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Commentaires

En lisant l'ami Lordon...

Partons du principe qu'entre amis, on peut tout se dire. Je parle des vrais amis.

Derniers commentaires

J'ai un peu l'esprit de l'escalier et je m'en excuse : mon message se place plus dans l'ensemble des discussions qui animent ce forum que spécifiquement dans le thème où je le situe
Quelqu’un dans ce forum a renvoyé à un texte de Shlomo Sand sans qu’il n’y ait beaucoup d’échos : quelques réactions d’hostilité sur des aspects de la première partie du texte mais rien sur une réflexion que je n’ai retrouvée nulle part ailleurs et que je recopie ci-dessous :
« Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.
En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits. »
Or cette réflexion renvoie à une question plus générale, abordée là encore calmement dans l’interview de Régis Debray dans l’émission « une fois pour toutes » de France Culture et que je traduis à ma façon « défendre le droit au blasphème en France, évidemment ; se comporter comme si toutes les civilisations étaient en état de le recevoir et devaient nécessairement le faire leur, cela va-t-il tellement de soi ? ». Et pour être plus crue, une question qu’il semble indécent, à beaucoup, de poser et de se poser : la (re)publication en 2006 des caricatures de Mahomet du journal d’extrême droite danois était-elle pertinente, la une de CH au lendemain de la tuerie l’est-elle ? A noter qu’il est assez amusant d’entendre dans cette interview la hargne de Dominique Souchier à obtenir de Régis Debray de prononcer le slogan magique « je suis Charlie » comme quelqu’un l’a souligné dans un forum ici.
Enfin petite information locale, je suis de Nice ; Shlomo Sand n’a pu tenir une conférence il y a un ou deux mois ici, la salle qui était prévue lui étant refusée au dernier moment après l’intervention de groupes proches d’Israël. Je ne crois pas que beaucoup des 23 000 manifestants de Nice (institutionnels ou individuels) s’en soient alarmés alors. A ma connaissance, seulement des prises de position de la LDH et du journal « le Patriote » de sensibilité Front de gauche.
En tout cas la presse va encore recevoir des sous publiques, et ça fait vaguement "vautours" là :Des millions pour la presse après la mort chez Charlie Hebdo ..

Comme si nos sous étaient là pour renflouer des journaux que le public n'achète plus, compenser encore, prouve qu'il y a un gros problème de démocratie et de pluralité de la presse qui appartient à un seul groupe le plus souvent. Du gaspillage d'argent qui pourrait aider les plus faibles d'entre nous mais dont on se fiche bien de ces nouveaux et anciens pauvres. Ces perfusions permanentes ne font découvrir le gouffre qu'il y a entre le pouvoir autiste, et la population.qui préfère désormais la presse alternative....
Modeste proposition pour les asinautes non-musulmans: éviter de parler de PROPHETE pour évoquer MAHOMET
Les chrétiens pensent que Jésus-Christ est le MESSIE et qu'il n'y a donc aucun prophète après lui,les juifs dénient à JC la qualité de Messie,les athées ont souvent le traité des 3 imposteurs dans leur bibliothèque...
La controverse sur les pauvres qui seraient plus tentés par le djihad que les riches me paraît oiseuse. Les gens qui ont réalisé l'attentat du 11/09/2001 étaient riches et diplômés.
La religion sert surtout à colorer et fournir des raisons à une action criminelle qui aurait pu être aussi bien un règlement de comptes de dealer,une bagarre de supporters,une querelle de sortie en discothèque...
On rencontre souvent des petits loubards qui se montrent d'abord insolents avec leurs parents et leurs profs,menaçants pour leurs camarades,rêvent de plaies et bosses et passent à la pratique. Un peu de deal,quelques bagarres et ils se font un nom dans leur quartier. La prison c'est la célébrité. Un acte de terrorisme et les voilà sur la plus haute marche du podium.
Le 7 janvier 2015, c'est le 20ème siècle qui a été définitivement enterré...

La pathologie psychique qui "soutient" le système économique libéral est la perversion qui, telle le python KAA du Livre de la Jungle, avant d'engloutir les corps, hypnotise les âmes avec sa rhétorique et paralyse les consciences........

Le "réveil" comme dit Lordon, va demander une énergie dont nous n'avons encore aucune idée....
Unité nationale qu'ils disaient ?
Même les anciens amis se fâchent entre eux ;o((

J'aimerais bien qu'@si fasse une petite enquête comparative sur les prix de la mn de pub dans les écrans pubs pré et post JiTé ou retransmissions en direct... à la télé (publique comme privée) avant et après le 7 janvier dernier...
Je suis Lordon!

Quand à Libération, no comment.

Le fait que Daniel écrive sur cet outil de propagande permet d'entrevoir les limite d'@si:

Critique des médias, le tout en images, mais pas trop d'anti conformisme tout de même.
Écoutez le discours de Valls, ça va vous faire du bien.

Certes, pour se gauchir il aurait pu ajouter une louché de profs et d'éducateurs plus quelques boulots aidés, mais bon faut non plus pas qu'il se fâche avec ses futurs électeurs...

Tous micro-entrepreneurs et plus de surveillance, voilà des lendemains qui chantent déjà !

J'oubliais : je suis Lordon
Voilà un forum qui part dans tous les sens! Certains n'aiment pas l'interprétation de Bianca Castafiore dans Faust mais regrettent que des mélomanes la massacrent en compagnie de quelques policiers,juifs,correcteurs d'orthographe,chauffagistes...
Avez-vous remarqué que les innombrables caméras de Paris ont une fois de plus été inutiles? Elles n'ont pas empêché un massacre et ont été quasi inutile pour l'enquête.
Avez-vous entendu les propositions de prêchi-prêcha pour lutter ,dans l'éducation nationale , contre l'esprit "jihadiste?
Mmm., pour faire court: je suis pas Lordon.
Remarquable l'article de Lordon. Il y a aussi un article de Shlomo Sand sur Mediapart.
Tous les deux montrent que les enjeux sont beaucoup plus complexes que "l'atteinte à la liberté d'expression".
Si on est incapable de les traiter, alors l'avenir est effectivement très sombre.
Si la cause principale des assassinats récents réside dans les interventions extérieures de la France, en les accentuant on ne résoud pas le problème, on l'aggrave, comme Bush près le 11 septembre.
Pendant que la population américaine communiait dans l'hystérie anti-terroriste, les banques ont fait monter tranquillement la spéculation jusqu'à l'effondrement de 2008, dont nous recueillons aujourd'hui encore les fruits emposisonnés.
Vous voulez l'équivalent aujourd'hui ? C'est le Grand Marché Transatlantique dont les négociateurs espèrent certainement pouvoir refermer les fenêtres pour continuer leurs projets dans l'opacité qu'ils adorent. Pendant que nos chers médias "libres" regarderont ailleurs.
Un ami de Charlie qui n'est pas Charlie non plus:

https://www.facebook.com/misterhal/posts/10152970983802622?fref=nf
M. Schneidermann,
je ne comprends pas votre réaction aux propos de M. Lordon. Que trouvez-vous donc de si étonnant ou de choquant (ou digne de faire le sujet de votre billet matinal) que quelqu’un de gauche comme Lordon, de vraie gauche je veux dire, et qui a donc tiré un trait sur Libé depuis de très longues années, soit écœuré de voir ce journal moribond se repaitre de ce genre de making-off dans ses couloirs, la Une de Charlie en avant première (ET EN EXCLU !), attrapes click digne de Purepeople ou de Closer…

http://www.liberation.fr/societe/2015/01/12/ou-est-charlie_1179332
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/12/mahomet-en-une-du-charlie-hebdo-de-mercredi_1179193


C’est tout à fait à l’image des derniers directeurs de rédaction, autant engagés à gauche qu’un Valls ou un Patrick Cohen, sans parler des propriétaires qui ont leurs ambitions si éloignées du lectorat originel du journal et qui n’allongent pas les millions par philanthropie. Pas étonnante cette chute interminable. Et sans regret pour qui les considère ni plus ni moins comme des traitres, parfaitement dans les pas d’un PS converti au néolibéralisme.

Nous sommes nombreux à avoir eu la nausée devant les articles suscités, la binette d’un Joffrin quasi souriant devant l’opportunité inespérée, incapable de le dissimuler aux caméras malgré le masque de circonstance (et dont je ne mets pas en doute la sincérité pour autant, les émotions contradictoires sont choses courantes chez les humains), et les voilà à afficher leur solidarité et survendre leur soutien à la rédaction décimée de Charlie Hebdo… survendre, et oui.

Libé charognards ! Nous sommes nombreux à l’avoir pensé et bien avant de lire Frédéric Lordon, croyez-moi. (Et pas seulement des antifas ou des trotskistes révolutionnaires!)

Je peux comprendre votre peur en tant que journaliste exposé, et je ne nie pas le courage de cette solidarité devant la terrifiante réalité des évènements, mais la peur brouille la vue et le discernement, rend moins intelligent, moins apte à appréhender les nuances et donne toute place au repli sur soi et aux réflexes communautaristes pour reprendre les lieux communs en vigueur… Oserais-je le mot corporatiste à propos de votre article?

Libé n’avait pas dû vendre autant de papier que cette semaine depuis des années, mais tout ça est trop frais, il est inadmissible de le faire remarquer pour l’instant, l’heure est à la solidarité et au recueillement.

"Nous sommes un journal, un vrai, pas une succursalle de la gauche tiède, pas un nid à pub, pas un gouffre à subventions, pas un jouet pour investisseurs, pas un fabriquant de consensus, pas un fossoyeur d'espoir... " (Article 11)
Lordon: "Tout porte à croire que le cortège parisien, si immense qu’il ait été, s’est montré d’une remarquable homogénéité sociologique : blanc, urbain, éduqué"

Cette uniformité était-elle réelle ou fantasmée? Dans le premier cas, elle justifierait l'argumentation de Lordon, qui fait de la grotesque "union nationale" et autre "peuple en marche", revendications bourgeoises des seuls dominants, les véritables prémices des jours mauvais. Dans le second, elle serait due à biais de confirmation. Pour ma part, après la marche de dimanche au milieu de 150 000 autres suiveurs de Charlie dans ma métropole régionale, j'ai aujourd'hui la plus grande difficulté à distinguer ce que je crois avoir vu de ce que je peux avoir voulu ne pas voir.
En dépit de l'unanisme de façade, de grands fossés (fractures ? tranchées ?) séparent les gens vivants dans notre pays...

Et la grande majorité de la presse, qui nous abreuve de bons sentiments parfumés à l'églantine, active les tractopelles.
Le texte de Lordon est celui de l'intervention qu'il a faite devant 500 personnes (499 de gauche + moi) lors de la réunion organisée par Fakir à la Bourse du Travail.
On peut pleurer de tout, mais pas avec n’importe qui
Il a été chaudement applaudi (voire ovationné)

Si il est normal et ssain de critiquer son texte, attention de ne pas sombrer dans l'excès en le vouant aux gémonies sous le ridicule prétexte qu’il jouerait à la rock star comme j’ai pu le lire dans les commentaires.
Il n’ y en a pas beaucoup des comme lui et même si il est capable de se défendre tout seul, je lui apporte mon soutien total.
Un quotidien turc publie des dessins de Charlie.
Une remarquable leçon de courage et de résistance.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

La Grande Foire de la RECUP' est lancée...Elle ne durera pas la semaine ,ni le mois ni l'année ...On y trouvera de tout,
des faussaires et des faux airs (je suis Charlie)des imitations presque parfaites avec de vrais professionels:des politiciens (tous) et quelques hommes politiques débutants ,des journalistes (pas tous ?) et quelques intellectuels prestidigitateurs du verbe .
Notre boulot (aides par @si)sera de les découvrir .Mais le plus grand plaisir sera d'étaler les déguisements ,les oripeaux ou la simple fausse moustache .
Soutien total à Frédéric Lordon. Il faut être aveugle pour ne pas voir comment Libération orchestre une immense manoeuvre de récupération à son propre profit. Et aussi au profit du gouvernement, dont il est la feuille de propagande la plus flagrante. En témoigne l'immonde papier de Luc Le Vaillant (http://www.liberation.fr/societe/2015/01/12/ce-que-je-n-aurais-jamais-imagine-faire-avant-mercredi-dernier_1178884) qui sur le dos des morts, vient nous vendre Hollande-Valls (et même Merkel!) comme des gens sympas. Tout en nous faisant croire - hypocrisie totale - qu'il reste libertaire. Pauvre type, pauvre journaliste, totalement vendu au néo-libéralisme, planqué dans un journal subventionné mais que personne ne lit là où le Monde Diplo ne touche pas un centime et qui vient nous faire encore croire qu'il est un rebelle. Pourquoi Mr Schneidermann, vous ne lui avez pas répondu à Luc Le Vaillant ? Réflexe corporatiste je suppose. On n'est pas dupes vous savez...
Philippe Lançon est de retour à Libé.

Ils ne nous auront pas !
Se poser la question véritable : le tueur est l'enfant de qui ? D'où vient le djihadiste ? On ne naît pas djihadiste, on le devient. À cause de la guerre, des livres saoudiens, de leurs satellites, cheikhs, fatwas, avis, imams, théologiens qui inondent le monde et farcissent les âmes. Il faut désigner la matrice. Et la détruire.

Qui dit ça ? Eric Zemmour ? Non, Kamel Daoud, écrivain algérien, menacé lui aussi de mort. Désolé d'y revenir : les frères tueurs n'ont pas crié Mort au MEDEF mais Allahou akhbar
Je voudrais savoir une chose, honnêtement : vous pensiez vraiment que les gens de Charlie Hebdo ne risquaient rien ?
Évidemment, il est prouvé par les faits qu'ils risquaient la mort.
Mais DS, lorsque vous écriviez qu'ils faisaient ça pour la pub ? N'était-il pas possible qu'ils aient à la fois une arrière-pensée publicitaire, mais également une vision politique des choses ?

Personnellement, pour prendre une décision, je vois tous les avantages cumulés, matériels, moraux, psychologiques..., et je prends une décision dans l'idée que c'est la meilleure solution, justement parce que c'est un cumul de raisons. Je suppose que c'est le cas de la plupart des gens.

Quand Libé prend la décision d'abriter Charlie Hebdo, c'est pour des raisons de soutien, pour la pub que ça leur apporte, et parce que dans la grande offensive des néo- libéraux, ces batailles successives, cette guerre socio-économique dans laquelle Libé a choisi son camp, c'est pratique de faire croire qu'on soutient l'autre camp, ce qui suppose qu'on fait partie de l'autre camp.
Nul cynisme raisonné sans doute de leur part, juste une suite d'avantages bien compris et un enfermement dans leur classe sociale et dans un système qui veut que les politiques et les médias se soutiennent les uns les autres, parce que ça permet à l'ensemble de conserver le pouvoir.

L'extrême-gauche est binaire et pas très efficace, on le sait, et je suis bien placée pour le savoir. Elle sait surtout parler et critiquer, dans le sens négatif du terme, parce que ça ne va jamais, tous les autres sont trop intégrés au système, donc traîtres.
Lordon est tombé dans le grand trou EG. Adieu sa belle intelligence.

Les raisons pour lesquelles on épouse les idées d'un groupe, comment ces idées agissent sur nous, sont des phénomènes habituels, gouvernés par notre cerveau. Cela n'a rien de rationnel. On a tendance insidieusement à épouser les idées des gens qu'on fréquente, c'est très difficile de résister.
Sans doute un vieux souvenir de notre hominisation, où il fallait que des groupes proto-humains puis humains survivent dans des environnements hostiles. Les groupes qui étaient capables de se regrouper en cas de danger de façon automatique et efficace , soit pour fuir soit pour combattre, sont ceux qui ont survécu et ont poursuivi l'évolution jusqu'à conquérir la terre entière au néolithique. Et ces comportements se sont imbriqués dans notre cerveau et sont devenus endogènes.
Dans nos sociétés urbaines, nous n'avons pas forcément besoin de ces réflexes induits, mais ils perdurent et nous influencent profondément.
Ce n'est pas forcément embêtant, mais à condition d'en avoir conscience : quand nous avons peur, nous nous rassemblons derrière des chefs.
Le problème, c'est que nous pensons le faire rationnellement.
Cela explique pourquoi on accepte de défiler pour la liberté d'expression et la démocratie derrière des gens qui les combattent assidument.
En fait, c'est notre cerveau le plus basique qui nous le conseille, cette partie de notre cerveau qui croit savoir que suivre le chef est la solution.
Les propos de Lordon m'ont peu à peu désorientée. D'accord au début, je n'ai ensuite pas compris sa véhémence contre Libé. Lui gardait-il un chien de sa chienne depuis longtemps ? Merci Daniel pour ce que avez dit c'était nécessaire. Je ne suis pas fan de Libé mais là j'admire la générosité et le courage.
Monsieur Schneiderman il n'y a pas que Frédéric Lordon qui soit écoeuré par la récupération tout azimut du carnage de la semaine dernière !

Sur le blog de Paul Jorion :

http://www.pauljorion.com/blog/

La Grande Récup par Annie Cyngiser
13 janvier 2015 p
Billet invité.

C’est à la « chute » d’une nouvelle que l’on saisit tout ce que la narration d’un récit comporte : des petites balises, des petits clignotants qui, distillés et éparpillés dans le texte, font sens une fois le dénouement de l’histoire posé.

Livrés au compte goutte au lecteur ou de manière allusive à travers descriptions ou dialogues, ces éléments apparaissent en 2° lecture, une fois connue la « morale » de l’histoire, comme autant de jalons pour nous préparer à la fin du texte…

La grande journée commémorative d’union sacrée, avec un rassemblement quasi mondial incongru de 50 chefs d’Etat, qui est venue conclure, ce 11 janvier 2015, la protestation nationale devant les assassinats perpétrés par trois fêlés embrigadés par un courant politique religieux néo-fasciste, s’est terminée, après un raz-de-marée républicain… à la synagogue.

Hommage qui pour certains va de soi quand des citoyens français juifs sont tués sur le sol de la République. Hommage que l’on peut comprendre au vu de la sensible culpabilité post pétainiste de la France. Mais pourquoi et depuis quand un chef d’Etat et ses ministres auraient à se revêtir d’une kippa, signe de réelle appartenance religieuse, tandis qu’un quelconque couvre-chef suffit, en signe de respect et d’observance stricte de l’espace sacré, à l’intérieur d’une synagogue, celui de la Thorah et de la salle de prière, et non sur le perron ou sur les marches extérieures du temple ?

Un quelconque couvre-chef, oui comme ceux que portaient les coreligionnaires juifs de mon enfance ; casquettes, chapeaux et même mouchoirs noués aux quatre coins pour ceux qui avaient… oublié !

Curieuse conclusion et chute d’une journée où s’est exprimé laïquement la nation, à quoi s’est rajouté le transfert immédiat du corps des victimes pour inhumation en Israël, territoire, qui n’est pas, que l’on sache, un département français ?

D’autant qu’un manque se signale par son absence dans la trame du récit : les plus hautes autorités de l’Etat français laïc et républicain sont-elles allées également se déchausser pour pénétrer dans une mosquée en hommage au policier d’origine musulmane lui aussi victime de la tuerie à Charlie Hebdo ?

A reprendre le fil des événements et remonter en amont dans le « texte », l’on peut alors constater que :

– depuis 3 jours, on est devenu Charlie, juif et… flic, acclamant ainsi la « violence légitime des forces de l’ordre » en oubliant que juif et police accolés cela fait parfois un drôle d’effet, en oubliant également qu’avoir crié « je suis juif allemand » en 68 le fut en protestation de l’expulsion de Cohn-Bendit par les mêmes forces de l’ordre ! Tout le monde devient « Charlie » mais ne devient pas « Lassana Bathily », l’employé de l’épicerie casher de Vincennes qui a caché plusieurs otages dans la chambre froide. Ce n’est qu’un simple employé d’épicerie un peu black !

– depuis trois jours, on s’est également découvert une nouvelle passion : la « liberté d’expression », en oubliant que les libertés sont plurielles et que la formule magique « liberté d’expression » ne peut avoir de sens sans action ou possibilité de l’être.

Il devient ainsi indifférent que des chefs d’Etat racistes, xénophobes, corrompus, certains menant une politique coloniale avec le soutien des grandes puissances aient participé à la « grande messe » du jour. Il importe peu que le « Patriot Act » nous guette et que le Premier Ministre prévoit encore et encore davantage de répression et de contrôle pour combler l’absence dramatique d’éducation et de culture générale, ces dernières laminées depuis plus de 20 ans à l’école, avec vente de marchandises culturelles avariées à la télévision… Il importe peu que trois assassins fanatisés soient « purs produits » de France, comme mille autres avec eux, élevés en batterie dans les banlieues, « éduqués » par la prison, le trafic de shit et des organisations néofascistes financées, elles, par les « amis » des Occidentaux. Du moment que l’émotion coule et que l’on puisse vaincre ensemble la peur, la colère et la détresse…

Pendant trois jours, on est devenu patriote, on chante la Marseille, on exhibe des drapeaux bleu-blanc-rouge après le grand show télévisuel où l’on assiste en direct aux assauts, où l’on se projette comme de futures victimes possibles : du jour au lendemain, chic alors, on pourrait tous entrer dans un film à la love story ou à la ferme…

Voilà le contre-volet de la « transformation d’une blessure en fierté »*, de la remontée d’un sentiment d’appartenance qui n’appartient pas qu’au FN, et qui permettra, nul n’en doute, de faire remonter l’audimat du gouvernement.

L’engeance humaine ne peut-elle marcher qu’au symbole en oubliant les faits ? Les bons sentiments et la peur doivent–ils à ce point nous faire oublier nos responsabilités ? Et nous faire croire que 4 millions de citoyens dans la rue, devenus tous subitement Charlie, éradiqueront des situations aussi terribles que cette fillette de 10 ans qui vient s’exploser au Nigéria en faisant des centaines de morts civils… Trois lignes dans la presse, pétrole et mines d’uranium obligent.

La seule « liberté d’expression » face à tout cela qu’est-ce ?

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Sur le site de l'UJFP :

http://www.ujfp.org/

Schlomo Sand : « Je ne suis pas Charlie »
mardi 13 janvier 2015 par Shlomo Sand

Rien ne peut justifier un assassinat, a fortiori le meurtre de masse commis de sang-froid. Ce qui s’est passé à Paris, en ce début du mois de janvier constitue un crime absolument inexcusable. Dire cela n’a rien d’original : des millions de personnes pensent et le ressentent ainsi, à juste titre. Cependant, au vu de cette épouvantable tragédie, l’une des premières questions qui m’est venue à l’esprit est la suivante : le profond dégoût éprouvé face au meurtre doit-il obligatoirement conduire à s’identifier avec l’action des victimes ? Dois-je être Charlie parce que les victimes étaient l’incarnation suprême de la liberté d’expression, comme l’a déclaré le Président de la République ? Suis-je Charlie, non seulement parce que je suis un laïc athée, mais aussi du fait de mon antipathie fondamentale envers les bases oppressives des trois grandes religions monothéistes occidentales ?

Certaines caricatures publiées dans Charlie Hebdo, que j’avais vues bien antérieurement, m’étaient apparues de mauvais goût ; seule une minorité d’entre elles me faisaient rire. Mais, là n’est pas le problème ! Dans la majorité des caricatures sur l’islam publiées par l’hebdomadaire, au cours de la dernière décennie, j’ai relevé une haine manipulatrice destinée à séduire davantage de lecteurs, évidemment non-musulmans. La reproduction par Charlie des caricatures publiées dans le journal danois m’a semblé abominable. Déjà, en 2006, j’avais perçu comme une pure provocation, le dessin de Mahomet coiffé d’un turban flanqué d’une grenade. Ce n’était pas tant une caricature contre les islamistes qu’une assimilation stupide de l’islam à la terreur ; c’est comme si l’on identifiait le judaïsme avec l’argent !

On fait valoir que Charlie s’en prend, indistinctement, à toutes les religions, mais c’est un mensonge. Certes, il s’est moqué des chrétiens, et, parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal danois, ni Charlie ne se seraient permis, et c’est heureux, de publier une caricature présentant le prophète Moïse, avec une kippa et des franges rituelles, sous la forme d’un usurier à l’air roublard, installé au coin d’une rue. Il est bon, en effet, que dans la civilisation appelée, de nos jours, « judéo-chrétienne », il ne soit plus possible de diffuser publiquement la haine antijuive, comme ce fut le cas dans un passé pas très éloigné. Je suis pour la liberté d’expression, tout en étant opposé à l’incitation raciste. Je reconnais m’accommoder, bien volontiers, de l’interdiction faite à Dieudonné d’exprimer trop publiquement, sa « critique » et ses « plaisanteries » à l’encontre des juifs. Je suis, en revanche, formellement opposé à ce qu’il lui soit physiquement porté atteinte, et si, d’aventure, je ne sais quel idiot l’agressait, j’en serais très choqué… mais je n’irais pas jusqu’à brandir une pancarte avec l’inscription : « je suis Dieudonné ».

En 1886, fut publiée à Paris La France juive d’Edouard Drumont, et en 2014, le jour des attentats commis par les trois idiots criminels, est parue, sous le titre : Soumission, « La France musulmane » de Michel Houellebecq. La France juive fut un véritable « bestseller » de la fin du 19ème siècle ; avant même sa parution en librairie, Soumission était déjà un bestseller ! Ces deux livres, chacun en son temps, ont bénéficié d’une large et chaleureuse réception journalistique. Quelle différence y a t’il entre eux ? Houellebecq sait qu’au début du 21ème siècle, il est interdit d’agiter une menace juive, mais qu’il est bien admis de vendre des livres faisant état de la menace musulmane. Alain Soral, moins futé, n’a pas encore compris cela, et de ce fait, il s’est marginalisé dans les médias… et c’est tant mieux ! Houellebecq, en revanche, a été invité, avec tous les honneurs, au journal de 20 heures sur la chaine de télévision du service public, à la veille de la sortie de son livre qui participe à la diffusion de la haine et de la peur, tout autant que les écrits pervers de Soral.

Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.

En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits.

De plus, et sachant que tout texte s’inscrit dans un contexte, comment ne pas s’interroger sur le fait que, depuis plus d’un an, tant de soldats français sont présents en Afrique pour « combattre contre les djihadistes », alors même qu’aucun débat public sérieux n’a eu lieu en France sur l’utilité où les dommages de ces interventions militaires ? Le gendarme colonialiste d’hier, qui porte une responsabilité incontestable dans l’héritage chaotique des frontières et des régimes, est aujourd’hui « rappelé » pour réinstaurer le « droit » à l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale. Avec le gendarme américain, responsable de l’énorme destruction en Irak, sans en avoir jamais émis le moindre regret, il participe aux bombardements des bases de « daesch ». Allié aux dirigeants saoudiens « éclairés », et à d’autres chauds partisans de la « liberté d’expression » au Moyen-Orient, il préserve les frontières du partage illogique qu’il a imposées, il y a un siècle, selon ses intérêts impérialistes. Il est appelé pour bombarder ceux qui menacent les précieux puits de pétrole dont il consomme le produit, sans comprendre que, ce faisant, il invite le risque de la terreur au sein de la métropole.

Mais au fond, il se peut qu’il ait bien compris ! L’Occident éclairé n’est peut-être pas la victime si naïve et innocente en laquelle il aime se présenter ! Bien sûr, il faut être un assassin cruel et pervers pour tuer de sang-froid des personnes innocentes et désarmées, mais il faut être hypocrite ou stupide pour fermer les yeux sur les données dans lesquelles s’inscrit cette tragédie.

C’est aussi faire preuve d’aveuglement que de ne pas comprendre que cette situation conflictuelle ira en s’aggravant si l’on ne s’emploie pas ensemble, athées et croyants, à œuvrer à de véritables perspectives du vivre ensemble sans la haine de l’autre.

Shlomo Sand
(Traduit de l’hébreu par Michel Bilis)
je souscris totalement aux critiques de Paul Jorion.

La tournée de Valls Hollande et Netanyahou dans la synagogue est proprement hallucinante. Valls les poings levés, acclamé comme si on pouvait se congratuler d'une grande victoire, alors que l'on commémore la mort de journalistes. Indécent.

Quand les verra-t-on acclamés dans une mosquée ? ou à l'église ? Il faut se poser la question : pourquoi cela n'arrivera pas ?

Parce qu'en fait oui, il faut le dire, c'est une grande victoire pour l'extrême droite Israélienne, et peut etre aussi une victoire pour les extremistes musulmans. Une victoire symbolique, qui va permettre de faire avancer leurs idées (des 2 camps extremistes), c'est très clair. Et le fait que Valls et Hollande paradent en kippa avec Netanyahou est révélateur de leur camps : ils sont contre les extremistes musulmans, mais surtout du coté des extremistes sionistes (Netanyahou). Donc, quelque part les terroristes ça les arrange à beaucoup de niveaux.


Franchement ce qui se passe est révélateur des problèmes profonds de la France. Et la critique OBJECTIVE des médias semble plus que jamais nécessaire. Il y a tellement de choses à dire. Mais non, mieux vaut se concentrer sur les critiques de Lordon, hein Daniel ?
Voté...

L'incarcération de Dieudo, si détestables soient ses idées, va dans ce sens pousse-au-crime

L'incarcération de Dieudo, si détestables soient ses idées, va dans ce sens pousse-au-crime


Manuel Valls est certainement passé par là. Quand on y pense...
Que Valls et Hollande aillent à une cérémonie commémorative dans une synagogue n'a en soit rien de choquant vu les circonstances (c'est assez comparable à assister à un enterrement dans une église). De même qu'ils aient la tête couverte est juste un signe de respect, mais effectivement, ils auraient pu mettre un simple chapeau.
Je ne trouve pas le parallèle avec le policier musulman très pertinent en l'espèce, car il est clair que les otages tués l'ont été uniquement du fait de leur judaïté. Si on voulait réellement faire un parallèle, il faudrait imaginer une cérémonie à la synagogue pour Wolinski et Elsa Cayat. Or ils n'ont pas été tués parce que juifs mais parce que membres de la rédaction de Charlie Hebdo. De même ce policier a été tué parce que policier et non pas parce que musulman.

Par contre, la présence de Netanyahou à la synagogue est un scandale, plus encore après avoir dit la veille que les Français juifs devaient quitter la France pour venir en Israël. Il semble d'ailleurs que le gouvernement français ne souhaitait pas sa venue et qu'il se soit imposé... Ce qui révèle surtout que Netanyahou est un charognard qui espère capitaliser ce drame pour sa campagne. Plusieurs journalistes israéliens ont souligné la présence de Netanyahou aux obsèques alors qu'il avait brillé par son absence en novembre lors des obsèques des victimes de l'attentat dans une synagogue de Jérusalem (mais on n'était pas encore en période électorale) ainsi que lors des obsèques des victimes de Mohamed Merah en 2012 (par contre, il était venu 6 mois plus tard à la cérémonie à Toulouse, encore une fois pendant une période électorale).

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Se rendre, en tant que chef de l'Etat, dans un lieu de culte religieux est une atteinte au principe de laïcité. Le port de la kippa est un symbole de plus (on a bon dos d'interdire le foulard aux assistantes maternelles si c'est pour que le Président lui-même revête une kippa devant les caméras).

Rappelons, car ça ne fait jamais de mal, que la laïcité c'est le "principe qui établit, sur le fondement d’une séparation rigoureuse entre l’ordre des affaires publiques et le domaine des activités à caractère privé, la neutralité absolue de l’Etat en matière religieuse." (je tiens la définition du site vie-publique.fr).

Comment peut-on parler de "neutralité absolue" si on va dans le lieu de culte d'une religion particulière ? Ne peut-on pas dénoncer un crime antisémite sans aller rendre hommage aux victimes dans une cérémonie œcuménique (donc religieuse) tenue dans un tel lieu ? Ou est la "séparation rigoureuse" de la religion et de l'Etat, de l'hommage religieux (qui relève d'un choix privé) et de la politique publique vis à vis de la liberté de culte ?
Pas de laïcité possible sans humour. C'est la leçon de Charlie. De même, pas de religion possible avec humour. Sauf le Judaïsme, c'est ce qu'ont compris ses massacreurs.
Quel rapport entre ce que je raconte et votre réponse ?
Jules, la thèse d'une équivalence démocratique de toutes les religions est aussi stupide que celle, contraire, qui en privilégie une contre toutes les autres. La foi est un Djihad, et la noblesse d'une religion se mesure à la dose de sacrilèges, de profanations et de blasphèmes qu'elle peut encaisser sans kalatchnikov.
Que les religions soient équivalentes ou pas (je vous laisse porter la responsabilité de la hierarchie que vous opérez), elles sont une affaire qui relève de la sphère privée. C'est ainsi en France depuis 1905, et c'est un fondement de la liberté, absolue, de pensée.

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C'est pourtant ce que je dis (et que vous refusez de lire) : puisque c'est un lieu de culte religieux, d'ailleurs visité à l'occasion d'une cérémonie religieuse, le chef de l'Etat n'a rien à y faire.

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Ah, donc le seul moyen de marquer de la compassion envers des victimes, c'est d'assister à une cérémonie religieuse ? La République n'est pas capable d'assurer; de revendiquer la sécurité et la liberté de culte de ses citoyens sans passer par une cérémonie religieuse ?
Et bien moi je vois les choses tout autrement Pirate :
à titre privé Hollande peut faire ce qu'il veut dans un lieu de culte, mais en tant que président de la République il n'a RIEN à faire dans AUCUN lieu de culte. Idem les ministres, députés et sénateurs.

De la même manière, je ne vois pas pourquoi les cloches de Notre Dame sonnent le glas pour un deuil national.

C'est exactement ce qui découle logiquement de la loi de 1905, et tout cela n'a strictement aucun lien avec la compassion. A moins qu'à vos yeux une personne n'ayant pas de pratique religieuse ne soit pas capable d'éprouver ou d'exprimer de la compassion ?

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IL y a quelques temps, j'avais lu ceci ( je n'aipas vérifié si c'est vrai, mais peu importe) :

"En 1918, l’archevêque de Paris annonce un Te Deum à Notre-Dame de Paris en mémoire des morts de la guerre. Clémenceau, alors Président du Conseil, fait adopter par les ministres le refus d’y assister à titre officiel. Clemenceau s’en explique: séparation laïque oblige. Une décision exemplaire, car respectueuse de tous les citoyens et non des seuls croyants."

Cela n'empêche aucun ministre d'y aller à titre privé.
La sphère privée est privée de la seule existence possible pour elle: la politique. La religion - ce qui relie, ce qui déprivatise- est ce qui transgresse le metro-boulot-dodo, la logique nihiliste de l'utilitarisme libéral. Il existe malheureusement un laïcardisme ravageur et naïf, qui remonte à ce pauvre Auguste Comte, qui nie abstraitement la question du Sens, et donc fraie le chemin du nihilisme dénoncé par Nietzsche. Charlie a compris depuis toujours que l'humour n'a pas d'histoire, et donc la domine. En ce sens, je suis Charlie.
La religion "est ce qui transgresse le metro-boulot-dodo" ? Il faut vous reposer mon vieux Strumferbeg. Quid de la gauche anticapitaliste, antilibérale et profondément laïque ? Elle est nihiliste ? Elle ne trouve aucun sens à son combat ?

La religion n'est qu'un institutionnalisation, et une privatisation justement, de la spiritualité. Un ensemble de préceptes et de dogmes révélés qui contraint le croyant dans sa réflexion et sa pratique. Elles sont généralement une insulte à la logique élémentaire, car elles se contredisent entre elles, impliquant par là même que seule une minorité d'humains détiendrait une vérité révélée, par quelques entourloupeurs savants et un livre tombé du ciel.
Magnifique, jules cette reconnaissance de la " spiritualité" que les religions nient en l'affirmant.

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Vous faites comme si le Président de la République était une personne privée. Si François Hollande veut aller dans une synagogue en tant que simple citoyen, il peut même mettre des papillotes que je m'en cognerai (le ventre). Mais pas en tant que chef de l'Etat. Sinon, je suis bien d'accord : la kippa est un problème bien secondaire (hautement symbolique, cela dit). Le problème réside avant tout dans le fait de rentrer dans un lieu de culte religieux, pour une cérémonie à caractère religieux. Le problème n'est pas plus, ni moins, présent avec Hollande qu'avec tous les autre Présidents de notre République laïque, passés et futurs. C'est juste que j'ai tendance à plus souvent commenter les agissements du Président actuel que ceux des autres.
Mais en passant, je serais quand même bien curieux de voir une photo d'un Président de la République française en visite officielle dans une synagogue avec une kippa sur la tête au cours de son mandat. Juste une petite pour voir.

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Le Droit n'est pas défini par la Religion, vous savez ? Il n'y aucun texte de loi (autre que religieux) qui interdit de rentrer dans une synagogue sans couvre-chef.

Mais même en considérant que l'on souhaite respecter une loi religieuse pour ne pas froisser des pratiquants :
- Il suffit de ne pas de rendre dans une synagogue. Ce qui est la BASE de ma critique est que j'ai juste répété 3 fois déjà (mais on sait tous ce qu'on dit à propos des ânes et de la soif).
- Si des conditions exceptionnelles justifient de se rendre dans une synagogue sans déroger au principe de neutralité absolue vis à vis des religions, on peut mettre autre chose qu'une kippa sur la tête. Comme ce mec là, par exemple.

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??? Oui effectivement, je le reconnais : mes 1870 contributions passées aux forums d'@si ne sont qu'une longue introduction à ce que je viens dire ici et qui répond à la seule "perturbation" que j'ai ressentie dans ma vie.

#facepalm

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Pirate, cette règle n'a pas la moindre valeur pour un citoyen de la république.

Personnellement si je dois rentrer dans un lieu de culte pour une raison ou pour une autre, il n'est pas question que je me plie à la moindre règle arbitrairement fixée par qui que ce soit.

Il faut justement que les religieux apprennent à faire passer leurs propres règles après celles qui sont les seules auxquelles on doit obéir, les lois de la république.

Les membres d'un groupe peuvent se fixer autant de règles qu'ils veulent entre eux, ils ne peuvent pas imposer ces règles aux autres citoyens.

Le président de la république n'a pas à se plier à ce genre de règles. Le respect doit d'abord être celui envers la république et la laïcité. Le respect de tes règles n'a absolument aucune valeur.

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Moi je suis du genre a respecter les trucs qui tiennent au cœur des gens.

Sauf que cela tient aussi beaucoup à coeur aux laïques que le président de la république incarne cette laïcité. Il y a ici 2 volontés contradictoires. Et c'est bien celle des laïques qui a de la valeur car c'est celle de la république et qui va dans l'intérêt général.

Oui à tout le respect que vous voulez, ou la volonté de faire plaisir, mais pas au prix des principes de la république.
Les représentants de la république n'ont pas à participer à des rites religieux lorsqu'ils représentent la république, ils n'ont pas à arborer des signes religieux, ils n'ont pas non plus à reconnaître je ne sais quelle autorité religieuse et à en faire des interlocuteurs particuliers comme s'ils représentaient qui que ce soit. Les églises doivent être totalement séparées de l'état.
" Moi je suis du genre a respecter les trucs qui tiennent au cœur des gens "

Moi aussi, Pirate, et peut-être que c'est pareil pour François Hollande.
Sauf que, ayant été élu président de la République, il doit , dans ces circonstances, oublier son ressenti personnel pour incarner sa fonction.

Je ne peux pas croire que cette nuance, énorme, vous échappe.

En tant que président il n'a rien à faire là, un point c'est tout, il n'a pas à s'entretenir avec les grands manitous de quelque religion que ce soit : c'est hors-champ par rapport à son mandat.

Tous les enseignants se trouvent dans une impasse à vouloir enseigner et "pratiquer" la laïcité républicaine à chaque fois qu'un élu ( surtout à ce niveau !) ne la respecte pas. ILs ont le devoir impératif d'être exemplaires.
Ça va du maire de petit village, qui, après avoir marié un couple, les suit en écharpe vers l'église ( s'il est invité et veut y aller, oui, mais pas en écharpe, à titre personnel) jusqu'au président de la République qui va assister à des cérémonies religieuses.
A mes yeux, de tels agissement justifieraient une annulation immédiate de leur mandat.
>>il n'est pas question que je me plie à la moindre règle arbitrairement fixée par qui que ce soit.
Plutôt ultra-libérale, comme profession de foi, non ?
Pourquoi je ne suis-je pas vraiment étonné. Vivre ensemble, toussa, mais à condition que ce soit les autres qui vous supportent, hein Sandy ?
Non tout simplement démocrate et républicain, les seules règles auxquelles j'accepte de me plier sont celles qui procèdent de la volonté générale. Le seul groupe auquel je reconnais le pouvoir d'édicter de telles règles c'est le peuple pris dans son ensemble.

Comme je l'ai expliqué, qu'un groupe s'impose des règles arbitrairement à lui-même, c'est leur liberté, mais ils ne peuvent pas imposer ces règles aux autres.
Les règles que s'imposent à eux même les adeptes de telle ou telle religion n'ont aucune valeur. Les seules règles qui ont de la valeur sont les lois de la république.
>>Le seul groupe auquel je reconnais le pouvoir d'édicter de telles règles c'est le peuple pris dans son ensemble.
Ce qui revient à dire que vous ne concédez à personne le droit de vous dicter des règles.
En effet, en France, les lois qui s'appliquent à votre personne sont décidée par 50% des votants + 1.
On est donc très loin du "peuple pris dans son ensemble".
Et pour les gens qui dirigent vraiment ce cirque, tout ce qui peut dissuader les électeurs d'aller glisser un bulletin de vote dans l'urne est bon à prendre. Cela permet de contrôler à moindre frais les politiques.
Donc je vous propose en gage de paix pour le week-end une position commune:
Votez FN, votez Front de Gauche, votez pour qui vous voulez, mais [large]VOTEZ ![/large]
Je n'ai pas parlé d'unanimité mais de légitimité. Faut-il que je vous fasse un cour sur la différence entre unanimité et volonté générale ?
Une fois de plus ce que dit Sandy c'est du n'importe quoi.
La démocratie c'est la souveraineté du peuple alors que la république, ou ce qu'on appel aussi la démocratie représentative, se sont les partis qui sont souverains et qui imposent leur vus sur aux élus du peuple. Si ses élus ne suivent pas la ligne de leur parti ils seront virés des listes du parti et ne pourront plus êtres élus.

Etre démocrate et républicain ce n'est pas compatible.
Tout dépend du sens que vous donnez au mot République. La république est peut être, pour vous, le régime représentatif, mais pour Sandy, moi et... Rousseau*, c'est le régime politique qui fait de l'organisation de la cité une chose (res) publique.

* : Rousseau a écrit, dans "Du Contrat Social" : "J’appelle donc République tout État régi par des lois, sous quelque forme d’administration que ce puisse être : car alors seulement l’intérêt public gouverne, et la chose publique est quelque chose. Tout gouvernement légitime est républicain (a) : j’expliquerai ci-après ce que c’est que gouvernement."
Rousseau n'a pas vu la république française et de se fait il n'a pas pu en faire la critique.
La critique historique du socialisme de la république parlementaire était le règne des partis bourgeois. Je crois que la définition de la république ce sont des mandats électifs conférés. L’intérêt publique (qui n'est donc pas le somme des intérêts particuliers) dans le sens rousseauiste n'a jamais existé en France. Depuis , presque toujours, se sont au contraire des additions d'intérêts particuliers qui sont prises au nom de l'intérêt général sous l'égide du règne des partis.

A ce moment là on peut dire que, comme le bolchevisme est une perversion du communisme, le capitalisme du libéralisme, que les dérives républicaines n'ont rien a voir avec la république idéale.
Mais, a mon avis, ce sont les suites logiques de ses concepts.
Je ne parle pas de critique, mais de définition. On peut être républicain et démocrate, du moment qu'on emploie la bonne définition du mot "république".
Il doit y avoir, dans certains rêves, des républiques ou le peuple gouverne. Mais dans les faits non.
Un chrétien athée ça n'existe pas.
Haha.
Il doit y avoir, dans certains rêves, des Etats où le peuple gouverne. Mais dans les faits, non.
Si des représentants gouvernent, et même si c'est dans l'intérêt du peuple, c'est pas compliquer à comprendre que ce n'est pas le peuple.
J'ai l'impression que pour vous les représentants du peuple c'est le peuple... Ou que gouverner dans l’intérêt du peuple c'est le gouvernement du peuple.

Par définition la république n'est pas la démocratie.
Tout comme ils ont appelé démocratie son contraire, ils ont appelé représentation son contraire.

Un véritable représentant applique une volonté commune, liée à un mandat impératif ou général selon qu'on lui confie un pouvoir exécutif ou législatif. Représenter la nation ne veut rien dire.

Vous basez donc votre raisonnement comme s'il n'existait que cette fausse "représentation" ( nationale ).

Une fois que vous aurez compris ce qu'est la véritable représentation vous comprendrez que la démocratie passe par le contrôle des représentants ( révocabilité, reddition des comptes, ostracisme, non cumul et renouvellement des mandats etc ... ), entre autres choses.
Alors vous parlez de choses qui n'existent pas. Une fois encore.

La représentation par définition est l'abdication de la souveraineté. Faire croire qu'il y a de vraies et de fausses représentations c'est toujours dans le but de voler le peuple de sa souveraineté.

La révocabilité et toutes les magouilles ou faire croire au peuple qu'il y aura démocratie avec cette "nouvelle" république est un leurre. Ca n'apportera aucun prolétaire pour gouverner. Les partis politiques, du FN au FdG, sont des partis bourgeois qui ne souhaitent pas que le peuple puisse gouverner. Il suffit de regarder le nombre d'élus ouvriers à l'assemblé nationale, je crois qu'il n'y a que Maxime Gremetz qui est lui même tenu par la ligne de son parti, conduit par un bourgeois Pierre Laurent.

Une fois de plus le capitalisme retourne les luttes sociales a son profit.
"Alors vous parlez de choses qui n'existent pas. Une fois encore. "

Quand je vote pour Jospin pour qu'il mette en place les 35h et qu'une fois au gouvernement il met en place les 35h, elle m'a pourtant l'air bien réelle cette représentation.

"La représentation par définition est l'abdication de la souveraineté."

Affirmation gratuite, comme tout le reste d'ailleurs.
Oué les 35heures... Faux voir ce que c'est sur le terrain ce truc pour un ouvrier. Parce que la productivité doit être la même avec 4h de moins par semaine. Tes pauses sont chronométrés. Il n'y a jamais eu autant d'arrêt et d'accidents du travail. C'est sur que derrière un bureau au téléphone, les 35h c'est bien mais pour un ouvrier c'est dangereux.

Et surtout il y plus de privatisation et/ou d'ouverture du capital des service publiques sous Jospin que sous les divers autres gouvernement de droite.
Des petits cadeaux à Lagardère de la privatisation de l’aéronautique.
Les actions bancaires comme la monnaie unique et plus commune comme annoncé au début pour l'euro.

Berf une fois de plus ceux qui se prétendent de gauche ont trahi le peuple.

Le seul point positif c'est le petit ministre délégué à l'enseignement professionnel, qui n'a jamais eu de responsabilités aux affaire, ni avant ni après, Mélenchon qui a bien réformé cette filière.

La démocratie: Le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple... C'est quoi que vous n'arrivez pas a comprendre?
Si l'élection est censé désigner la personne la plus apte à gouverner, l'élite. Ce n'est plus la volonté générale qui est le but mais la recherche de la personne la plus apte a diriger les affaires d'état, l'élection aristocratique.

Vous croyez que ce sont des partis pauvres qui peuvent se présenter et se faire connaitre du grand publique? Non l'élection est ploutocratique. Et pour se faire connaitre il faut des sponsors, comme des entreprises ou des grands groupes... Ces entreprise financent tous les partis. Et quels sont leurs intérêts à eux une fois qu'ils ont fait élire leurs candidats? Le même que celui du peuple? C'est un gouvernement des réseaux.


Si cette critique est pour vous incompréhensible, c'est normal et sa montre votre positionnement politique réel. Assumez un peu votre position pro-capital et arrêtez de vous réclamer du peuple, "a la gauche de la gauche" ça devient lourd et plus crédible du tout.
Vous nous ressortez vraiment tous les vieux poncifs de la droite et de l'extrême droite c'est impressionnant.

Si effectivement il y a surement des cas où des entreprises en ont profité, dans l'immense majorité des cas les 35h sont un progrès social et les gens sont très contents d'avoir à moins travailler et à pouvoir réellement vivre quelques heures de plus chaque semaines. Et 35h cela reste même insuffisant il faudrait baisser encore plus le temps de travail car travailler autant et ne plus avoir de temps pour vivre c'est clairement la pire des aliénations et l'un des leviers les plus puissants des capitalistes pour nous empêcher de nous émanciper, de nous organiser et nous garder sous contrôle.

Non seulement je prouve que la représentation existe belle et bien très concrètement, je vote pour les 35h et les 35h sont appliquées ...

Mais en plus vous nous prouvez que vous êtes prêt en soit disant marxiste à vous mettre du côté des capitalistes pour faire travailler les gens encore plus longtemps, la belle contradiction.

Comme prévu il a suffit que j'évoque Jospin pour que vous embrayez aussitôt sur les privatisations, comme si on ne critiquait pas nous même la droitisation du gouvernement et les trahisons qui ont eu lieu les 3 dernières années de mandat, sous l'influence de la vague Tony Blair / Schroeder, partout en Europe ...
C'est justement une belle illustration du pourquoi la représentation ne peut fonctionner que si nous les citoyens contrôlons constamment ce que fait le gouvernement, si nous disposons de recours pour intervenir, et si nous avons nous même l'initiative.
C'est bien là tout l'intérêt de cette VIème république.
Durée moyenne annuelle individuelle du travail vers 1850: 3000 heures. En 2O15: 1500 heures. Rien, même pas les fascistes du FN, ne peut freiner la roue de l'histoire.
Pardon de travailler en usine et de décrire ce que j'y vois.
Le problème c'est qu'il faut bien produire non? Si la production baisse en passe en récession.
Le problème n'est pas le nombre d'heure travaillées, c'est de fixer la rémunération selon un rapport favorable au capital et pas donner le prima à la production.

Gné...
https://www.google.fr/search?q=gnou&biw=1440&bih=741&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=AQ2-VLL9Ac_lao64gugL&sqi=2&ved=0CAYQ_AUoAQ
Ca fait depuis longtemps que l'on a abandonné cette idée de productivisme à la con. Il ne s'agit pas de produire pour produire, mais bien de produire par rapport à nos besoins, et les besoins en produits ou services ne sont pas nos seuls besoins, on a aussi besoin de temps chaque jour pour apprécier la vie, sinon cela ne sert à rien de vivre.
C'est notre qualité de vie qui compte, cela suppose non seulement de limiter le temps passé à travailler, mais cela passe aussi par le fait de rendre concret le droit au travail, et donc la nécessité de partager le temps de travail, les deux besoins vont dans le même sens, la réduction du temps de travail.
En contrepartie nous gagnons en productivité sans arrêt, et il y a la mauvaise productivité, celle qui provient de l'intensification du travail et de la division alienante du travail, qu'il faut combattre et qui est constante, parce que c'est un effet direct du capitalisme, de leur dictature sur les salariés qu'ils chercheront toujours à faire bosser comme des esclaves, cela n'a rien avoir avec les 35h comme vous l'avez prétendu faussement au dessus.
Et il y a la bonne productivité, celle que l'on gagne grâce à l'innovation, de nos outils, de nos façons de s'organiser, de coopérer entre nous, la connaissance et le savoir faire ... qui justement nous permet de travailler moins pour produire autant si ce n'est plus.
Donc bien sûr que si, le problème est autant dans le nombre d'heures travaillées que dans les inégalités salariales, les deux ont une cause commune, le capitalisme, les fameuses lois capitalistes dont vous niez l'existence alors que n'importe qui peut consulter le code civil, et qui imposent que les décisions dans une société soient partagées selon les parts de capital, et qui font qu'1 seul ou qu'1 petit groupe décide pour tous les autres et forcément s'accaparent pour eux même l'essentiel des richesses produites pourtant par un travail collectif.

Voilà la réalité.
La société de consommation de l'inutile n'est arrivé en France qu’a partir du plan marshall avant on était dans une société de la rareté.
Mais c'est autre chose. La production de la nécessité, qui induit une récession, n'est pas le sujet ici mais si vous voulez l'aborder il faudra que comme les partis verts vous assumiez que ça implique une baisse du pouvoir d'achat et des salaires.

Votre texte est en plein dans le mythe du progrès, j'attends le surhomme. Pour compenser la perte d'emploi de la mécanisation il y eu une théorie sur les pays développés qui passeraient du secteur secondaire au tertiaire.
Le secteur tertiaire étant improductif (ne créé ni richesse, ni plus value), on a déplacer le problème sur de la création monétaire.
Il y a ceux qui produisent(richesse ou plus value) plus qu'ils ne consomment et ceux qui consomment sans produire.
Vu que vous ne pouvez définir des limites à nos besoins et à notre imagination, il n'y a pas de plafond sur le travail nécessaire pour les réaliser, il n'y a donc pas de relation entre le progrès scientifique et technique et le chômage. C'est ça le vrai mythe. Actuellement l'économie est dirigée par les capitalistes, ce sont eux qui décident de l'orientation de nos productions.
Et tout ce qui n'est pas extrêmement rentable et sur le cours terme ils ne vont pas le faire. Et en privant les gens et l'état de moyens financiers pour investir et financer ce dont ils ont besoins, ils nous entrainent obligatoirement dans une situation de sur-production.
Ce sont eux qui créent ce faux-plafond qui nous empêchent d'évoluer et de nous émanciper.
Il y a un lien direct entre progrès technique et chômage et c'est le b-a-ba de la pensé marxiste. Le but du marxisme n'est pas de moins travailler mais de soit, sur temps court, augmenter le rapport capital/travail en faveur du travail, soit sur un temps long, de tuer le capital.
L'accumulation à pour base le progrès technique. Il permet du capital de minimiser la baisse tendancielle du taux de profit en utilisant toujours plus de nouveaux progrès techniques(capital fixe vis à vis du travail) et de faire monter un taux de chômage latent par son biais(pour mettre en concurrence les ouvriers).

Donc d'un coté travail aliénant et la solution c'est la fin du travail et de l'autre travail émancipateur...je pige pas pourquoi ce qui serait bon pour un producteur ne le serait pas pour une femme du tertiaire ou inversement. L'émancipation par le travail pour être libre de consommer... moué

Mais encore une fois ce n'est pas la femme ouvrière, qui a des revendications commune aux ouvriers homme, qui vous intéresse mais les problèmes d'une personne, non productrice de richesse ou de plus value (non productive), qui est déjà privilégiée et qui sans doute est d'une des classe sociale de la bourgeoisie.
La droite du capital.
Et encore une fois vos interprétations sont totalement à côté de la plaque, marx ne dit pas qu'il est contre le progrès technique, il décrit simplement les mécanismes du capitalisme. Le vrai problème ce n'est pas le progrès technique mais le capitalisme .. C'est quand même pas difficile à comprendre.

Le progrès technique en soit n'a pas de lien avec le chômage, c'est le système capitaliste par ses mécanismes et les choix des capitalistes, qui conduisent à ce que les gains de productivité puissent avoir pour conséquence du chômage.

Mais il n'y a absolument aucune raison naturelle ou systématique à ce que les gains de productivité se transforment en chômage. Je vous le répète c'est un choix.
C'est le choix de par exemple allouer les fruits de ces gains de productivité à l'augmentation des dividendes pour les actionnaires plutôt qu'à les allouer à des augmentations de salaires, c'est un choix de ceux qui décident, et dans un système capitaliste ceux qui décident se sont ceux qui détiennent une part du capital ...

Il n'y a pas de lien entre les deux, ce sont les capitalistes, par leurs choix qui font que l'un se transforme en l'autre ...

C'est ça le BABA du MARXISME ...
Tiens, au fait, les partisans de la lutte des classes:
Revenu médian en France: 1700€
Revenu médian en Suisse: 6118€ (7510€ à Genève).
La différence ? Peut-être à chercher dans la paix du travail: Basé sur le principe du compromis, la «paix du travail» existe depuis plus de 70 ans. Après la grève générale de 1918 qui avait paralysé le pays, les entreprises et les syndicats avaient réfléchi à une forme d'entente.

Le jour où les salariés vont découvrir combien leur coûte réellement vos niaiseries, vous aurez intérêt à courir vite...
Suisse : Plaque tournante du blanchiment d'argent et paradis fiscal. Economie principalement basée sur la finance. Forcément on ne peut pas produire grand chose sur des montagnes.
Vous allez prendre quoi comme prochain modèle économique ? Le luxembourg ? Le Qatar ?
Hou là, vous n'aller pas vous faire des amis de l'autre coté du lac.Je diagnostique un abus d"Astérix chez les Helvètes".
Sinon, vous avez encore beaucoup de poncifs en réserve ?
Il vous arrive de jouer le ballon plutôt que le joueur ?
Je ne pense pas que nos amis suisses soient plus responsables des agissements de leurs banques et de leurs gouvernements corrompus que moi des agissements de la BNP ou de la société générale et du gouvernement de François Hollande.
Après pour le coup des montagnes, c'est une réalité géographique.
Bon, je ne vais pas vous faire un cours d'économie. Nestlé (Nespresso), Leclanché, Novartis, Shlinder, Logitech, vous connaissez ?
Vous savez sans doute parfaitement que le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale est un sport européen (Irlande, Luxembourg) pour les plus gros montants (amazon, microsoft, etc...).
Et pour les montagnes, ils y font des excellents vins, quelques fromages, beaucoup d'électricité et un peu de tourisme de luxe.
Bref, résumer la Suisse aux banques est un peu court.
Et penser que si les salaires sont le quadruple de la France, c'est du à la fraude fiscale, est juste stupide.

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Non, les prix ne sont globalement pas plus élevés (enfin, avant la réévaluation de la semaine dernière), et la TVA est plus basse.
Pour le reste, Goggle est votre ami...
>>L'école est a niveau guère enviable au notre
Vice-champions d’Europe derrière le Liechtenstein! Les adolescents suisses sont parmi les meilleurs du monde en mathématiques, derrière notamment la Corée du Sud et le Japon», souligne Le Temps, qui analyse comme la plupart des quotidiens suisses les bonnes notes décrochées par les élèves suisses dans l’étude PISA 2012.
La France est derrière, dans la moyenne de l'OECD.
Ironiquement, les observateurs attribuent la remontée des notes Suisse à l'immigration....allemande....

Non, franchement: Des salaires x 4 dans un pays cerné par la zone Euro, sans lutte des classes, ça ne vous interroge pas ? Qu'un salarié Suisse puisse arriver le Lundi matin et partir en week-end le Mardi midi pour gagner autant qu'un salarié Français, ça ne vous dit rien ? Pas grave... Continuez à accuser le thermomètre...

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Encore un sujet très maitrisé du frontiste local, la Suisse.
Cadeau:
http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/pourquoi-un-salaire-minimum-a-3-270-euros-en-suisse-n-est-pas-si-eleve_584763.html
Ne lisez pas trop vite, ça vous évitera peut-être de vous redemander " ah ben comment qu'eusse fait qu'on y ait pas pensé avant et qu' j' sois le seul ?? "
Enjoy.
Extraits de votre lien (note: prix avant réévaluation CHF):
En 2012, lorsqu'un panier de produits alimentaires coûtait 154 francs suisses (126,21 euros) chez nos voisins, il coûtait 89,33 euros en France, indique l'Office fédéral de la statistique (OFS)
Soit un écart de 40%. C'est ce que j'appelle globalement pas plus élevé si on gagne 4 à 5 fois plus qu'un Français. (Autrement dit, l'écart de prix est faible devant l'écart des salaires). Sans compter que la plupart des frontaliers font leurs courses en France, dans les supermarchés situés à 100m de la frontière.
En 2012, rappelle La Tribune de Genève, le salaire médian en Suisse était de 6 000 francs suisses (environ 4 900 euros) par mois. Autrement dit, la moitié des travailleurs en Suisse gagnaient plus que cette somme.
Et enfin:
Environ 10% du salaire brut est prélevé pour des contributions aux assurances sociales comme l'assurance vieillesse ou l'assurance chômage
En France, c'est 50%, et la plupart des gens sont obligés de prendre une mutuelle complémentaire (bientôt obligatoire ?).
Je ne résume pas la Suisse aux banques, je dis simplement que leur spécificité est d'être une plaque tournante du blanchiment d'argent et d'être un paradis fiscal, ce qui conduit nécessairement à en faire un pays de riches et de leur apporter une manne financière qui ne provient pas d'activités productrices.
Vous avez choisit de prendre pour base de votre réflexion le revenu médian, et à ce titre je vous fais remarquer que c'est le Luxembourg qui en tête si l'on classe les pays selon ce critère, au niveau européen.
Je ne veux pas vous faire de cour d'économie, mais je crois bien que les écarts de revenus médians entre pays ne peuvent pas s'expliquer comme vous avez tenté de le faire par la "paix du travail", cela me semble bien plus complexe, et je crains même que la comparaison des revenus médians n'apporte pas grande information en vérité.
Je vous concède volontiers que la paix du travail n'est pas la seule explication.
Je voulais juste attirer votre attention sur le fait qu'il est possible d'avoir des salaires élevés sans pour autant recourir à la théorie marxiste de la lutte des classes. J'aurai pu prendre aussi l'exemple du Japon.
Marx est très surfait. En fait, je me suis toujours demandé d'où provenait son succès. Masochisme viscéral de l'espèce humaine ? Penchant suicidaire pour le blasphème ? Bêtise camouflée en philosophie ? Christianisme sectaire et totalitaire ? Que de problématiques zacreuser, comme on dit sur RMC.
Un p'tit accès de trollitude, Aloys ? Votre belle-mère vient diner ce week-end ?
RV, vous faites de plus en plus ostensiblement fonctionner vos méninges. ?? Ça va finir par se savoir, au parti.
Chuuuut !
En fait, je suis un skin à perruque infiltré au FN...
La Suisse à elle seule représente 1/4 de l'activité de la gestion des patrimoines offshore. Raison à cela, il y a le secret bancaire => ce qui en fait une plaque tournante du blanchiment d'argent ( du monde entier ), et bien sûr le fait que cela soit un paradis fiscal => Evasion fiscale, principalement transfrontalière.

Tu tapes offshore sur google tu tombes sur Fidusuisse.

Donc compares simplement ce qui est comparable.

Si on part sur le revenu médian, c'est le Luxembourg qui est en tête en Europe, donc quelle signification cela peut bien avoir ce genre de comparaison sur les salaires médians par rapport à ce que l'on pouvait dire plus haut ?

Au moins si tu comparais des pays qui ont la même monnaie, ça serait déjà un gros facteur de différences d'éliminé, mais après il faut voir le coût de la vie, il faudrait prendre en compte les inégalités, où encore la part de revenu "collectif", parce qu'on peut très bien avoir des plus petits revenus si beaucoup de services sont gratuits et mis en commun.
Si des représentants gouvernent, et même si c'est dans l'intérêt du peuple, c'est pas compliquer à comprendre que ce n'est pas le peuple.
J'ai l'impression que pour vous les représentants du peuple c'est le peuple... Ou que gouverner dans l’intérêt du peuple c'est le gouvernement du peuple.

Par définition la république n'est pas la démocratie.

Je ne sais pas où vous aller chercher ça dans ce que j'ai écrit. Moi je vous faisais juste remarquer l'ineptie de votre argument qui consistait à dire que puisqu'il n'existe pas, à ce jour, de république véritablement démocratique, c'est donc qu'une telle combinaison n'est pas possible dans la réalité. Je reprenais pour cela le même raisonnement et vous faisais remarquer qu'il n'existe aucun État parfaitement démocratique sur Terre, et qu'on ne peut pas pour autant en déduire qu'une démocratie est une chose impossible (bien que, selon moi, c'est le cas, mais j'utilise d'autres arguments pour étayer cette thèse).
Pardon, j'ai mal compris et on est sur 2 thèses différentes alors.
Moi c'est que par définition la république ne peut pas être une démocratie. Au mieux ça peut être une aristocratie(gouvernement des meilleurs) dans l’intérêt du peuple.
Je suis plus optimiste et j'espère qu'une vrai démocratie puisse exister.
Du coup on en revient à ma toute première intervention qui vous répondait : "Tout dépend du sens que vous donnez au mot République. La république est peut être, pour vous, le régime représentatif, mais pour Sandy, moi et... Rousseau*, c'est le régime politique qui fait de l'organisation de la cité une chose (res) publique."

Je vous conteste, en gros, de détenir LA définition du mot République. Et surtout, je vous annonce que la définition que sandy, moi et tout un tas d'autres gens avons en tête est plus proche de celle, étymologique, de Rousseau, que de la votre.

Et je dis ça parce que j'en ai vu des gens comme vous annoncer que le M6R ne pouvait pas être la fondation d'une démocratie à cause du mot République qu'il contient. Ce que je conteste tout à fait.
J'avoue ne pas savoir ce que vous voulez dire. Est ce que la république est une conception purement philosophique idéale(Parce que lorsque Rousseau parlait de "état de nature" parlait d'un concept abstrait qui était pour étayer sa penser et l'opposé au contrat social) ou non atteinte?

Personnellement si l'on part de la définition stricte de Rousseau alors non ne sommes pas en république et ce que l'on nomme telle quelle depuis 2 siècles n'entre pas dans la définition de la république rousseauiste.

Maintenant si on parle de la définition de la république "gouvernement élu par le peuple pour une période donnée" qui est plus ou moins celle en vigueur. Alors je maintiens que la république ne peut être démocratique.
C'est être démocrate et anti-républicain qui n'est pas compatible.

La souveraineté du peuple rend la représentation obligatoire, tout comme la laïcité, tout comme la séparation des pouvoirs, tout comme le suffrage universel, tout comme l'égalité républicaine, tout comme la recherche de l'intérêt général etc ... etc ...
Faux comme d'habitude.
Il y a 8 pays au monde qui sont laïques. L'article 49-3 qui chuinte la séparation des pouvoirs. A quoi sert le suffrage universel si il n'y a que des partis bourgeois? C'est comme pisser dans un violon.

La recherche de l'intérêt général c'est l'intérêt du capital depuis 200 ans.
Ce que vous dites là n'invalide en rien ce que dit sandy. sandy dit que souveraineté du peuple implique représentation, laicité, séparation des pouvoirs, etc... Il ne dit pas que toutes ces conditions nécessaires sont suffisantes.
D'autant plus qu'ils sont loin d'avoir été appliqués, la plupart de ces principes ayant été dévoyés dans les faits, la Vème république en est l'illustration la plus évidente avec cette séparation des pouvoirs quasiment inexistente, le pouvoir étant concentré sur le président et le parti "faussement" majoritaire, majoritairement uniquement grâce à des scrutins malhonnêtes ( l'UMP et le PS ne représentent même pas 40% des votants et ont quasiment 80% des sièges à l'assemblée ).
Des partis n'importe qui peut en créer. Autrement plus difficile est le fait de rassembler assez de monde pour gagner. Vous montrez du doigt une chose comme si c'était la cause alors que cela n'a rien avoir.
Notre force c'est notre nombre, mais cela devient notre faiblesse quand nous sommes divisés. En effet on aura beau être plusieurs millions, les plusieurs millions d'autres qui se dresseront contre nous nous neutraliseront. Divisés par exemple à cause de gens comme vous, qui par la calomnie, le mensonge, des amalgames totalement lamentables, crachent sur les seules personnes qui portent le bon combat ... Il leur suffit d'exacerber vos peurs et votre intolérance et vous devenez un bon petit soldat.

Depuis 200 ans, fort heureusement, le capital n'a eu de cesse d'être soumis à un rapport de force, qu'il a souvent perdu, en témoignent les nombreux progrès sociaux accumulés comme jamais dans notre histoire. Et ce grâce justement au suffrage universel, aux partis, aux syndicats, bref à toutes ces choses basées sur le vote et l'élection qui ont la particularité de placer donner à tout le monde le même poids dans la décision et donc à favoriser ceux qui sont les plus nombreux.

Sans ce rapport de force qu'aurions nous obtenu ? Il suffit de regarder les 9800 ans d'histoire qui les ont précédé pour répondre : RIEN.
9800 ans de despotisme et de domination et de soumission, le capitalisme n'en est qu'une autre forme, mais la république, le suffrage universel ont démontré comment ils nous permettaient de les combattre et même de remporter de nombreuses victoires.
Même quand les capitalistes ont le plus dominé, ils ont toujours du composer avec le peuple.

200 ans qui ne sont donc pas si sombres ... et qui nous permettent d'espérer, notamment en franchissant une nouvelle étape, cette fameuse 6ème république sur laquelle vous crachez.

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Et alors ? Ce n'est pas parce qu'un crime antisémite est commis qu'il est nécessaire de participer à une cérémonie religieuse en la mémoire des victimes. Il n'y a pas que les religions qui sont capables de rendre hommage, de donner des signes forts de soutien ou de compassion.

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"Dans la religion juive, bla bla bla"
On s'en fiche ! Le chef de l'Etat français n'a pas à se mêler de ce que font les juifs pour célébrer leurs morts devant leur Dieu ! Et il n'a surtout pas à y participer : c'est une cérémonie religieuse, et il se doit d'être absolument neutre et rigoureusement séparé des religions. Il n'y a pas que les rituels juifs qui permettent de rendre hommage aux juifs assassinés.

(sérieusement, même si c'était mon seul problème depuis huit jours, ça changerait quoi à ce que je dis ?)
@ Pirate:
Tout ce que tu dis je comprends. Et qu'un président rende hommage aux victimes je trouve ça normal.
Mais ce que moi je regrette(et pas que je trouve inadmissible) c'est qu'un président de la république et un,ou plusieurs, ministre porte un signe religieux pour cet hommage.

Dans un domaine proche. C'est un peu comme les photos qu'il y a eu avec le drapeau français, algérien et israélien lors du rassemblement. Le symbole est beau et je le comprends. Mais j'aurais préféré voir ses personnes derrière l'unique drapeau tricolore.

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[quote=Jules]Se rendre, en tant que chef de l'Etat, dans un lieu de culte religieux est une atteinte au principe de laïcité.


Je pense que vous faites une erreur d'interprétation, par ailleurs très répandue. Vous interprétez la loi de 1905 de façon restrictive, c'est votre droit, mais ce n'est pas le Droit. Avec la loi de 1905 (encore qu'il faudrait toujours se rappeler qu'elle a été adoptée dans un certain contexte politique, et que si ses principes sont fondateurs et puissants, ses détails sont historiquement situés), la 'séparation' ne signifie absolument pas que religieux et politique deviendront aveugles l'un à l'autre mais qu'il n'y aura plus de culte national, plus de subvention (avec des exceptions), plus d'interférence de l'Etat dans le religieux, plus d'immixtion du religieux dans les normes de la République. Cette séparation est protectrice à la fois du politique (refus de toute théocratie) et du religieux (l'Etat n'a pas le droit d'interdire a priori un culte, une pratique religieuse).

"La loi de 1905 met fin au régime des cultes reconnus : il n’y a plus de religion recevant une consécration légale et tous les cultes sont sur un pied d’égalité. En posant le principe de la non-reconnaissance, la loi n’institue pas pour autant une ignorance légale du fait religieux mais elle met simplement fin à l’opposition entre cultes reconnus et cultes non reconnus. Désormais, l’Etat n’ignore plus aucun culte. Les cultes, en cessant d’être des institutions publiques, sont désormais soumis au droit privé." Vie-publique.fr

L'erreur d'interprétation vient, me semble-t-il, de la confusion entre "droit privé" (les religions sont des associations loi de 1901, de droit privé, donc, à caractère particulier -allègements fiscaux) et "sphère privée".
cf.
"L’Etat, depuis la loi de 1905, ne reconnaît aucun culte mais il n’en ignore plus aucun. La non-reconnaissance des cultes ne signifie pas que l’Etat cesse d’entretenir des relations avec les institutions religieuses." Et "La loi de 1905 contient un titre entier consacré à la police des cultes. La religion n’étant pas seulement une affaire privée mais se pratiquant dans des espaces publics et collectivement, l’Etat veille à ce que ces pratiques ne remettent pas en cause l’ordre républicain ou qu’elles ne créent pas de troubles à l’ordre public." Vie-publique.fr

Il n'est nullement interdit d'afficher sa religion en public (cf les processions catholiques pour certaines fêtes), nullement interdit de dire qu'on est d'une religion, comme nullement interdit de le garder pour soi (et pour sa sphère privée, donc). En revanche, aucune décision politique ne peut être fondée sur un principe religieux.
Les relations entre les élus de la République et les représentants des cultes sont régulières, anciennes (vœux, commémorations) et ne portent absolument pas atteinte au principe de la séparation des Eglises et de l'Etat. Mitterrand a demandé assister à un "office" dans une synagogue après l'attentat de la rue des Rosiers (ici, il avait certes le bon goût de porter un chapeau et pas une kippa, tout en déclarant "Je suis l'ami de la communauté juive de France"), on a vu Chirac, Juppé, Sarkozy avec des kippas et Valls a fait la tournée des lieux de culte avec ostentation, comme le souligne avec une ironie -parfaitement juste et justifiée, de mon point de vue- ce blog hébergé par La Croix.
On peut trouver ces démonstrations regrettables, les critiquer sur un plan politique, mais de fait, de droit, ce ne sont pas des entorses à la loi de 1905.

Des atteintes à la séparation, il y en a: quand Christine Boutin a brandi une bible à l'Assemblée nationale lors des débats sur le Pacs, c'en était une. J'aurais été Présidente de séance, je l'aurais faite reconduire manu militari aux portes de l'hémicycle par les huissiers, pour lui signifier que ce texte religieux ne peut en aucun cas entrer dans le lieu où l'on vote les normes de la République.
Dans un tout autre contexte, la loi sur le voile intégral me semble extrêmement tendancieuse: on a contourné le problème en parlant de tout ce qui masque le visage etc., mais c'est une hypocrisie, le but était bien d'interdire la burka y compris dans la rue, l'espace public, et cela, c'est une atteinte à la séparation, versant "liberté de culte". Je précise bien que, personnellement, je vomis l'idée que les femmes devraient se conformer à cette prison textile parce que pratiquant telle religion, mais je leur reconnais, en République, le droit de s'habiller comme elles le souhaitent y compris pour motif religieux (ça ne me regarde pas comme ça ne regarde pas l'Etat, sauf trouble à l'ordre public).

Tout ça pour dire que la présence de Hollande à la synagogue avec kippa (dans le cadre d'une cérémonie en mémoire de victimes d'attentats) n'est ni un cas inédit dans l'Histoire de la République, ni, en soi, une remise en cause de la laïcité de l'Etat. Après, moi aussi je désapprouve l'image de cirque que cela donne sur les écrans/photos, avec Netanyahu, qui plus est, et tout ce qu'il représente politiquement. Je trouve aussi que les élus devraient se dispenser de ce genre de démonstrations. Mais cela se sont des critiques politiques. Nul besoin de s'appuyer sur une -inexistante- atteinte à la laïcité pour cela.
Sur la Bible brandie par la Boutin de la République:
Elle-même prétend maintenant que c'était le règlement de l'Assemblée, mais faute d'images...

Sur l'interdiction de la burqa:
A ma connaissance, ce n'est pas pour des raisons de dignité humaine que la loi interdit la burqa. Les lois fondamentales (DDHC art. X et XI, loi 1905) garantissent la liberté totale d'opinion et de conscience, mais en limitent la matérialisation (liberté d'expression) en invoquant la notion d'ordre public, à prendre dans le sens de "régulation", "ordonnancement en vue de l'intérêt général". L'interdiction de la burqa est entièrement encadrée par cette notion, seule évoquée par le Conseil constitutionnel. Cacher son visage en société est un trouble à l'ordre public social, "règles élémentaires pour la vie en société". On peut y ajouter le risque pour la conduit d'un véhicule. Mais le contenu de cette notion d'ordre public est par ailleurs largement laissé à la jurisprudence, voire aux arguments d'autorité (ce qui arrange bien maires et préfets).
Tout ce que vous racontez, J-Net, n'est nullement en contradiction avec ce que je dis moi. Il va de soi qu'il n'y a pas d'entorse à la loi, il y a entorse au principe républicain de la laïcité. Si c'était explicitement dans la loi, alors il y aurait déjà eu de nombreuse plaintes, croyez moi. Pour Juppé, Mitterand, Sarkozy ou Valls.

Ce n'est pas la première fois qu'un principe constitutionnel n'est pas correctement reconnu dans la loi ou dans le Droit. C'est le cas d'à peu près tous les principes républicains énoncés au début de notre Constitution : les Droits de l'Homme ne sont pas respectés, le pouvoir politique n'appartient pas réellement au peuple, la laïcité est parfois bafouée, etc... Ça ne change rien à la valeur de ces principes ou à leur signification.
Il est assez clair qu'en rentrant dans un lieu de culte, en revêtant les signes ostentatoires lié à ce culte, en assistant à une cérémonie religieuse dans ce lieu en compagnie de dignitaires de certaines religions, l'Etat (représenté ici pas son chef et par le premier ministre) ne respecte pas le principe de neutralité absolue et de séparation rigoureuse vis à vis des affaires religieuses, qui font l'esprit, la définition même de la laïcité.

Si une bible ne peut selon vous pas entrer dans un parlement, alors le premier représentant de l'Etat ne doit pas rentrer dans un lieu de culte religieux pour assister à une cérémonie religieuse. C'est l'exacte symétrique. La religion ne s'immisce pas dans la politique de la République, la République ne s'immisce pas dans les affaires religieuses.
Explication claire et précise Jnet merci!
J-Net, vous vous trompez.

L'esprit de la laïcité c'est de retirer tout pouvoir aux religieux car c'est un pouvoir arbitraire et illégitime :
- la séparation de l'église et de l'état vise à l'empêcher d'accéder aux pouvoirs étatiques, ce principe de "sécularité" est le plus évident.
- le droit de libre pensée, de culte, de religion est l'autre principe évident et le plus connu de tous.
- la non reconnaissance d'institutions religieuses, d'autorités religieuses, ou de lois religieuses comme légitimes ( comme représentatives de qui que ce soit ), et donc le confinement de la religion à la sphère privée, vise très clairement à priver les religieux des pouvoirs qu'ils peuvent avoir en instrumentalisant la foi des gens. Seules comptent les lois de la république et l'autorité légitime de l'état, il n'y a pas de catholiques, de protestants, de musulmans ou de juifs, il n'y a que des citoyens égaux en droits.
Ce n'est pas se rendre aveugle, c'est au contraire mettre en lumière l'essentiel et le pertinent.
L'état se doit donc au contraire de ce que vous dites d'intervenir dans les affaires des religions pour éviter les abus qu'elles pourraient faire du pouvoir qu'elles ont illégitimement sur les gens.
Ce principe de supériorité de la république et de la citoyenneté, la France est bien seule à le porter, mais c'est pourtant avec les 2 autres principes, absolument essentiel, si on veut tous pouvoir vivre sans s'entretuer, avec nos différences.
Se rendre, en tant que chef de l'Etat, dans un lieu de culte religieux est une atteinte au principe de laïcité.
Bizarrement, personne n'a trouvé grand chose à redire à la cérémonie à Notre Dame avec un parterre de chef d'Etat, dont le Président de la République de l'époque, pour la mort de François Mitterand
http://www.ina.fr/video/CAB96001968
Vous êtes bien promptes à stigmatiser le manque d'objectivité des médias (et vous avez bien raison) et le déroulement des cérémonies du 11/01 (comme beaucoup d'indignés pour x raisons, et concernant ces raisons, je suis moins d'accord avec ce qu'on y lit, notamment à cause d'une forte présence de papiers conspirationnistes et de brûlots misanthropes).

Mais votre indignation n'est pas en reste niveau manque d'objectivité ... , le hic étant votre oubli des quatre malheureux décédés israéliens de l'attaque antisémite contre l'hyper casher (donc bon : d'où la cérémonie dans la synagogue ... Sans Charlie hebdo, il y a fort à parier que la cérémonie en grandes pompes, dans une synagogue, se serait passée de la même manière)

Evidemment, le moment était mal choisi ... m'enfin que voulez-vous, ce sont les aléas du terrorisme synchronisé. :(

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Ouch ... bien vu :/
Cela n'excuse rien mais je ne parlais pas du tout d'"amalgame" cela dit.
Il faut bien se pencher, ensemble, sur la fin du capitalisme que nous voulons (sans effusion de sang). Constater le désastre, ne suffit plus!
Les commentaires sur les éclats de voix des uns et des autres sont nécessaires mais insuffisants. Donc, essayons autre chose.
Si je reprends la proposition de Serge Halimi dans le Diplo de septembre 2013, une piste est ouverte, "pour une "reconquête" : annulation de la dette, lutte contre les paradis fiscaux et mise au pas des Banques. Focalisons un rassemblement sur "l'essenteil" pour rassembler.
D'autres préparent une 6ème république.....
Il me semble évident que la préparation d'une nouvelle constitution ne peut se faire sans une "envie" de reconquète. J'ai bien dit "envie" et non "projet" (voir Franck Lepage).
Mais comment faire?
J'ai essayé de brancher le Parti de Gauche, sur la proposition de Serge Halimi : peine perdue, fin de non reçevoir de la part de Martine Billard et silence absolu de la direction du parti.
Cependant, cette proposition est toujours d'actualité, elle rejoint celles qui ont fait vivre ATTAC. (30000 adhérents en 3 ans)
Il me semble évident, jusqu'à preuve du contraire, q'un mouvement d'éducation populaire tourné vers l'action, ne peut s'appuyer sur un quelconque parti politique ni syndicat, car les intérêts financiers dictent leurs choix. Ils sont tous orientés vers le suffrage universel qui leur permet d'alimenter les caisses pour leur fonctionnement et investissements. Je ne le leur reproche pas puiqu'il en est ainsi sous la 5ème république, sauf que les alliances perverses pour obtenir des élus qui rapportent, nuisent à leur fiabilité.
Tout mouvement populaire en marche vers une reconqête ne peut s'appuyer sur les partis politiques et les syndicats.
Tout mouvement populaire en marche vers une reconquête ne peut devenir un parti politique.
INTERNET et les réseaux sociaux peuvent permettre de rassembler, encore faut-il en donner l'envie avec un contenu enfin défini et clairement énoncé.
Nous n'avons pas à ménager la classe dominante.
Nous avons à prévenir la classe moyenne dont je fais partie, que le temps des dominants est compté.
Le choix me semble aussi clair qu'en 1940 : la résistance ou la collaboration.
Pas de temps à perdre non plus : la planète et les générations futures n'attendent plus.

J'ai commencé localement ce travail, avec d'autres, autour d'une association loi 1901 qui veille au respect de la démocratie : un 3ème supermarché a renoncé à s'implanter sur "notre territoire" et le Tribunal Admnistratif de Toulouse a annulé le PLU pour diverses irrégularités. C'est pas fini..... nous veillons et préparons un petit journal d'information. Aux élections municipales notre liste citoyenne a recueilli, plus de 13% des voix. (1 élue dans le conseil municipal et à la communauté des communes)
Alors une "reconquête" avec une envie partagée ou pas ?
Amicalement
CITOYENNE DE BASE
Votre idéologie anti républicaine est je pense le problème principale dans votre approche et votre discours.

Il faut vous rendre compte que sans les partis de gauche pour offrir un déboucher politique aux revendications, et sans les syndicats pour organiser le mouvement sociaux et mobiliser les travailleurs, nombre de conquêtes sociales contre le pouvoir du capitalisme n'auraient tout simplement jamais vu le jour.

Vous rejetez en réalité les seuls outils qui peuvent permettre de changer les choses, simplement parce que vous ne comprenez pas leur fonctionnement et les rendez responsables de choses qui n'ont rien avoir avec eux.

Les partis et les syndicats sont basés sur l'élection et la représentation ( c'est à dire la base même du modèle républicain ) et ils permettent la création de rapports de forces, l'un entre les groupes politiques, et l'autre entre les travailleurs d'un côté et l'état ou les capitalistes de l'autre.
Hors quelle est la principale force des citoyens ou des travailleurs comparé à l'oligarchie ou aux membres de la classe dominante ? C'est bien notre nombre.
Les partis et les syndicats en créant un rapport de force permettant donc aux citoyens et aux travailleurs de faire valoir leur principale force leur nombre permettent de changer les choses.
Mais toute la difficulté est justement de rassembler les gens, et ceux qui veulent justement éviter que les gens se rassemblent et suffisamment nombreux ont tout intérêt à essayer de diviser les gens.

C'est là à mon avis l'erreur que vous faites, peut-être que vous vivez cette difficulté à se rassembler comme une impossibilité, ou peut-être que vous amalgamez les syndicalistes ou les membres de partis politiques en les mettant tous dans un même panier comme s'il n'y avait que des représentants de l'oligarchie et aucun représentants des citoyens.

Dans tous les cas je pense que vous vous trompez de cible.
Le passage qui me parle le plus:!!

Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.

En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits.


Percutant et tellement vrai. Bravo à Schlomo Sand
Quel tissu de conneries.
Sans oublier Pacôme Thiellement s'exprimant sur un autre réseau social le 12 janvier 2015 :

C’est peut-être ça, ce que veut dire « Je suis Charlie ». Ca veut dire : nous sommes tous des hypocrites. Nous avons trouvé un événement qui nous permet d’expier plus de quarante ans d’écrasement politique, social, affectif, intellectuel des minorités pauvres d’origine étrangère, habitant en banlieue. Nous sommes des hypocrites parce que nous prétendons que les terroristes se sont attaqués à la liberté d’expression, en tirant à la kalachnikov sur l’équipe de Charlie Hebdo, alors qu’en réalité, ils se sont attaqués à des bourgeois donneurs de leçon pleins de bonne conscience, c’est-à-dire des hypocrites, c’est-à-dire nous. Et à chaque fois qu’une explosion terroriste aura lieu, quand bien même la victime serait votre mari, votre épouse, votre fils, votre mère, et quelque soit le degré de votre chagrin et de votre révolte, pensez que ces attentats ne sont pas aveugles. La personne qui est visée, pas de doute, c’est bien nous. C’est-à-dire le type qui a cautionné la merde dans laquelle on tient une immense partie du globe depuis quarante ans. Et qui continue à la cautionner. Le diable rit de nous voir déplorer les phénomènes dont nous avons produits les causes.

A partir du moment où nous avons cru héroïque de cautionner les caricatures de Mahomet, nous avons signé notre arrêt de mort. Nous avons refusé d’admettre qu’en se foutant de la gueule du prophète, on humiliait les mecs d’ici qui y croyaient – c’est-à-dire essentiellement des pauvres, issus de l’immigration, sans débouchés, habitant dans des taudis de misère. Ce n’était pas leur croyance qu’il fallait attaquer, mais leurs conditions de vie. A partir de ce moment-là, seulement, nous aurions pu être, sinon crédibles, du moins audibles. Pendant des années, nous avons, d’un côté, tenus la population maghrébine issue de l’immigration dans la misère crasse, pendant que, de l’autre, avec l’excuse d’exporter la démocratie, nous avons attaqué l’Irak, la Libye, la Syrie dans l’espoir de récupérer leurs richesses, permettant à des bandes organisées d’y prospérer, de créer ces groupes armés dans le style de Al Quaïda ou de Daesch, et, in fine, de financer les exécutions terroristes que nous déplorons aujourd’hui. Et au milieu de ça, pour se détendre, qu’est-ce qu’on faisait ? On se foutait de la gueule de Mahomet. Il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour se douter que, plus on allait continuer dans cette voie, plus on risquait de se faire tuer par un ou deux mecs qui s’organiseraient. Sur les millions qui, à tort ou à raison, se sentaient visés, il y en aurait forcément un ou deux qui craqueraient. Ils ont craqué. Ils sont allés « venger le prophète ». Mais en réalité, en « vengeant le prophète », ils nous ont surtout fait savoir que le monde qu’on leur proposait leur semblait bien pourri.

Nous ne sommes pas tués par des vieux, des chefs, des gouvernements ou des états. Nous sommes tués par nos enfants. Nous sommes tués par la dernière génération d’enfants que produit le capitalisme occidental. Et certains de ces enfants ne se contentent pas, comme ceux des générations précédentes, de choisir entre nettoyer nos chiottes ou dealer notre coke. Certains de ces enfants ont décidé de nous rayer de la carte, nous : les connards qui chient à la gueule de leur pauvreté et de leurs croyances.

Nous sommes morts, mais ce n’est rien par rapport à ceux qui viennent. C’est pour ceux qui viennent qu’il faut être tristes, surtout. Eux, nous les avons mis dans la prison du Temps : une époque qui sera de plus en plus étroitement surveillée et attaquée, un monde qui se partagera, comme l’Amérique de Bush, et pire que l’Amérique de Bush, entre terrorisme et opérations de police, entre des gosses qui se font tuer, et des flics qui déboulent après pour regarder le résultat. Alors oui, nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les victimes d’un storytelling dégueulasse, destiné à diviser les pauvres entre eux sous l’œil des ordures qui nous gouvernent ; nous sommes tous des somnambules dans le cauchemar néo-conservateur destiné à préserver les privilèges des plus riches et accroître la misère et la domesticité des pauvres. Nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les auteurs de cette parade sordide. Bienvenue dans un monde de plomb.
En bref, le Pauvre a toujours raison parce qu'il est pauvre, même quand c'est un pauvre con.
Un pauvre con sera toujours plus préférable à un riche con...
Non. Ils se vaudront toujours.

En particulier les pauvres cons qui croient qu'un pauvre con sera toujours préférable à un riche con, et les riches cons qui croient qu'un riche con sera toujours préférable à un pauvre con.

Pour paraphraser l'autre, ça ne fait rien à l'affaire.
Peut-être que l'accusation de Lordon est facile ... et encore ?

Facile parce que ce n'est pas difficile de taper sur son clavier et mettre en ligne.
Pas si facile quand ce qu'on écrit peut fermer les portes de ceux qui auraient pu véhiculer la pensée.

Mais est-ce que, parce que c'est facile, ça perd de sa vérité ?

Pourquoi ne pourrait-on pas penser que oui, bien sûr, un journal qui informe remplit sa mission mais qu'en même temps il s'enrichit ? Oui, bien ^sur, Libé qui accueille Charlie accueille Charlie, mais en même temps Libé devient sympathique aux yeux de plein de gens qui sans ça n'en ont rien à foutre de Libé. Oui, évidemment !
C'est blasphémer que de dire simplement cela ?

Quand @si analyse le boulot fait par les chaînes d'info en direct, qui font du remplissage et publient des erreurs... vous ne faites rien de profondément différent que ce que fait Lordon. Et les chaîne en question pourraient vous répondre que les contingences, la réalité matérielle des faits implique que oui, dans un direct on fait du remplissage et on peut dire des choses sans les avoir recoupées, que c'est même exactement ça le principe du direct. Et ces chaînes pourraient vous reprocher d'être confortablement dans vos bureaux en train d'analyser le lendemain quand eux étaient sur place le jour-même, en n'ayant pas le confort dont vous disposez pour faire un jouranlisme moins sensationnel.

Oui, Libé a accueilli 2 fois Charlie. Et ldes deux fois dans des contextes hyperviolents et du coup c'est courageux.
Oui à Libé ils sont pour la liberté d'expression, mais vous m'accorderez qu'en cas de double attaque de Minute, ou d'attaque de Zemmour ou de Houellebecq ce n'est peut-être pas Libé qui aurait ouvert ses portes.
Dire ça, faire ce simple constat, c'est pas possible ?
Dire qu'en même temps que la liberté de la presse autre chose se joue, c'est impensable ?

Toute la presse vient en reportage dans les locaux de Libé qui accueille Charlie, du coup, forcément, obligatoirement, le patron de libé est obligé de leur répondre semblez-vous affirmer.
Je ne crois pas. Il peut aussi répondre " C'est pas ça le sujet." Il peut faire un communiqué unique.

Moi, ça ne 'm'a pas gênée, je n'ai pas vu une seule de ces interviews, mais si elles ont existé, alors oui, on a le droit de réfléchir à ce porpos et de dire qu'on trouve que c'est un peu une forme de publicité si c'est ce qu'on pense.

Il ne dit rien d'autre, Lordon, dans ce billet.
Réfléchissons.
Peut-on attendre d'une entité comme ASI, lieu où travaillent des journalistes, traiter correctement d'un assassinat de journalistes?
Les journalistes des médias traditionnels ont déposé leur cerveau et manifestement DS devait écrire une chronique: aujour'hui, c'est tombé sur Lordon.
Bonjour
Il est vrai que la liberté de la presse est menacée lorsqu'on lit ce matin les journaux unanimes pour applaudir l'assemblée nationale belliciste.
Le problème avec certaines personnes intelligentes et érudites c'est qu'à un certain moment, inconsciemment, elles pensent pouvoir l'être sur tout et vis à vis de tous.
Alors le dérapage n'est pas loin.
François Lapérou
Merci à celles et ceux qui, comme les membres de Charlie Hebdo, mènent en première ligne, leur combat courageux contre l'extrémisme, l'intégrisme, l'obscurantisme... quelle que soit la forme qu'ils revêtent.
Longue vie à ces femmes et à ces hommes debout.
Oui, Lordon a raison et certains dont Libération et Joffrin sont les plus mal placés pour défendre la liberté d'expression, eux dont la religion est le TINA
En prime un autre emmerdeur :
http://www.ujfp.org/spip.php?article3768
Trouvé ce com' chez Lordon :

Si les tueurs avaient eu un minimum d'éducation politique, ce n'est pas à Charlie qu'ils auraient fait un carnage, mais au MEDEF.

Mais les prédicateurs qui ont fait leur éducation au terrorisme se foutent bien de l'oppression du capitalisme sans règle autre que la loi du plus fort.

Vu qu'ils sont financés par des pays qui, en matière de business, sont cul et chemise avec la Gattazie.

Et qui ont envoyé des représentants faire cause commune avec les princes qui nous emmerdent, vous savez, tous ces gens qui faisaient un cortège à Nicolas 1er le Petit.
Très bonne chronique.

Les terroristes ont au moins un mérite, ils stimulent la pensée!
A la fois, et à la foi donc...

A la fois condamner le meurtres d'êtres humains chez nous, intolérable en 2015, rappeler qu'on ne peut pas imposer des valeurs à d'autres par la force et la guerre,

ET

A la foi (sans s notez bien) voter la poursuite de la guerre avec meurtres d'êtres humains chez eux, tolérable en 2015, et rappeler qu'on peut imposer nos valeurs à d'autres par la force et la guerre.
Libération rime avec liberté d'expression.

La bonne blague....

(https://www.bakchich.info/blogs/2014/09/26/chez-liberation-pierre-marcelle-de-nouveau-censure-63655)
Ce que j'aurais bien aimé, c'est que Lordon nous dise quelle aurait été selon lui une réaction appropriée et juste (des médias, des politiques, des citoyens...) : le petit hommage discret ? l'indifférence distancée ? le fatalisme ? le silence respectueux ?

Je trouve très sain et très juste le réflexe critique, et ces critiques-ci sont parfaitement recevables, mais ce serait bien parfois de prendre le risque de proposer quelque chose derrière.
Merci Daniel, belle chronique qui traduit ce que j'ai ressenti en lisant Lordon (moi le lordonophile convaincu).

Ce qui me séduit le plus, c'est votre conclusion. Il va falloir à la fois... le rafiot et le naufragé. À la fois... À la fois, bon dieu (pardon à ceux que j'offense en Le nommant démajusculé), c'est pas compliqué. À la fois ne rien laisser passer de l'incurie médiatique ordo-libérale (comme dirait Lordon), la relever sans cesse (non pour lui dénier le droit de penser selon son modèle idéologique mais pour bien indiquer que loin de la neutralité dans laquelle elle se drape, elle défend un point de vue, en tentant de le faire passer pour bon sens ou objectivité), et défendre becs et ongles la presse lorsqu'elle est attaquée sur le mode complotiste du tous pourris tous vendus ; à la fois être intransigeant envers la persécution intolérable des musulmans et sans complaisance vis-à-vis des exigences des religieux ("il faut qu'ils comprennent que nous aimons vraiment le Prophète", a déclaré sans rire le mufti d'Égypte hier, devant la couv de Charlie qu'il juge, tenez-vous bien, "raciste"), exigences qui ne seront jamais tenues de s'appliquer qu'à ceux qui croient en ce qui les fonde ; à la fois mépriser les Finkielkraut qui voient des arabes hostiles et indésirables partout, et les Dieudonné qui voient des juifs dans tous les processus de domination. À la fois, c'est peut-être bien la clé de la manière dont il va nous falloir penser (encore la résumé-je ici à des oppositions binaires, mais il va souvent nous falloir penser à la fois beaucoup plus que deux termes...).
Qui lira Lordon sur le Blog du Diplo?

Comment,

Sur une chaîne Publique (France 2) une JOURNALISTE Nathalie Saint Cricq dans le Jourbal d'Elise Lcet 13h du 13 Janvier 2015

dit qu'il faut:

--Repérer puis

--Traiter (comme maladie mentale!)

Ceux qui ne sont pas Charlie.


sur le site ASI analyse te critique des médias personne ne se lève comme un seul homme. Bizarre!
Lordon dit aussi :

Je le pouvais d’autant moins que cette formule a aussi fonctionné comme une sommation. Et nous avons en quelques heures basculé dans un régime de commandement inséparablement émotionnel et politique. Dès ses premiers moments, la diffusion comme traînée de poudre du « Je suis Charlie » a fait irrésistiblement penser au « Nous sommes tous américains » du journal Le Monde du 12 septembre 2001. Il n’a pas fallu une demi-journée pour que cette réminiscence se confirme, et c’est Libération qui s’est chargé de faire passer le mot d’ordre à la première personne du pluriel : « Nous sommes tous Charlie » — bienvenue dans le monde de l’unanimité décrétée, et malheur aux réfractaires. Et puis surtout célébrons la liberté de penser sous l’écrasement de tout dissensus, en mélangeant subrepticement l’émotion de la tragédie et l’adhésion politique implicite à une ligne éditoriale.

Il exprime bien ce que je crois avoir ressenti ce fameux mercredi, une récupération de la manière de faire le deuil : une exaltation telle de la liberté d'expression (que je revendique aussi bien sûr) qu'elle écraserait presque la liberté de penser pour les gens qui comme moi avaient du mal à brandir un panneau "je suis Charlie".
Recevant la mailing liste de Libé, scorie d'un temps où j'étais aboné, il faut quand même être aveugle pour ne pas voir à quel point ils sirfent sur l'effet Charlie, et pas seulement pour défendre la liberté d'expression, mais pour vendre du papier.

En ce moment, on a l'impression qu'il faut se boucher le nez en permanence pour ne pas salir "l'Unité Nationale"...

Dans le même ordre d'idée, la vente de numéro de Charlie Hebdo qui se tranforme en machine marketing du type iPhone (Attente, pénurie programmée, files dans les magasins fortement médiatisées), je suppose qu'il ne faut rien en dire aussi.

Vaut-il mieux essayer d'être debout 365j par an, ou bien sembler l'être une fois tous les cinq ans, avec un petit défilé et un achat souvenir ?

Le réveil va être vraiment difficile...
F. Lordon est tout doucement en train d'être digéré par la machine médiatique. Quand il parlait peu, sa voix portait à chaque fois. Maintenant qu'il devient une petite rock star, et qu'il faut absolument qu'il ait un avis original sur tout, a commencer par ce qui s'est passé la semaine dernière, ça patine (on pourrait appeler ça l'effet Emmanuel Todd). Tant pis si ça pique, mais je ne vois pas ce que sa contribution a de remarquable, alors que d'habitude, je le lis avec beaucoup d'intérêt et j'apprends beaucoup. Mais là, on est dans la facilité, et l'esquisse d'un petit système qui risque de devenir lassant : beaucoup de triples négations (j'exagère à peine), du Spinoza de rigueur, le style ampoulé habituel et le zeste de condescendance de rigueur pour nous expliquer que ne la lui fait pas, à lui et que l'unanimisme du "Tous Charlie" est supect. Il crois quoi, qu'on avait attendu qu'il le dise pour s'en rendre compte ? Il croit qu'on a marché dans la rue parce qu'on est heureux de bêler qu'on pense tous pareils, ou parce qu'on veut protéger notre droit à penser des choses différentes ? (j'ai écrit un peu la même chose sur un autre fil, désolé pour la redite mais là ca colle bien)

Quand à Libé, l'horrible ennemi tenu par l'horrible Joffrin-qui-avait-fait-vive-la-crise-en-1984 c'est toujours la même chose : d'abord, en présupposer du mal. Après, trouver les raisons.
ces imams bedonnants, ces évêques, ces rabbins au coude-à-coude

Ah ah ah, DS a succombé au syndrome Charlie Hebdo ! Il ne tape pas équitablement sur toutes les religion, car il a dit que les imams étaient bedonnants, pas les évêques ni les rabbins ! Il est islamophobe ! Que le feu de Yéza s'abatte sur lui !
Cher Daniel,

Votre point de vue est tout à fait défendable. Cependant, les alternatives à "avec une publicité aussi ostentatoire que possible " ne se limitent pas à "surtout sans que personne le sache".
[quote=Le Matinaute]le risque est réel, non seulement à dessiner Mahomet, mais aussi à se faire les complices du blasphème. OK, les frères Kouachi et Coulibaly sont morts. Mais qui peut jurer que d'autres soldats du prophète, dans un coin, ne rêvent pas de se faire le directeur de Libé, ou un journaliste, ou un type qui passe par hasard dans le hall, ou même, dans une très moindre mesure, un chroniqueur du journal (hum) ?

Si la prise de risque suffisait à imposer le respect... ne devrions-nous pas nous incliner aussi devant les salopards qui ont tué ces derniers jours? Car eux aussi ont pris un sacré risque, non? Du coup, l'argument de Daniel devient très dangereux, limite "apologie du terrorisme" (second degré, hein, ne tirez pas!).

Je suis globalement d'accord avec le texte de Lordon, même si je dirais sur un autre ton ce qu'il dit de Libé. On le disait avant, on doit pouvoir le dire après. Ce serait un comble que la lutte pour la liberté d'expression nous fasse taire.
Lordon a peut être des comptes à régler avec Libé... Dommage son texte vaut largement mieux que cette remarque limite crapuleuse...
Je me désolidarise de Lordon qui n'est pas menacé, lui. Déception, déception..........
Il est très intelligent mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, cette expression me revient souvent en ce moment, je ne sais pourquoi.
Je reposte ce que j'ai posté ce matin...

La Chasse aux Sorciers, sorcières est ouverte: ceux qui ne sont pas Charlie


Par GPMarcel08:44 le 14/01/2015
Re: Cinq minutes de rigolade avec mon pote François (Fillon)


La Chasse Aux Sorciers (res) est ouverte.
Nathalie St Cricq "journaliste politique" de France2

" Il faut repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie..."

[www.youtube.com]
Je suis d'accord avec vous sur ce point Daniel, mais sur le reste, Lordon signe ici (à mon avis) une chronique très intelligente.
Certains prennent des risques. D'autres se désolidarisent et bavent.

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