
dont ce billet agacé de Philippe Pelletier (Université Lyon 2 UMR 5600) "Le centre a tremblé, la province a subi"
que l'on peut lire ici http://japgeo.free.fr/Sendai/PhPelletierTohokujishin.pdf
sur la politique japonaise, je tiens aussi au souligner l'article de Pierre Souyri
http://www.reseau-asie.com/edito/les-editos-du-reseau-asie/haute-administration-japon-souyri/
bonne lecture
j'aurais aussi aimé que l'ont traite dans votre émissions de l'influence des ces représentations du monde dans le manga ou la "catastrophe"...
notamment dans le shintoïsme, ou les esprits de la nature sont très présents, tant au niveau local (quartier, village...) qu'au niveau national.
Les intervenants ne disent pas grand chose, les transitions sont lourdes et j'ai presque l'impression de gêne, comme si la rédaction avait eu une idée mais ne savait pas trop comment l'approfondir. Les interventions de DS qui joue comme d'habitude les ingénus sont aussi pénibles, s'étonner tout le temps ne permet pas d'aller bien loin dans la réflexion.
C'est dommage, je trouve le thème passionnant mais je dois dire que je n'ai rien appris. J'ai plus réfléchi à partir de quelques liens proposés et réflexions précises comme celles de IT.
Au passage, a propos de Tezuka, un de ses mangas m'a longtemps fasciné, il s'agit de Phénix, l'oiseau de feu... Manga extraordinaire qui évoque une série de civilisations qui naissent, périclitent, disparaissent, et de personnages plus ou moins récurrents qui traversent ces "époques" différentes. L'homme y apparaît comme un accident parmi d'autres au milieu de cycles temporels d'une longueur étourdissante... Ce manga m'a plongé dans des états de pessimisme noir et d'optimisme apaisé.
Pas le temps de l'évoquer plus longuement mais je le recommande vivement....
- En réalité, les français(et autres étrangers) n'étant plus sur zone depuis l'alerte nucléaire ont un sérieux temps retard (ex : le sauvetage de la grand mère et du petit fils était annoncé samedi au japon, et ne date pas du tout de dimanche)
- Dixit médias japonais : Les sauveteurs français se sont rebiffé quand on leur a demandé de transporter des cadavres. Ils n'ont rien voulu faire et sont allés dans la base américaine du nord qq temps, pour finalement rentrer en France. (On se demande pourquoi il n'est jamais prévu d'intermédiaire compétent qui puisse expliquer les codes linguistiques et culturel pour faciliter la communication. Ça clache systématiquement entre le tempérament sanguin/esprit de supériorité/manque d'écoute et de sens de la solidarité français -l'équipe est venue pour se "faire valoir"- et la retenue/inflexibilité/organisation orchestrée sans égotisme, pour le bien collectif -au Japon, pas de hiérarchisation de valeur; de la tâche la plus humble à la plus valorisante, tout est toujours fait avec le même zèle et la même conscience)
- Même les médias américains ont traité les nouvelles avec moins de pathos. Les envoyés français ont rivalisé de vocalises dramatisantes même sur des sujets techniques comme les coupures d'électricité dans tout le Japon, pourtant parfaitement gérées et organisées. Pour ma part, il me semble que cette façon de repaitre le spectateur français de sensations fortes à bon compte a forcément un effet pervers sur le moral déjà bien malmené. (nous avons été submergés de messages compatissants).
Pour ce qui est de votre émission, je l'ai trouvée très juste. En effet la littérature et le cinéma illustrent bien le positionnement japonais face à l'adversité, l'inéluctable. C'est un peuple d'origine animiste; ils font partie de la nature et ne s'en sentent pas supérieurs. Ils n'ont pas non plus ce sentiment que les chrétiens ont du "bien" opposé au "mal" et n'ont pas suspendue sur eux -par les soins charitables des ecclésiastiques- la terreur de la punition de dieu. Par ailleurs, et s'est dommage de l'avoir balayée, car ce faisant vous avez raté une notion fondamentale japonaise : ils ont le sens de la "beauté de l'éphémère" valeur esthétisée (leur emblème est la fleur de cerisier), un sens profond de ne rien posséder dans l'absolu, ni dans la durée (donc la beauté EST dans l'éphémère). Ainsi, il faut bien envisager leur culture pour comprendre leur capacité de se reconstruire -et rebondir- et d'optimiser ensuite en un temps record.
Non, ce n'est pas la "Fin d'un monde"! quelle absurdité.
Et bien sûr, c'est une jeune femme. C'est le mieux qu'on a sous la main après un enfant, mais les enfant on les garde plutôt pour des victimes de méchants humains, ça marche mieux.
La belle japonaise stoïque et et inébranlable, impassible telle l'héroïne d'un manga seinjin.
La puissance de l'image au service de … l'image.
Ca me rappelle le photo de cette femme afghane aux yeux verts qui fit le tour du google monde...
- 14 mars 2011 : Déjà vu: l’image de la catastrophe
- 18 mars 2011 : Petite rhétorique de l’image médiatique
- 19 mars 2011 : Le tsunami, l’atome et les cerisiers
Est-ce que la réaction des victimes du tremblement de terre/tsunami/accident nucléaire est vraiment si différente de celle de populations confrontées à des catastrophes ailleurs dans le monde ?
On s'extasie devant le comportement des Japonais. Mais les victimes du tsunami de 2004, celles du tremblement de terre d'Aquila en 2009, celle de la tempête Xynthia de 2010, se sont-elles comportées moins dignement ? Personnellement, je ne vois pas de différence flagrante.
En dehors des considérations philosophico-sociologiques de nos experts et témoins, y a-t-il des éléments concrets de comparaison qui permettraient de démontrer que le Japonais "fonctionne" différemment de ses congénères humains, dans l'adversité ?
C'est pourquoi il ne pose aucun problème actuellement. Il est seulement en fusion et a fait exploser une de ses protections en balançant de la radioactivité partout.Vous allez me dire que je n'emploie pas les bons termes, mais ça ne change rien à l'affaire.Dormez, bonnes gens, le guet veille. Il est une heure ............ avant l'apocalypse.
Justement cela change tout et c'est précisément cela le problème. et la raison pour laquelle lorsque dans les premiers jours certain média parle de Chernobyl et l'on dramatise ils méritent des baffes. Le contrôle par l'ignorance et la peur de mourir c'est de l'information?
La radioactivité pour les nuls
On parle l'élément chimique une catégorie d'atomes ayant en commun le même nombre de protons dans leur noyau atomique, ces éléments existes sous différentes formes cousines (isotope) ce qui définit l'isotope c'est le nombre de neutron, peut importe le nombre de neutron l'élément ce comporte et réagit de façon identique. Certain de ces isotopes sont dit stable (ils ne bougent pas) et d'autres radioactifs (ils se transforment) . cette Transformation temps vers la formation d'éléments stables non radioactifs, elle peut être très lente des sciècles ou très rapides des minutes (Si l'on prend des atomes d'Hydorgène H3 (isotope radioactif avec 2 neutrons) radioactif au bout de 12,6 ans on se retrouvera avec la moitiés atomes d'Hydrogène H3 et des atomes d' Helium(He3) qui se sont formé, si l'on prend des atomes d'Hydrogène H2 et que l'on attend 2000 ans on aura toujours les même atomes D'Hydrogène H2.
Dans un réacteur Nucléaire à fission on prend un gros élément (uranium 235) avec plein de neutrons et de protons tu balances des neutrons dessus dans le but de le casser en deux . Cette fissions produit de l'énergie (95% de l'énergie produite dans le réacteur) et deux nouveaux éléments radioactifs dont le processus de "stabilisation" (decay) produit 5% de l'energie. Cette fission produit aussi des neutrons ainsi que d'autres neutrons qui vont allez casser ce qu'ils trouvent.
Premier point, les réacteurs sont éteint donc il n'y a plus de processus de fission et l'on a pas contrairement à Chernobyl à ce soucier radiation liées aux neutrons, la radiation dont on doit se soucier est celle lié à celle des produits de la fission.
La première choses à se demander est donc ce qu'il peut y avoir dans ces produits: principalement ce sont des métaux, c'est a dire qu'il ne sont pas facilement soluble dans l'eau ils fondent à forte température ne passe pas facilement à l'etat gazeux. Il y a aussi des gaz et quelques élément qui sont volatile ou soluble dans l'eau.
En cas de Meltdown tu vas te retrouver avec les produits de fission soluble dans l'eau (Cesium, Iode, Technetium) les produits gazeux ou volatile dans la vapeure (Xenon, Krypton, Radon) (et a un certain point de lode) en cas de ventilation ou/et de fuite comme c'est la cas à Fukushima
Là ou les choses deviennent pré- apocalyptique c'est lorsque le combustible prend feu car tout les produits de fusion qui sont à l'état métallique partent joyeusement en fumé (notez la différence importante fumée/vapeur)
Mais même si Fukushima en arrivait là (une semaine après) on ne serait pas encore à "la totale" : Chernobyl, réacteur en fonctionnement, explosant en envoyant du matériel ultra radioactif le vendre béant en feu à l'air, remplie de graphite (du charbon) idéal pour faire une bon feu...Pour rappel à Fukushima le risque majeur actuel est lié au combustible usé en cours de decay depuis env trois mois.
Enfin et surtout l'ordre d'évacuation à été donnée six heures après le tremblement de terre alors que la situation vis a vis des radiations était négligeable, et la population est informée ce qui n'a pas été le cas à Chernobyl.
Personne ne tient particulièrement à mourir et par nature nous réagissons plus facilement par la stimulation de l'émotion que de la raison.
Maintenant si l'objet est d'évaluation de l'action des médias et du gouvernement japonais, on ne peut porter de jugement que sur le début de crise.
Intéressant discours de Kumiko Kikuchi, Japonaise en France, à l'opposé de ceux de la plupart des Français au Japon, qui considèrent au contraire que les médias français ne font pas part de la réalité de la situation et tombent dans le catastrophisme et le sensationnalisme.
Voir par exemple Fukushima : arrêtez le cinoche « Armageddon », fermez-la ! ou La fin du monde n'aura pas lieu. Les Français en France ayant vécu au Japon, et connaissant un minimum le pays, sont aussi de cet avis (moi compris).
Un débat là-dessus entre les deux autres invités aurait été intéressant, mais c'est peut-être effectivement trop tôt.
si je suis votre raisonnement, si j'ai bien compris cela fait partie de la culture japonaise.
En fait, le catastrophisme fait vendre voir les histoires sur la fin des temps en 2012..., Pour les Européens, vous direz que la fin des temps en 2012 s’il arrive une autre catastrophe, on dira que cela fait partie de la culture… Là vous êtes dans le monde de Homer Simpson(http://www.luds.net/lieux.php).
Mais de toute façon, quoi que le gouvernement japonais dit, qu'est ce vous voulez que la population fasse, a part espérer et subir des événements qui les dépassent…Vous avez un point de vue mais quand vous faites des émissions n’oubliez pas que cela est votre point de vue tel que vous le voyez avec la culture que vous avez, tout en essayant d’être le plus objectif possible.
Enfin je dirais aussi en écoutant que les différents journalistes de télévisions même ayant une culture scientifique, ne sont pas objectif, non pas volontairement mais par leurs cultures respectives. Alors quand vous les téléspectateurs, quand vous les écoutez, il y a à boire et a manger, et cela il ne faut pas l’oublier.
Un mot à étudier :
« télépectateurs »
télé : racine grec signifiant « à distance »
donc qui regarde à distance…
Comment être objectif alors !
En conclusion je ne suis pas en accord avec votre point de vue, tout en saluant vos émissions et reportages.
J'en conseille vivement la lecture à l'équipe d'ASI ! C'est un livre court et qui ouvre plusieurs pistes d'interprétation stimulantes sur le traitement photographique d'un événement, dans une perspective à la fois culturelle et économique.
on entend à un moment le terme "métamorphoses" ...je n'ai pas pensé à la Grenouille mais à Ovide ...
A partir de là c'est parti: Pline et l'éruption du Vésuve, la Grèce, l'Atlantide et le continent engluti, l'Odyssée et les compagnons d'Ulysse transformés en cochons, dans le voyage de Chihiro qui me fais penser, va t'en savoir pourquoi, au filn de Grimault, "le roi et l'oiseau.
Et puis les douze travaux d'Hercule, le chien Cerbère et puis et puis, ben tiens! Le Colosse de Rhodes ...
Je trouve que tout ¸ça a un air de famille ...il est vrai que la Grèce. c'était aussi beaucoup d'iles ...et l'italie des volcans ...je sais pas, mais il y a quelque chose à creuser là! Non?
Un peu d'histoire culturelle ne fait jamais de mal.
De toutes façons depuis ce vendredi le Japon est passé d'actualité dans les médias par rapport à l'alibi, pardon la Libye !
Petite anecdote : mon conseiller financier m'a dit hier que les émissions des futures obligations dépendraient étroitement de la situation au Japon.. si ce ne sont pas des émissions radioactives..!
Pourquoi ne pas inviter à la prochaine (émission) quelqu'un de la CRIIRAD dont le site et les balises ont le mérite d'informer sans déformer.
Alors peut-être qu'avec du recul, ce stoïcisme japonais se transformera en colère et que certains auront des comptes à rendre, en tous cas espérons-le.
Autre chose qui me frappe, c'est la communication pro nucléaire en france, ils utilisent beaucoup l'expression "amélioration continue" pour parler de la sûreté des installations. Quand on voit qu'un vocabulaire spécial est utilisé par toutes les personnes travaillant pour le nucléaire on voit bien qu'ils font appel à des communicants pour rassurer le public, ben du coup moi ça ne me rassure pas, au contraire. Mon avis personnel est que si ce qui arrive au japon arrivait en france, on serait tout aussi largué pour gérer le problème. Je pense malheureusement que le nucléaire est une activité très dangereuse et incontrôlable, pas la peine de se leurrer. Faudra bien un jour penser à utiliser d'autres sources d'énergie.
Dernière chose, je pense que cette catastrophe nucléaire est vraiment plus grave qu'ils ne veulent bien le dire, si on réfléchit, par rapport à tchernobyl, il n'y avait qu'un réacteur, là il y en a 4 qui déconnent. A l'époque, il a fallu 600000 personnes pour résoudre le problème tant bien que mal, là ils sont une 50ène, c'est pas pour être alarmiste mais j'ai pas l'impression que ça va s'améliorer cette histoire...(mais je reste stoïque)
Grâce à la Parisienne, ça bascule et je me rends compte que, si j'ai écouté tout ce qui venait avant avec plaisir, particulièrement la délicieuse image de la petite Ponyo volant, victorieuse, au dessus d'un tsunami de poissons provoqué par sa passion amoureuse, c'est surtout parce que pendant trois quarts d'heure, j'ai oublié que la catastrophe est aussi nucléaire. Et que si on reconstruit "plus beau qu'avant" sur des ruines, comme dans la vieille chanson populaire "L'était un vieux chalet", on ne reconstruit pas sur un site nucléaire ravagé.
Merci quand même de cette approche de la culture japonaise où la nature, ni bonne ni mauvaise, EST tout simplement. Et merci à la Parisienne de ne pas nous avoir permis d'oublier complètement les populations irradiées, auxquelles on va peut être commencer à s'intéresser, car si on a beaucoup parlé des centrales et des réfugiés, on a très peu évoqué ceux qui, les "liquidateurs" mais pas seulement, sont déjà marqués dans leur chair. Je comprends ce silence, moi-même je me force pour l'écrire parce que ça m'oblige à y penser.
Devant des évènements aussi sinistres et terribles, je trouve que passer par l'art et la projection que permet la représentation, conduit à prendre un recul salutaire.
Toutefois, je trouve que Mikaêl Luken a mis le doigt sur quelque chose qui me fait penser qu'on peut voir le Japon d'une autre façon.
A un moment, il fait référence au tremblement de terre de Kanto en 1923 pour expliquer que l'incendie qui l'avait suivi et détruit Tokyo avait induit une peur d'être bombardé. Par la suite, cette peur avait provoqué une politique étrangère agressive, qui s'était terminée par LE bombardement d'Hiroshima, le feu nucléaire. Quand DS demande des explications, Luken recule et se retranche sur la représentation, sans doute pour ne pas devoir s'expliquer sur quelque chose qui peut sembler trop tarabiscoté.
Pourtant, j'irais plus loin et je rapprocherais cette analyse du fait que nous avons tous été sidérés d'apprendre qu'un pays qui a connu Hiroshima donc connaît la peur atomique, a construit des centrales nucléaires dans des zones constamment en butte à des séismes et des tsunamis.
A ce niveau, on peut aller plus loin qu'une explication par le fatalisme, et aller jusqu'à un désir d'auto-destruction.
Dans cette optique, ces films et représentations artistiques font plus figure de prophéties auto-réalisatrices que de catharsis pour juguler la peur ou de représentations d'une constante de leur histoire..
On peut imaginer que dans une culture où la pression sociale et culturelle empêche les manifestations de colère et de révolte, la catharsis par l'art ne peut pas suffire, et le désir inconscient est grand de voir le monde rasé par la violence pour tout recommencer, et connaître une renaissance, ce qui, les conditions géographiques aidant, concourent à leur vision culturelle. Mais ça peut aller plus loin, Jusqu'à provoquer une surenchère dans la violence du feu.
Les Japonais sont faits du même bois que nous, et ils ont besoin comme nous de s'exprimer et de combattre, c'est très visible dans leurs mangas, qu'on aime pour ça. En tant que latins, nous pouvons le faire ouvertement, mais les Nippons doivent passer par des procédures beaucoup plus complexes et de nature finalement assez névrotiques.
Je n'ai aucune compétence particulière en sociologie ou en psychanalyse collective, mais il est difficile de ne pas faire le rapprochement.
L'émission était intéressante, mais je suis étonné qu'à aucun moment il n'ait été question du shintoïsme.
Alors, je ne suis pas spécialiste, et vu l'heure je ne vais pas faire de recherche, mais pour ce que je me rappel, il me semble que le shintoïsme se centre autour des "forces de la nature" et personnalise celles-ci dans une myriade d'esprits, divinités...
"Mon voisin Totoro" est un bon exemple: ce n'est pas un monstre (comme vous le dites), mais un esprit habitant un arbre très vieux vénéré des habitants du coin. Il est une force sylvestre qui habite l'arbre exceptionnel ou EST l'arbre (je ne sais pas). Il est en tout les cas l'esprit lié à l'arbre.
La variété des lieux de culte shinto le reflète (sources, forêts ou arbres, montagnes, ... tout site qui rend la force de la nature palpable). Même l'Homme est part entière de la nature et peut lui même muté en une de ces force (Akira)...
Le monde est un TOUT.
Comme notre culture judéo-chrétienne nous place hors de la nature (la création a été créée pour l'homme) et nous prédispose à interpréter les soubresauts de la nature comme des punitions pour nos fautes (Nature!=Civilisation=Danger), la culture japonaise à travers le shintoïsme prédispose à dédramatiser ces évènements... La nature n'est ni bonne, ni mauvaise... Elle est (pour reprendre l'expression).
Et ses manifestations, personnalisées par des esprits/divinités, sont elles aussi neutres. Elles peuvent être chaotiques, imprévisibles, donc fatales pour les humains, mais elles ne sont pas mauvaises "à la Lucifer"...
Dommage que cet élément n'ai pas été cité... Surtout que cette vision du monde inspire très fortement beaucoup de production de Mangas/Animations...
Bonne nuit.
Il aurait été intéressant de s'attarder sur cette représentation lourde de sens car empreinte de codes. Ce n'est pas pour rien que ces deux photos, très semblables dans leur représentation quasi hypnotique, aient fait le tour du monde... occidental.
Pour ma part j'y vois bien-sur deux superbes photographies mais aussi et surtout quelque chose de pervers qui échappe certainement à l'intention de ces deux photographes : la force et la résignation qu'on veut toujours nous imposer et opposer à notre contestation supposée basse et indigne. Je pense qu'il y aurait beaucoup à dire à ce sujet.
N'est-ce d'ailleurs pas cette opposition que nos médias serviles tentent de nous imposer en évoquant le calme, la dignité, la pudeur et la résignation des japonais face à ce qu'il leur arrive ? Un exemple à suivre ! cachons nos SDF encore vivants, enfouissons vite ceux qui sont morts de froid cet hiver et allons travailler sans broncher !
Mais vous aviez sur le plateau le directeur des Langues O section Japon ... Un érudit sur l'histoire de l'art japonais moderne et contemporain, le retrouver la a écouter un amateur , certes éclairé, philosopher sur les Pocket Monsters et les kaijus, c'est comme si vous aviez inviter Noam Chomsky pour parler des comics marvel ou Emmanuel Todd sur son album préfèré de oum kalsoum...
Franchement niveau clichés ce n'était pas du TF1 mais juste l'étape d'après .
Comme le fait remarquer la dame du Japon , " j'ai l'impression d'entendre mon fils".
La vous aviez en face de vous quelqu'un qui aurait vraiment put élever le débat et ne pas être la que pour valider ou invalider des analyses qui , bien qu'assez juste , n'était pas de haut vol ni dune grande profondeur psychologique et culturelle.
Pour moi le sujet était certes intéressant et je ne partage pas cette condamnation pour indécence évoquée plus haut mais il y avait matière a sonder l'inconscient collectif Japonais et le rapport a la nature, au catastrophes , a la résignation ou la révolte de façon bcp plus adulte et loin des sentier battu.... Je suis fan d atom , Grandizer ( goldorack ) ou miyazaki mais vous auriez du demander a Mr Luken de vous parler de Hokusai ou hiroshige et je vous assure que, partant de là, l émission aurait prit une autre tournure...
Voilà une petite sensation de gachi et de rate donc ... Sil vous plait Mr S , même si je trouve au fond très sympathique , je vous aimerais encore plus et l'emission aussi si vous laissiez plus de temps de parole a vos invites et si vous vous prépariez un peu a les recevoir...
Mention d'honneur pour la Parisienne pour son écriture et son interprétation poignante .Une belle chanson aussi pour ceux qui aime : celle de Gappy Ranks " I was there" qui raconte comment il s'est retrouve a Tokyo le jour du tremblement de terre).
Vivement aussi l'émission ou vous nous direz comment le monde qui a fait la une de son site web avec des mises a jour de photos et de contenue toutes les 2 h a décidé du jour ou Juppe attaque Khadafi, qu'il faudrait dorénavant savoir farfouiller dans son site pour avoir des infos concernant Fukushima ... Le prix de l'info conso a la sauce série télé ....
Cette semaine , cet événement est si horrible pour les japonais et pour l'humanité que même en bon laïque j'ai envie de rejoindre Lady Gaga et de " pray for Japan".....
Le Japon vit un drame, c'est un fait. Mais ce n'est pas la peine d'en rajouter en allant chercher, dénicher, exiger encore plus de larmes. Et c'est une amie japonaise qui le dit !
Apprécions le caractère posé et réfléchi d'ASI, qui a en plus le bon goût de confesser un parti pris en fin d'émission et de proposer de reporter le débat sur les sujets plus graves à une date ultérieure, mieux informée. Personnellement, c'est tout à fait ce que je voulais voir et entendre : un débat calme et informé, sur la question de savoir si les journaux français ne sont pas un peu tombés dans une forme de voyeurisme malsain à tout le temps vouloir faire des Japonais meurtris un peuple de martyrs zen.
Et Daniel s'est égaré sur le plateau : il n'y a qu'à voir comment Rafik Djoumi prend la parole pour comprendre que c'est probablement lui qui a initié l'émission.
Pour la premiere fois je viens de zapper l'emission mais de regarder la parisienne.
Un petit cote William Sheller aujourd ' hui.
Bonne continuation.
Et une émission D@ns le film revenant effectivement sur l'imaginaire japonais dans les films et dans la culture populaire. D'ailleurs, j'ai eu ce matin un cours d'Analyse de film, où mon prof à décidé de bousculer le programme pour coller à l'actualité (nous travaillons sur le 11 Septembre, donc traiter ce sujet vis à vis de son traitement médiatique était tout de même assez pertinent.) et nous avons pu voir également un grand nombre d'extrait, et j'ai découvert le manga Gen d'Hiroshima, qui bien loin d'une représentation des catastrophes enfantines et plaisantes, montre des images très violentes et dures. Je dois dire qu'à huit heures du matin, j'ai eu un peu de mal à m'en remettre.
Je suis surpris par le choix rédactionnel pour cette spéciale Japon. Au lieu de disserter sur les films (très bon passage, ce n'est pas le problème), j'aurai préféré une analyse plus approfondie du Japon politique, étatique et médiatique qui aurait peut-être débouché sur une meilleure compréhension du fatalisme des japonais. Je ne sais toujours pas ce que ressentent les japonais dans leur for intérieur...
Ça part quand même très mal.
Comme si c'était pas l'inverse - parce qu'ils sont habitués à vivre dans un pays vivant catastrophe sur catastrophe, cela se retrouve dans la culture...
Enfin, bon, visionnons.
Honnetement, je ne le suis pas souvent, mais la je suis vraiment choque
Je ne sais pas quoi dire en fait. Peut etre juste ce lien
Plus de 7000 morts et 10000 disparus à cette heure, une catastrophe nucléaire évitée de peu (et encore, c'est pas fini), une économie éffondrée, le tout couvert par un apparent gros problème d'information, et on nous parle de King-kong et de mangas.
Pour la prochaine catastrophe française, on parlera de Luc Bessonn et de jeux de rôle, j'imagine.
Bon.
Pas que la matière manque pour aller un tantinet plus loin, pourtant...
Les américains frustrés du manque d'information
Tout est sous contrôle
Dans les affres du départ
Tokyo, la grande secousse
L'économie
En l'occurrence, DS explique à la fin de l'émission que si l'angle de l'émission peut paraître déplacé, c'est un choix éditorial assumé : pour lui, il est trop tôt pour analyser l'ensemble du traitement médiatique de la situation. L'argument se tient, surtout en ce qui concerne l'accident nucléaire, toujours en cours...
Et comme le note LPR, c'est pourtant bien lui qui a fait un billet sur l'indécence.
Cher Djac, n'allez pas croire que je suis le fils caché de DS, car je me retrouve malgré moi à devoir défendre cette émission...
... qui n'en a pas besoin ! Elle est - ce n'est que mon point de vue - intéressante, instructive, et donc nécessaire. De plus, le billet sur l'indécence n'en est que justifié (l'avez-vous lu ? ainsi que le forum associé ?) car je serais ravi que vous m'expliquiez en quoi cette émission est indécente ? Et en quoi une émission sur le traitement médiatique de la catastrophe ne le serait pas ?
N'en doutez pas, après un échange suffisant long, nous finirions par nous entendre, dussions-nous y consacrer 30 ans!
Je suis en tête des commentaires...
C'est indécent parce qu'on finit par y gloser sur le mérite de Totoro et de King-kong (même si j'ai par exemple adoré Totoro, c'est pas la question) pendant que les morts ne sont même pas encore enterrés, et que la liste de sujets fondamentaux, humainement lourds (sur les médias, ou non - et il est peut-être trop tôt, ça n'a pas empêché Sebastien Rochat de faire un bon papier, au passage), cette liste en ce moment est longue comme le bras.
Ça s'appelle la hiérarchisation de l'information, me semblait-il, et ce choix d'@si en de telles périodes me rend assez effondré.
Ah oui, tiens. En fait je ne l'ai pas lu ce forum, ce qui est amusant vu que je vous demande si vous l'avez lu. Enfin, amusant, de mon point de vue. J'y ferai un tour, curieux comme je suis.
L'indécence qui vous effondre, comme toute perception de l'ordre de l'émotion, N'EXISTE PAS. Oui je sais, c'est dur à avaler comme ça. Ou plutôt, elle n'existe pas en elle-même : elle n'existe que pour vous (oui et pour beaucoup d'autres gens). Je ne cherche pas à justifier tel ou tel comportement de réjouissance à partir du malheur d'autrui, mais c'est un fait que faire une émission "sérieuse", "sur les sujets lourds" en respectant une "hiérarchie" (laquelle ? nombre de morts ? rareté du phénomène ?...) ne changera rien à la vie des malheureux sinistrés. Tout cela n'a strictement aucun sens, votre demande de "décence" n'a aucun sens.
Je vous enjoins donc, dans votre effondrement, de vous interroger précisément sur ce qui accable votre conscience (et en-deça), et je réitère mon soutien à une émission qui a le mérite d'exister, tout comme les japonais, les drames, les atomes de Césium137 et les plaques tectoniques. (Exister, au moins dans notre esprit, j'entends).
PS: J'ai l'air de donner des leçons, et essaie d'y glisser un peu d'humour pour ne pas être imbuvable, mais je suis bien conscient que mon discours peut être reçu par le rejet, et vous prie de ne pas en garder rancoeur.
Sans blague ?
Bon, heu, sinon, désolé, mais le relativisme du style tout est affaire d'émotion, chacun la sienne, tout se vaut, c'est pas mon truc.
Bon, ok, j'ai laissé tomber ;)
Je peux comprendre que l'émission ne vous convienne pas. Comme l'a souligné DS à la fin de l'émission, il était selon lui trop tôt pour une analyse et un décryptage du rapport des médias japonais ou français à la catastrophe. Pas le bon tempo. Et il a selon moi bien raison de ne pas céder à la facilité et de rentrer tête baissée dans ce sujet, et pendant ce temps, comme vous le dites si bien, rien ne vous empêche de "surfer", et d'aller "un tantinet plus loin".
Je rebondis sur votre "un tantinet plus loin" justement, pour vous signaler qu'à mon humble avis, le choix de DS est le bon et permet précisément d'aller un tantinet plus loin (que le bout de son nez). D'éclairer à la lumière de quelques éléments propres à la culture japonaise notre vision du traitement des médias (japonais ou occidentaux) des jours à venir, car comme vous dites, "c'est pas fini". Il y aura une émission sur ce traitement médiatique dans les semaines à venir, j'en suis sûr.
Citation:
le plus grand sang-froid dans l'épreuve, à la grande surprise des envoyés spéciaux français. Comment interpréter ce calme ? Serait-il dû à la familiarité des Japonais avec des images de catastrophe, qui nourrissent abondamment nombre de classiques de la culture japonaise, mangas ou films ?
Ça part quand même très mal.
Comme si c'était pas l'inverse - parce qu'ils sont habitués à vivre dans un pays vivant catastrophe sur catastrophe, cela se retrouve dans la culture...
Pourquoi l'inverse ? Ce n'est pas contradictoire : les catastrophes, qui nourrissent la culture, qui nourrit le calme... (... qui nourrit les catastrophes ?)
Il y a de plus déjà deux chroniques sur la culture japonaise chez Alain Korkos (chronique dédiée aux images et à leur évocation).
Ce n'est pas contradictoire : les catastrophes, qui nourrissent la culture, qui nourrit le calme... (... qui nourrit les catastrophes ?)
Non, franchement, dans ce sens-là, c'est un peu bête. Les films catastrophes (japonais ou américains : il y en a plein, de films catastrophes américains, dans leur propres registres) restent des fictions qui ne sont pas un "entraînement" à affronter la réalité. Et ce serait assez drôle que ce genre de causalité soit présumée des mêmes personnes qui se décrient quand on dit que les jeux vidéos désensibilisent au meurtre et à la violence...
Pour le reste, je ne trouve pas le sujet en lui-même inintéressant (la figure de la catastrophe -et les échos d'hiroshima- dans la culture populaire japonaise) si on ne dit pas trop de bêtises dessus. J'ai déjà manifesté mes réserves sur le fait de parler de cela "à chaud" sur la catastrophe, il me semble que ce thème justement est plus décent à traîter après un délai d'attente, mais ça c'est un peu subjectif...
La citoyenne japonaise invitée n'avait pas l'air choquée d'être interrogée sur de tels sujets, mais peut-être est-ce une autre interprétation de ma part...
Par ailleurs, le sujet a été abordé dans au moins deux émissions : Ce soir ou jamais et le 12-13 de Fr3, mais de façon rapide et parfois confuse. J'apprécie qu'@si joigne au panorama culturel une réflexion de fond - perfectible et non exhaustive, il est vrai .
Ca, ça tiendrait sans doute plus de l'introspection psychologisante que de l'argumentaire, c'est pourquoi je n'insiste pas vraiment. Je ne sais pas très bien ce qui provoque mon recul. A vrai dire, je l'ai surtout eu lors du billet godzilla de Korkos, un peu lapidaire, qui se résumait un peu à "ah, eh, c'est comme dans godzilla". Je m'étais dit que plus ça aurait été développé, moins ça m'aurait fait tiquer. Et effectivement, la seconde chronique de Korkos, plus développée, m'a beaucoup moins dérangé sur ce plan. Mais j'en garde, du coup, un quelque chose, et la compréhension que ça dérange d'autres.
Je pense aussi qu'il y a quelque chose d'un peu trop ludique à jouer directement aux "eh pis t'as vu celui où c'est un laser géant qui détruit tokyo" en pleine tragédie réelle. Comme une sorte de prétexte à ressortir des gamineries enjouées pendant que des choses sérieuses se passent dehors. Rien ne se résume à des gamineries, et tout est sujet valide à analyses sérieuses, mais, exactement comme pour les blagues (elles-mêmes méritant attention), j'ai toujours la suspicion d'une certaine superficialité dans une promptitude trop enthousiaste à en revenir à ça, avec parfois un alibi un peu facile dans le "on sait que c'est sérieux derrière mais justement". Godzilla vient dans un second temps, il ne pourrait pas être inventé "pendant" le drame, il est l'effet d'une digestion - et à mon goût, en ressortir la notion lors du drame suivant demande aussi une petite période tampon de digestion. Pour éviter l'impression d'instrumentaliser une tragédie lointaine au profit de jouets familiers. Je trouve que c'est un sujet extrêmement intéressant à traîter, mais entre les catastrophes, pas tellement pendant.
Mais encore une fois, il s'agit de mauvais goûts dans la bouche qui reposent sur peu de chose. On n'est pas tous à la même vitesse, suivant l'investissement factuel ou émotionnel : souvent les plus investis sont les plus rapides à passer cette période tampon. Donc il ne s'agit pas de décrêter ce qui se passe en chacun, et de vérifier comment les choses s'articulent chez eux, derrière le discours. Il s'agit surtout de ma propre confrontation du thème à mon propre rythme. Je ne suis pas synchrone. D'où léger malaise, compréhension qu'on puisse le partager, constat un peu étonné que ça n'effleure pas tout le monde, et conscience que les raisons peuvent en être bonnes ou mauvaises et que c'est invérifiable.
Est-ce que ça explique, l'opinion en question, à défaut de la justifier ?
Amen. Enfin, je me trompe peut-être, mais y aurait-il un peu de dédain dans votre "psychologisante" ? Si oui, je vous prie de croire que la psychologie n'est pas un gros mot, si non, je ne dis rien en dehors du fait que le mot "introspection" se suffisait à lui-même. Oui, même des mots peuvent être suffisants ;)
Merci de partager ce qui "vous laisse un drôle de goût dans la bouche", car à mes yeux c'est précisément ce qui est intéressant.
[quote=IT]Est-ce que ça explique, l'opinion en question, à défaut de la justifier ?
En effet une opinion ne se justifie pas. Il est donc vain de tenter de le faire. L'expliquer, à savoir s'intéresser à ses causes, est déjà plus pertinent. Le mieux c'est qu'on peut la détailler cette opinion, cette idée/émotion, l'étirer jusqu'à n'en faire que du papier à cigarettes. Puis l'étirer encore, si le temps et l'intérêt de l'auditoire le permettent. C'est là que résident les clés de compréhension, sur l'"opinion", d'où elle vient (ie: comment elle s'est formée, en lien avec quels autres préconçus), ce qu'elle représente pour le sujet qui l'exprime, ce qu'elle représente pour le sujet qui l'entend... Des clés de compréhension pour au final, peut-être mieux comprendre l'"Indécence", donc.
PS : les "gamineries" et autres activités ludiques n'ont, toujours avec mes yeux, pas besoin de moment adéquat ou non. Le jour où tout le monde pensera qu'il y a un temps pour s'amuser et un temps pour être sérieux, j'espère être déjà mort, car je ne donne pas cher de la peau de cette "humanité".
Je ne crois pas que cela ramène nécessairement à un relativisme absolu. Au contraire, cela permet de mettre un petit peu plus à plat les éléments qui tiennent du relatif et ceux qui tiennent de l'absolu.
Je ne crois pas qu'il y ait une si grosse différence de nature entre "justifier" et "expliquer" une "opinion". Dans cette discussion précise, je pense que le relatif prédomine pas mal (sans que tout ne s'y ramène pour autant). Dans d'autres discussions, la "compréhension" d'une opinion amène plus mécaniquement à une compréhension de ses erreurs ou validités. Donc je ne pense pas la démarche de Régis H. très mauvaise : s'il la pousse à bout, elle dépassera d'elle-même cette notion d'opinion, là où le sujet le demande.
Bienvenue dans le XXIe siècle. We are Legion.
[quote=sylvain]Vous vous permettez de remettre à leur place bon nombre de contributeurs mais fuyez devant leurs interrogations au sujet de votre pensée.
Je ne remets personne en place, pas plus Djac que IT. Ce dernier ayant manifestement mieux entendu que vous ce que je voulais souligner, à en juger par son message plus haut. Et je ne fuis devant rien du tout, tout au contraire je suis friand d'avis divergents. Ce qui ne m'empêche pas parfois, comme en réponse à Djac, de m'exprimer et de partager. Pas nécessairement pour m'opposer. Djac a raison, et figurez-vous que moi aussi ! Et vous aussi. Tout le monde a raison ! Au même titre que tout le monde est idiot, tout le monde est aveugle ou tout le monde est un tueur sanguinaire. Très déplaisant à appréhender, j'en conviens. Considérez que ce n'est que mon avis. Pensez-vous qu'il y ait des avis à interdire ? Le principe d'impersonnalité étant un autre sujet, il est bon de recentrer le débat sur ce que IT entend par "dépasser l'opinion, là où le sujet le demande".
Après une interpellation de DS sur la notion d'indécence, j'ai simplement voulu réagir aux propos de Djac et exprimer ce que ce dernier savait déjà (mais peut-être pas tout le monde?) : il n'a pas regardé l'émission jusqu'au bout et se dit choqué, ce qui peut parfaitement s'entendre. Moi je l'ai regardé jusqu'au bout, et l'ai (plutôt) appréciée. Cela aussi peut parfaitement s'entendre. Le rapport à l'indécent étant tout à fait subjectif, il est intéressant pour toute personne un tantinet (il est bien ce mot) curieuse d'écouter ce que les gens ont à dire, précisément sur ce qui frotte, ce qui les révolte ou les émoustille singulièrement. Certains penseront parler du sujet (ici du séisme/tsunami/contamination radioactive) et effectivement, qu'ils le sachent ou non, ils ne feront que parler du sujet (c'est-à-dire eux). Ce n'est pas faire preuve d'un "relativisme absolu" que de dire cela. La question au coeur de nos débats - attention elle pique les yeux tellement elle fait peur - sur l'indécence-les-opinions-et-un-peu-plus-encore est selon moi : Sommes-nous en mesure de définir une réalité "objective" ? Recadrée dans ce fil de discusison, cela donne "L'indécence existe-t-elle par elle-même ?". Je ne nie rien du tout en posant cette question, le fait de se demander si quelque chose existe par elle-même ne la réduit pas à néant. Le sentiment de Djac à la vue de cette émission existe bel et bien, mais il ne dit rien sur la supposée nature indécente ou non de l'émission. L'émission n'est pas indécente ou décente, elle est. Je dis ça et je ne suis ni japonais, ni shintoïste !
Selon la légende (je dis cela par manque de temps afin de vérifier mes sources), Albert Einstein demanda un jour à Kurt Gödel (ou peut-être était-ce Niels Bohr?) : "Pensez-vous que la lune cesse d'exister lorsque plus personne ne la regarde ?". L'autre aurait répondu "Vous ne pourrez guère démontrer le contraire". Je ne pourrai raisonnablement développer plus avant dans ce forum cette question de réalité objective et de vérité immanente qui nourrit la philosophie et la religion depuis si longtemps, il y aurait tant à dire. D'ailleurs, tout "sujet" aussi précis soit-il, mérite également une attention et un développement infinis. La nature a une organisation fractale, tout comme le monde des idées. Tout étant relatif.
T'as l'bonjour d'Albert, le gros pépère.
Donc, l'excision des jeunes filles en Afrique, la lapidation , la peine de mort, c'est des trucs très bien. Tout dépend du point de vue. Je comprends ceux qui sont choqués, mais ça en fait pas une vérité pour autant. Et puis, quand on y pense, celui qui est choqué par la peine de mort, hein, ça fera pas revenir les condamnés à la vie, de toute façon, donc bon.
Vous saisissez le problème ?
En revanche la lapidation en Afrique, ou Fukushima, au regard des réactions nucléaires au coeur d'une étoile lointaine de 100 millions d'années-lumière... ça ne représente pas grand chose. Bon la relativité ne se résume pas à une histoire d'échelle, mais c'est pour illustrer.
Je vous le répète : à aucun moment je ne vous ai dit que vous n'aviez pas le droit d'être choqué ou indigné. Bien au contraire, et vous avez raison de l'exprimer. Simplement j'ai le droit de ne pas être choqué, à partir de la même observation, de la même "réalité" (cette émission). Cela fait-il de moi un monstre à vos yeux ?
Certes non, tout ne "se vaut pas". Puisque tout est relatif ;)
Cordialement.
"Cher Djac, on ne dit pas c'est nul, on dit je n'aime pas". Passer de l'absolu qui ne peut pas s'appliquer sur un ressenti à un relatif de son "moi".
Si je ne me trompe pas, pfiou, il vous aura fallu beaucoup de mots pour y arriver ;-)
Si vous dites, "tout", vous dites "tout" - à moins que le sens des mots aussi soit relatif...
Vous ne voyez pas le rapport, mais vous vous empressez aussitôt de relativiser la catastrophe, preuve que d'une façon ou d'une autre, vous aviez très bien compris...
Dès lors qu'on pose que tout est relatif, alors rien n'a plus d'importance, puisque tout n'est plus lié qu'à la volatilité de l'émotion de l'instant. C'est en cela que tout se vaut, dès ce moment : puisque tout n'est qu'affaire de goût (et jamais de valeur), alors n'importe quel jugement en vaut un autre, puisque on ne peut pas juger. Et d'ailleurs, vu que l'émotion est par nature instable et contradictoire, on pourrait même s'autoriser à penser une chose et son contraire en même temps.
Et si tout n'est qu'affaire d'émotion individuelle, alors cela mène à mon propos : la peine de mort, l'excision, ce ne sont que des approches culturelles différentes, relatives.
J'affirme que cette émission est très insuffisante et passe à côté du sujet en se centrant sur Totoro ou les mangas - et ce n'est pas qu'une simple histoire de goût, j'ai posté des liens sur des articles qui montrent une différence notable de finesse d'analyse sur la culture japonaise, même succinte.
De votre part, vous n'apportez comme contribution que "ha mais moi j'ai bien aimé" - ce n'est pas un argument.
[quote=Djac Baweur]Si vous dites, "tout", vous dites "tout" - à moins que le sens des mots aussi soit relatif...
Oui oui. Le sens des mots est relatif. Même une relation est relative...
J'avais dans mon brouillon commencé à vous ressortir la définition du mot "relatif" du Robert pour débuter mon argumentation, mais les limites de ma plume (et un peu la flemme) m'ont dissuadé. Manifestement nous n'utilisons pas tout à fait ce mot de la même manière.
Tentative de synthèse de mon idée (forcément approximative et insatisfaisante) :
Ne pas confondre la valeur des choses (relative) et leur valeur intrinsèque. Dire que tout est relatif implique qu'on ne peut juger de rien en soi. Libre à vous de juger, d'attribuer de la valeur (morale ou non) aux choses, en s'appuyant sur l'émotion et votre perception sensible dans un premier temps : tout le monde le fait, et le fera toujours. Ce n'est pas une chose à réprimer, car on ne le peut guère. Cependant tout jugement que vous formulerez sur quelque chose ne donnera que peu d'information sur la dite-chose, et beaucoup sur vous-mêmes.
Vous trouvez l'émission trop superficielle ? (je partage en partie cet avis d'ailleurs, mais cela me convenait à ce moment-là) : Très bien, dites-le ! Mais l'émission n'est pas inutile.
Vous trouvez l'émission indécente ? Très bien, dites-le. Mais l'émission n'est pas indécente non plus.
Vous argumentez, voulant démontrer l'invalidité de mon raisonnement en le prolongeant jusqu'à l'absurde, en citant ce que (à raison) vous pensez que je ne peux cautionner : lapidation, excision etc... ? Figurez-vous que je n'ai pas besoin d'attribuer une quelconque valeur à la lapidation pour ne pas balancer de pierres sur mon prochain jusqu'à ce que mort s'ensuive. Vous pensez que la lapidation c'est pas bien ? Aussi choquant que cela puisse paraître, je peux vous certifier que la lapidation des femmes adultères, hé ben mon hamster il s'en fiche complètement, et il aura bien raison. De plus y en a pour qui ça semble pas si mal, vu qu'ils la pratiquent. Je suis d'accord avec vous, votre jugement vaut mieux que le leur. Il vaut mieux dans le sens qu'il est préférable pour tous, et même selon une échelle de valeurs, une certaine conception de l'Homme, ou du Bien et du Mal. Mais permettez-moi, je vous prie, de continuer à ne pas juger les choses uniquement à travers ce prisme, provisoire et irrationnel, déformant la réalité. Ma démarche, ainsi que la vocation d'@si (pas toujours respectée par DS d'ailleurs)- d'où mon empressement à défendre l'émission- consiste à se situer à contretemps, celui de l'analyse et du décryptage, pas de l'émotion.
Explication supplémentaire à nos divergences d'opinion ?
Ensuite il y a le fait que la suspicion porte surtout sur les auteurs, et leur facilité à ramener un drame extérieur à, d'une certaine manière, leur propre univers ludique, à la frontière du nombrilisme. Il s'agit moins du public, que d'une sorte de procès d'intention (ou procès en défaut de sensibilité potentiel) vis-à-vis des chroniqueurs. Là encore on est dans le subjectif. Je trouve que la réalité du séïsme donne très envie de fermer sa gueule sur godzilla pendant un petit moment, d'autres trouvent que justement aha. Notons que j'ai le réflexe contraire pour la polémique sur le nucléaire.
Enfin il y a "l'enfantin", et là il s'agit moins d'une question d'âge que du confort ludique lui-même. J'éprouve personellement un plaisir ludique intense à l'appréhension de toute mythologie ou folklore, contemporain ou ancien, en particulier lorsqu'il s'articule au social (les films de monstres géants japonais me sont, "en eux-mêmes", très indifférents). Mais ils constituent une sorte d'approche indirecte du réel, un bouclier de Persée (pour rester dans le mythologique). Une sorte d'échappatoire. Je trouve que, lorsque la réalité nous bouffe à ce point pour de vrai, lui tourner le dos en tant que témoin pour contempler déjà ses transformations en figures plaisantes est aussi une échappatoire facile, et moyennement respectueuse. Pour en revenir à la polémique symétrique au sujet de l'atome : Le réel au Japon est très facile à écarter pour nous (et on le fait plusieurs fois par jour), il nous est aussi abstrait que la sottise nucléaire. Rattacher la lutte antinucléaire au séïsme japonais, c'est s'ancrer dans ce réel. Repartir sur les godzillas, c'est se catapulter dans l'irréel, ce que l'on fait déjà facilement de notre place. Non que les deux soient mutuellement exclusifs et définissent un état d'âme total, permanent, homogène, mais les deux démarches sont de directions très opposées. Et ont de quoi heurter les états d'esprits qui ne sont pas en phase.
La chaîne grecque Star Channel, une immonde, a fait son sujet sur le tremblement de terre japonais (entre deux interviews de paillettes en promotion) en alternant les images filmées avec des extraits de tremblements de terre de films catastrophes. Avec la conclusion que "oh là là c'est encore pire en vrai" (on peut d'ailleurs subodorer une part de satisfaction là-dedans : le constat inverse aurait déçu). Certes, donc, bon, il s'agit de Star Channel. Mais imaginons un séïsme devastateur à Los Angeles. Pendant les répliques, les recherches de survivants, les tentative de contrôle des infrastructures devenues meurtrières, est-ce qu'une émission sur "La tour infernale", "Meteor" et "Tremblement de terre" aurait vraiment paru à sa place ? Si elle était bien faite, on aurait appris plein de choses sur la figure de la catastrophe hollywoodienne et ses échos aux anxiétés américaines, si elle était mal faite, on aurait été bombardé de petits postulats interprétatifs crétins ("les américains ont super bien réagi parce qu'ils ont tous vu independance day trois fois" ou à l'inverse "les américains ont super paniqué parce qu'ils avaient tous trop regardé independance day"). Dans les deux cas, l'impression de "jouer au tremblement de terre pour de faux" pendant un cataclysme réel m'aurait dérangé. Et m'aurait évoqué une certain opportunisme de la part de ceux que ces films "en eux-mêmes" amusent immensément.
On pinaille sur des questions de temporalité, ce qui est nécessairement un peu futile. Comme pour les conventions de deuils et de bienséances qui s'y rattachent, il y a une grosse part de subjectivité et de surinterprétations, et cela reste fragile. Mais rappelons qu'il s'agit moins de faire un procès objectif de l'émission, que d'expliquer les raisons valides de ceux que son principe chicane - ces raisons dussent-elles s'opposer à des raisons inverses, de validité équivalente.
Je ne suis pas très à l'aise avec ma propre position, de type "c'est intéressant mais il faut respecter le calendrier". Je ne vois pas très ben à quel calendrier objectif je me réfèrerais. Et... pourtant...
je comprends votre courroux. Nous avons eu cette discussion après l'émission. Hé on rigole sur le plateau. On parle dessins animés, on surfe sur les clichés. C'est toujours casse-gueule de revenir sur les images d'une catastrophe qui nous bouleverse. Personnellement, je n'ai pas encore les mots. Je n'ai que le mot cauchemar à la bouche. Mais il se trouve que cette semaine, sur le plateau, je voulais parler du Japon. Pas du nucléaire, sujet dont on va évidemment s'emparer. Justement, pas envie de donner des leçons. De dire qui sont les bons et les méchants. J'avais envie de comprendre le Japon, peut-être parce que j'avais besoin de compatir. Ah la compassion. Partager les maux. J'avais besoin de me sentir au plus proche de leur pays que je connais peu. Qu'est-ce qui nous rapproche ? Qu'est-ce qui nous sépare ? Et qu'est-ce qui fait que je souffre avec eux ? Demain quand la douleur sera plus ténue, plus sourde, demain oui on en reparlera. J'ai vécu l'émission comme un enterrement. Le chagrin n'empêche pas de rire avec le cousin, entre deux larmes qui montent et qu'on ne peut réprimer, on blague sur des conneries et des souvenirs d'enfance, toutes ces choses qu'on a partagées. Et qui rendent la douleur plus supportable.
J'ai beaucoup réfléchi après l'émission sur "comment affronter le malheur", qu'est ce qu'on peut faire quand on ne peut plus rien faire, quelle différence entre la beauté éphémère d'une fleur de cerisier et la beauté indestructible ou presque d'un paysage de nos Alpes, pourquoi, personnellement, la seconde m'émeut davantage que la première... alors que ça semble être l'inverse pour les Japonais (quoique, j'en sais rien, comment les Japonais ressentent la beauté intemporelle du Fuji Yama?)
Salut anne-sophie,
Je comprends très bien la volonté de départ, elle est tout à fait compréhensible et défendable
.
Mais à l'arrivée, concrètement ce n'est pas du tout l'impression que cela donne. Parce que s'extasier sur Ponyo ou Totoro, ce n'est quand même pas "comprendre le Japon". Comme le dit un intervenant plus bas, le vrai spécialiste du Japon a dit trois mots. Par ailleurs on ne s'improvise pas ethnologue, sociologue, historien.
Transposez la même émission pour une catastrophe française ; imaginez la Bretagne et la Normandie entièrement ravagée par un tsunami, avec des inquiétudes sur la Hague. Et hop, une gentillette émission sur la bande dessinée en France, ou le rock hexagonal, pour "comprendre les français"...
Qui plus est, outre la catastrophe japonaise, entre l'entrée en "guerre" de la France, une résolution de l'ONU historique, la Côte-d'Ivoire, Barheïn, ce que deviennent la Tunisie et l'Egypte (qu'est-ce qui s'y passe, maintenant qu'on ne parle plus ?), etc, etc, qu'@si fasse son émission qui finit par se centrer sur des films catastrophes et des mangas, vraiment, je tombe de ma chaise. Ou alors, je ne sais plus très bien à quoi sert @si.
Ben justement, parler du rock français pour analyser comment la France ne prévoit pas la catastrophe...
Non, sincèrement, on est vraiment là dans de l'anecdotique, alors qu'on parle d'un évènement aussi terrible.
Je ne suis certes pas un spécialiste de ce pays (et de loin) mais certaines caractéristiques sont notables. D'une part, c'est vrai, la notion de "risque" n'existe pas au Japon, encore moins celle de "risque zéro" dans laquelle on se complaît en France. Dès lors, les Japonais vivent avec les force de la nature, sachant qu'elles peuvent être incontrôlées voire mortelles. Il n'y a que nos sociétés (où la notion de "sécurité" a dépassé celle de "droits") pour penser que l'on peut les contrôler et les infirmer. La plupart du temps, les catastrophes font peu de décès et quelques destructions. Ici, c'est différent et la mort de masse est la seule surprise pour le Japon... Sans parler de "culture" (et je ne suis pas sur qu'un anthropologue soit vraiment plus pertinent ici), c'est une autre façon de vivre, simplement. Mais cela ne signifie pas que nous ne soyons pas aptes à la comprendre ni que la peine est moins intense qu'en Occident.
De même, la deuxième partie de l'émission montre bien comment les Japonais vivent avec ces risques quotidiennement, comme nous avec les risques routiers. Je trouve l'exemple du cinéma très bien choisi pour l'illustrer. Chaque pays établit des scénarii en fonction de ses traditions et de ses repères psychologiques. Ici, c'est le risque naturel, comme aux USA c'est le terrorisme ou les poursuites en voiture...
Pour ma part, je trouve l'émission très complète par rapport au questionnement de départ et très originale par rapport aux autres débats sur cette catastrophe.
A l’instar d’aucuns "j'aurais préféré une analyse plus approfondie" moins auto-promotion sur les chroniqueurs même si passionnants. L’expert invité ne pouvait que s’ennuyer passablement et n’a pas dit grand-chose ?
Cependant, certains aspects ressortent que des zazinautes ont bien mis en évidence – merci :-)
C’est bien du pays du soleil levant dont il est question et notamment de l’imaginaire culturel japonais particulier lié aux cataclysmes ? Je ne vois pas ce que la comparaison avec un éventuel séisme à Los Angeles ou ailleurs (dans les commentaires) vient apporter, hormis noyer le poisson.
Citation AG : « Finalement, l'émission consolide le cliché : les Japonais sont stoïques, ne cèdent pas à la panique, n'extériorisent pas leurs sentiments... C'est à cause de la culture, de la religion, de l'histoire... » :-)
Il y en a qui parlent japonais ? Ce sont les bons sous titres ?
L'accident nucléaire expliqué aux petits japonais
Les personnes qui suivent les informations sur TBS(privé) ou NHK(publique) par exemple sont sensiblement mieux informées que ceux qui regarde la télévision en France et ont une information fortement dramatisé.
Faut il présenter les information de façon dramatique pour attirer l'attention du publique quitte à le traumatiser ?
Le fait est que mesure de radioactivité, localisation précise de ces mesures, sources de ces mesures, températures, pression dans les réacteur, niveau d'eau , nombre de ROD etc ces informations sont disponibles au Japon depuis plusieurs jours.
Quant à la gestion de la crise le premier ordre d'évacuation a été donné le 11 mars à 20:50 JST, et l'ensemble des actions gouvernementales est consigné mis à jours plusieurs fois par jour et disponible à la lecture en ANGLAIS .
Manque de communication, opacité ? Vraiment ? Déja si les journalistes reportaient toutes les informations et ce contentait de cela sans pathos.. Ca permettrai d'y voire plus claire même si cela ne serait pas nécessairement plus rassurant
J'aurais aimé que l'on explore un peu plus le rapport de l'homme à la nature dans la société japonaise.
J'entends que l'homme japonais se pense intégré à la nature, en être juste une composante, je me demande si cela ne définit pas également son rapport à la protection de la nature. L'homme étant l'égal de la "nature", la notion de devoir envers elle, commune dans la pensée occidentale, n' a pas lieu, l'homme n'a pas de responsabilité, ne lui étant pas supérieur, il ne lui doit pas la protection que le seigneur accorde au paysan.
Le Tsunami ravage ma maison, je ravage les baleines, chacun dans son rôle, chacun sa nature.
Là c'était vraiment magnifique, prenant, émouvant, un grand merci
Comme quoi l'indignation ça a du bon.
Merci d'avance.
Je renvoie ceux qui se demandent pourquoi les japonais sont aussi calmes à l'article « Des foules solidaires » du magazine « Cerveau & Psycho » de janvier/février 2011. Il met à mal bon nombre de clichés sur la panique des gens en cas d'urgence.
l'ambivalence des japonais face au nucléaire est me semble t il importante ....
sinon cf émission France culture ou Akiro MIZUBAYASHI nous parle du "goma" mot inexistant en français , traduisible par : la capacité pour un être humain à supporter l'insupportable.....
http://www.franceculture.com/emission-la-grande-table-akira-mizubayashi-et-30eme-anniversaire-de-la-mort-de-georges-brassens-2011