Frédéric Taddeï, l'insaisissable
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"Ma déontologie, c'est la mienne !" C'est précisément la ligne de conduite du dandy telle qu'elle a émergé au XIXème siécle et qui survit aujourd'hui. Tout y est : cravate savamment dénouée, lunette de soudeur, lippe indifférente voire méprisante, po(...)
J'aurais aimé connaître, non pas son opinion, puisqu'il ne veut pas qu'on sache quelles sont-elles, mais les dispositions qu'il va prendre par rapport à la ligne éditoriale bougnoulophobe du journal qu'il va diriger. Est-ce que Marianne continuera à (...)
Face à face entre deux personnages de télé d'une autre époque. Le temps où il y avait encore des émissions de débats de qualité. Où on pouvait écouter des gens qui pensent autrement. Où il y avait encore des espaces de liberté d'expression.
Ce "(...)
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'' CE SOIR OU JAMAIS '' était autrement plus intéressante car plus audacieuse et corrosive qu'une émission comme '' C'EST CE SOIR '', qui ressemble davantage à un salon feutré où règne l'entre-soi bourgeois.
Mdr, horripilant le pro-TPMP. Bon, en même temps, c'est pas inintéressant d'avoir une voix contraire. Surtout sur un plateau bien tenu.
Mais du coup je suis content d'être dans "l'autre camp"
Au moins un leitmotiv dans ces réponses, c'est le nombre de comparaisons foireuses.
La dernière entre C8 et TF1, en faisant semblant d'oublier les millions d'amende pour la chaine de Bolloré, les insultes envers un député, le complotisme, le RN sur-representé. Tout à fait comparable avec TF1 bien sûr (c'est malin, je me retrouve à défendre télé-Bouygues :) )
Et dire "tout le monde fait de la propagande", désolé mais non, tout le monde ne fait pas du RT (heureusement...).
Faire croire que tout se vaut, une vieille méthode pour justifier le pire. Le whataboutism n'est pas loin.
Pour reprendre un mot utilisé dans un commentaire, il ressemble à un dandy utile de l'ED. Moins un alibi qu'une caution intello.
Dommage de ne pas lui avoir demandé ce qu'il pense du cordon sanitaire contre le RN, mais avec son parcours on a une idée de la réponse.
RT et télé-Bolloré sur un CV, ce n'est pas banal.
Taddei glisse comme une savonnette face aux questions les plus pointues de Daniel. C'est un mec vraiment a part, très cultivé, indépendant qui a été au sommet de son talent avec Ce soir ou jamais mais sans confirmer ensuite.
Cela dit, on ne dine pas avec le diable même avec une grande fourchette. A Europe 1 ou Cnews, il participe qu'il le veuille ou non a la propagande civilisationnelle et raciste de Bolloré. C'est une ligne rouge qui n'apporte rien au téléspectateur.
Quelle audience le dimanche soir sur Cnews quand il y était ?
Aujourd'hui pour s'informer il faut aller sur Mediapart, Blast, Disclose, Off Investigation, Forbidden stories, etc.
Débat stimulant bien dans la veine des émissions d’@si avec DS.
Bon le jeune homme de Demain ou jamais a vieilli et n’est plus aussi fringant, mais toujours élégant. On se demande ce qui lui est arrivé dans sa vie pour qu’il se pense seul au monde et se veuille «inattaquable » selon sa «déontologie ». Et penser cyniquement que tout se vaut. (opinion, médias, rédaction). L’air de rien DS l’a bien fait parler.
Il y a quand même des choses qui ressortent en creux.
À la question "la fin justifie-t-elle les moyens", Frédéric Taddeï répond visiblement oui : peu importe le cadre dans lequel on travaille pour vu qu'on puisse faire ce que l'on souhaite.
Le sort de ses collègue (qu'il méprise visiblement) ne l'intéresse pas du tout. Quand Daniel Schneirdermann commence à développer le sort qui est réservé aux journalistes, humoristes, etc. qui ont été censurés voire licenciés dans les chaînes dans lesquelles il a opérées, la réponse de Frédéric Taddeï est "oui mais moi j'ai pu faire ce que je voulais".
Sa série de "Birthday Books" que Daniel Schneidermann balaie un peu d'un revers de main, je trouve qu'elle dit quelque chose aussi : une certaine fascination pour les personnages célèbres (qui transparaît aussi dans le reste de l'interview : sa révérence envers les personnages connus tranche avec le regard condescendant qu'il porte sur les sans grades). Au fond transparaît une conception somme toute assez verticale de la société : il y a d'un côté les personnes illustres et de l'autre les médiocres (on peut supposer qu'il se range dans la première catégorie). Écraser les médiocres pour permettre aux illustres de s'exprimer (dans la pluralité la plus totale, sur ce point il est a priori sincère) est visiblement tout à fait acceptable.
Il me semble que cette émission propose en fait un débat de fond sans le dire : en tant que journaliste, est-il préférable de faire état de son positionnement politique (par respect pour le lecteur, pour qu'il sache sans ambigüité "d'où je parle"), ou bien faut-il essayer de tendre vers la neutralité (par respect pour le lecteur, afin qu'il se fasse lui-même sa propre opinion) ? Nos deux débatteurs ont choisi des directions opposées, qui me semblent toutes deux absolument défendables, ce qui rend ce débat vraiment intéressant. Serait-il possible d'avoir un autre débat sur ce thème, tout aussi respectueux, afin de l'approfondir ?
Merci beaucoup Daniel pour la qualité de vos émissions que je re-découvre après 8 ans d'absence.
Je trouve ce gars Frédéric Taddei très honnête et très intéressant.
J'avoue que je partage sa conception de la liberté d'expression et sa vision des médias audiovisuels français.
Il a tout à fait raison quand il dit que tous font de la propagande.
C'est on ne peut plus vrai. Votre confrère du monde diplomatique Serge Halimi ne disait pas autre chose lorsqu'il a écrit les nouveaux chiens de garde.
Ensuite on peut tout à fait être d'accord sur la violence du régime de poutine, ses atteintes graves à la liberté de la presse et la liberté d'expression, mais force est de reconnaître qu'on ne fait pas mieux en France et que ironie de la situation c'est la chaîne du pouvoir russe qui a offert à Taddei l'espace de libre expression le plus large après que France TV l'ait censuré.
A l'instar de vous avec ASI vos confrères de off investigation font aussi un travail formidable dénonciation et de documentation de la propagande audiovisuelle aux services d'intérêts privés ou du régime politique français.Pourquoi donc lorsque Taddei accepte un espace de liberté d'expression sur une TV bolorré il serait plus un alibi que si ce même espace lui était proposé sur FranceInfoTV LCI ou BFM ?
De mon humble point de vue ces trois autre médias (fitv, bfm,lci) partagent un même objectif politique : installer l'extrême droite au pouvoir.
Si les stratégies pour y parvenir sont plus ou moins directes, ça ne rend pas ces chaînes pas pour autant plus dignes d'intérêt pour y animer un espace de liberté d'expression.Et puis si Taddei arrive à faire chez bolloré ce qu'il a fait avec ce soir ou jamais alors peut être arrivera t'il à faire naître une flamme d'esprit critique et de pensée libre chez des spectateurs habituellement plus portés sur hanouna que sur l'esprit critique.
un fieffé jésuite qui commercialise habilement sa pseudo-neutralité ou les dominés et dominants sont sur un pied d'équilatéralisme confortable touché et ému par quoi ? Par lui même sans doute. il contemple avec satisfactyion sa neutralité au profit des milliardaires qd m^$eme qyu'il vénère. DS formidable de nuance .
Enfin une émission intéressante, explicative, non militante, où on a l'impression de comprendre des choses. Je vais peut-être me réabonner à ASI finalement ...
Lors de son passage sur C médiatique,Mr Taddeî a fait référence à Rhinocéros, avec humour.
J'aime beaucoup les interviews faites par Taddei, mais il faut définitivement que j'arrête de regarder les interviews de Taddei, car à la fin on a l'impression qu'on a perdu son temps tant il remplit avec du vide.
Ou alors faudrait-t-il qu'il soit interrogé par Bégaudeau ? :-)
Bonsoir.
Frédéric Taddéi n'approuve pas la couverture de libé "Gaza 30.000 morts", il aurait préféré " Gaza , catastrophe humanitaire".
Dans ces conditions j'aurai trouvé plus pertinent:
" Réchauffement climatique à Gaza: 30.000 morts!".
Confer la fameuse couverture de Hara Kiri hebdo "Bal tragique à Colombey: 1 mort" qui a conduit, suite à l'interdiction de ce journal, à la création de Charlie hebdo.
Je suis charliste de la 1ère génération :-)
1 minute d'écoute, je suspends pour commenter : son de gauche.
Pardon, ça va peut-être mieux après.
Frederic Taddei, bon on peut en dire ce que l'on veut et son contraire. Je ne l'écoutais pas avant RT ni pendant RT ni après, ni demain chez Marianne. Moi ce qui me choque, c'est la manière de DS de conduire l'interview.
D'une certaine façon, lui aussi, il a choisi son camp comme Erner, pas le même, mais avec la même morgue suffisante.
Il a ses têtes. Sur le principe, je veux bien comprendre son point de vue, mais à vouloir toujours ne parler QUE avec ceux du camp occidental, on se met des œillères bien faciles.
Je prends un exemple : Poutine, avant le lancement de son intervention guerrière en Ukraine, il énonce clairement à Macron que l'Ukraine doit reste hors de l'Otan et ne pas être militarisée par l'occident. Que l'Europe arrete d'avancer vers sa zone d'influence. Cela est audible et compréhensible et c'est des faits avérés et documentés même avant Poutine (pas des fakenews)
A aucun moment, il ne dit qu'il veut envahir les pays baltes, mais les médias et politiques de ce coté-ci lui pretent des mauvaises intentions (propagande d'ici, c'est bien, propagande de l'autre coté, c'est mal).
De ce fait dès le début, le média RT France a été interdit en France sur quelle base juridique ? Sur la base de la loi sur la presse ? sur l'appel à la haine et à la guerre ? Non, sur le fait du prince et l'ensemble de la presse "libre" a applaudi et DS avec ... c'est le coté sombre de son personnage, malgré toutes ses qualités de journaliste et d'homme, cela reste un "occidental" (ce n'est pas un compliment !).
« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire » c'est la frontière de DS, on vient d'en mesurer la hauteur, la largeur et la profondeur.
On peut très bien connaitre la télé sans la regarder tant elle nous éclabousse de toutes parts ..
c'est mon cas .
On peut très bien connaitre la télé sans la regarder tant elle nous éclabousse de toutes parts ..
c'est mon cas .
Personnage vieillissant sans état d'âme qui est prêt à fermer les yeux et aller chez le pire de la TV et radio pour continuer à gagner son plat de lentille. Le meilleur est pour la fin avec sa promo risible pour vendre ses bouquins (ça rappelle les cartes postales kitsch sur l'année de naissance) . Rien vu, rien entendu à RT, à Cnews, à Europe1 bollorisé? Vraiment dommage pour celui qui organisait des débats intéressants, mais ça c'était il y a longtemps....
Malgré ses tentatives pour rester insaisissable, sans opinion, flottant dans l’ether du débat d’idées, je crois qu’on a cerné le personnage.
Son recrutement d’Eve Szeftel, une sioniste qui trouve problématique de parler des dizaines de milliers de morts palestiniens en Une mais juge peu opportun de faire du fact-checking sur un élément-clef de la propagande de Tsahal, dit tout du genre de déchet qu’est Frederic Taddei.
On ne flotte pas dans un océan de merdes sans en être une soi-même.
Son indifférence aux conditions de travail de sa rédaction complète le portrait d’un bourgeois cynique, qui ne se sent aucunement concerné par les affres du monde, qui n’y prend aucune part, n’y assume aucune responsabilité, qui méprise ses contemporains. J’prends mon petit chèque à la fin du mois, j’ai ma petite morale bien à moi et j’vous emmerde.
On vient de rencontrer le dernier homme, les amis. C’est lui, c’est Frederic Taddei. L’homme qui ne croit en rien, pour lequel tout se vaut et qui au fond s’en cogne.
je trouve incroyable que le seul mec qui maitrisait le débat contradictoire et la pluralité d'opinion, jusqu'a inviter des tricard, des cerveaux malades comme dirait l'autre se prennent autant de critique par des asinautes qui sont par définition sont ceux qui souffrent le plus de la pensée unique dans les médias. ..
Très sincèrement j'ai toujours eu du respect pour Taddei. Il n'est pas de mon camp, mais sa position, son éthique journalistique est somme toute souvent plutôt louable. Et son discours sur l'excès de moral dans le milieu est tout à fait justifié (pas mal de chroniqueurs ou de pseudo intellectuels ou journaleux, suivez mon regard (Franc-Tireur par exemple) ferai bien de s'en inspirer.
Le passage sur RT télé Pro-Russe et la comparaison avec la Télé Européenne ou pro-ricaine est tout à fait intéressant. De même que l'oubli sur l'envahissement de l'Irak, les bombardement en Europe...
J'arrive presque à lui pardonner ses travers sur Europe 1, Bolloré, Cnews, RT et le "je suis pas au courant, quoi on vire des gens sur Europe 1 et on fait des débats à la con chez Hanouna ??!!!?
Celui qui ne veut pas voir, ne voit pas c'est sûr. Il ne voit pas, il ne sait pas. C'est pratique!
Et pas besoin de se justifier.
Et puisqu'il vous dit qu'il ne regarde pas la télé, parce qu'il ne l'aime pas. Franchement on ne peut que lui donner raison.
Bon apparemment quand même ça nourrit bien.
Frédéric Taddei ne veut pas dévoiler ses avis, mais le peu de traces qu'on a dans cette émission, sont toutes de droite :
- il ne "sait pas" s'il y a quoi que ce soit à reprocher à Vincent Bolloré
- Sarkozy n'a rien fait de grave
- Sarkozy a fait des choses importantes
Il peut être de gauche malgré tout ça, mais ça penche, et en ce moment à la lumière de que ce sont devenus les "libres penseurs neutres" comme Thinkerview etc, c'est assez mauvais signe (quand on est de gauche)
C'est dommage mais bon, droite ou gauche l'important c'est d'en profiter tant qu'il arrive encore à réfléchir, qu'il est curieux, et qu'il ne plonge pas dans le puits de bouse trumpiste.
Taddei va à l'encontre de ce que je crois profondément: la personne qui parle laisse toujours des traces dans son énonciation, traces sous formes d'énoncés ou de bribes d'énoncés qui vont permettre de savoir "d'où elle parle". Et comme on ne peut pas parler de nulle part, il vaut mieux dire d'emblée "d'où on parle". C'est une question de franchise et pas seulement d'opinion. J'ai l'impression que DS partage cette vision des choses mais que FT se fait un malin plaisir de jouer à cache-cache avec lui en lui faisant un pied de nez "tu sauras pas d'où je parle, gnagnagnère"! Le passage sur le cahier des charges de C8 et de TF1 est très drôle, FT se fait attraper par un DS tout fier qui croit avoir débusquer l'opinion cachée de son interlocuteur, mais non... la savonnette mouillée gicle encore une fois. Cette séquence ferait un excellent TD en linguistique de l'énonciation!
Vous n'avez pas compris les gens.
"ma déontologie, c'est la mienne" la notion "d'anguille insaisissable"
il y a deux facons d'etre journaliste en ce souciant de déontologie .
façon Taddei. Je fais en sorte que personne ne sache mes affinités politique pour que le dispositif soit neutre , et je donne au publique la possibilité , le cadre d'un débat contradictoire ou les idées s'affrontent dans un cadre honnête qui permet au publique de se faire une opinion.
les autres (à part ceux dans la catégories "façon DS") prétendent être neutre mais évidemment ne le sont pas. ce sont des chiens de gardes qui se voient neutres.
Merci à taddei de défendre cette version du journalisme et du débat public qui à disparue . Il ne roule pour aucune chappelle autre que mettre en lumière la verité .
"Donc tu as pas vu du tout le cô..."
Bon. Je pense qu'on peut être Taddeï en étant honnête. Et je pense que ce n'est pas son cas.
Il a une méthodologie très "ethno", au sens descriptif non jugeant, ce qui est rare et précieux, ne serait-ce que pour constituer un socle stable au jugement (en deuxième étape). Il a raison de fantasmer le bon journalisme comme de la sociologie pressée (donc de la mauvaise sociologie, en pratique), et de cacher ses opinions pour être traité comme un interlocuteur neutre par toutes les personnes qui s'exposent face à lui. Tout ça se défend. Rien ne suffit, mais rien ne suffit jamais à rien, et beaucoup de choses sont valides comme composantes du collectif.
Dans ce sens-là, il louvoie et esquive beaucoup. C'est raccord, c'est obligé. Dans cet espace public, il n'y a pas de demi-mesure, pas de "entre-nous", et toute déclaration ferait tomber le château de carte de cette méthodologie de toute une vie.
Mais il y a aussi beaucoup de malhonnêteté. D'abord dans la forme - éviter la prise de position avec une défense très à la mode : "je ne sais pas" (on dit "je ne me souviens pas" dans les procès). Des dénis très peu crédibles sur des choses impossibles à ne pas savoir. Des dénis qui signifieraient aussi une glaçante absence de curiosité, très partisane. Une pensée pour Hergé, qui, ému par un documentaire sur la shoah, aurait dit "on ne savait pas" avant de murmurer "on ne voulait pas savoir". Une pensée pour les migrants que l'on tu en Méditerranée ou que l'on détruit dans les camps grecs, une pensée pour les violences sexuelles sur les plateaux de cinéma français, etc... Mécanismes universels.
On pourrait penser que c'est de la pure forme, une façon d'éluder en évitant la répétition d'un plus agressif "je sais mais je refuse de vous répondre". Mais c'est plus profond quand ça sert de justificatif à ses choix de carrière. Et là, on tombe dans autre chose. Une forme de solipsisme très explicite à droite, fréquemment implicite à gauche, qui libère l'individu en écartant la responsabilité collective. Je fais mon truc de mon côté, je ne réfléchis pas à ses enjeux à large échelle, ce n'est pas mon problème (chez Douglas Adams, les véhicules extra-terrestres se protègent des regards humains par un champ cognitif qui encourage les passants à ne pas les considérer comme leur problème). Ce qui arrive aux autres arrive aux autres, ceux qui s'en sentent responsables voir coupables ne sont motivés que par l'égoïsme vaniteux du sauveur blanc ou la quête de reconnaissance des dames patronnesses, la seule vertu saine et rationnelle est celle du chacun pour soi et de l'auto-préservation. Taddeï s'auto-préserve bien. Son rôle d'alibi ne soulève aucune question anxiogène du type "alibi de qui pour quoi", cela ne le concerne pas, moins il en sait, moins il y pense, mieux il se porte. Un autre appui standard pour cela : tout se vaut, être l'alibi intello d'une chaîne de divertissement, être l'alibi démocratique d'une dictature homicide, même accusation, même chicanerie, même absence de pertinence.
Culturellement et socialement, la contestation est saine. Une culture respire par ses contre-cultures, ses critiques internes, ses potentialités de changement. La contestation a ses propres buts, et elle s'aligne souvent (volontairement ou contre son gré) avec des intérêts externes, comme la déstabilisation pour elle-même. Les espaces pour discours alternatifs (à quoi?) sont sains, mais peuvent aussi être favorisés dans l'optique d'imposer les plus toxiques d'entre eux. Il y a des intérêts, avantages et inconvénients, très contextuels, à peser. Taddeï pourrait avoir l'honnêteté de les peser sciemment. Se dire "je fais le jeu de ceux-ci, mais nous avons un intérêt commun sur ce plan-là, j'y gagne cela". Mais il se décontextualise. Il nie sa fonction. Il nie qu'il sert, comme bulle de vert, à altérer une mosaïque bleue au profit du jaune, et que sur arrière-plan jaune, il serait éradiqué par ceux qui lui offrent son espace d'aujourd'hui.
Il se justifie non pas en pesant le pour et le contre et en concluant d'un coût-bénéfice légitime, mais en les niant, en les effaçant de ses calculs. En limitant ses calculs à sa très instrumentable petite bulle à lui. Et ça, c'est de l'inintelligence. C'est un mur entre ce à quoi il s'autorise à penser, et ce qui lui coûterait trop de regarder en face.
C'est symptomatique d'une société de la déresponsabilisation, dont le pire la nourrit et s'en nourrit. C'est la même logique qui sacrifie nos écosystèmes au nom des conforts locaux, et qui rejette les inconfortables abstractions aux tenants et aboutissants trop larges. Là encore, on ne se demande pas quelles pollutions sont justifiées par quels avantages, on écarte la question de la pollution comme "pas mon problème" et "je ne sais pas, je ne me pose pas la question".
Tous ces évitements sont flagrants, dans le narratif de Taddeï. Cas banal d'intelligence à géométrie variable. Mais quels que soient les impacts véritables de ses choix (en réalité, ce ne sont pas ces "alibis" ou ces émissions intellos confidentielles qui ont impacté le paysage politique français), il est obligé pour les justifier de minimiser, nier, ou déclarer inconnaissable, les intentions des crapules qui l'utilisent. Et c'est la somme des petits taddéïsmes collectifs de ce genre-là qui leur donne tant de pouvoir.
On peut être d'accord avec lui ou non mais force est de constater que ce mec a une cohérence et une intégrité chevillée au corps et à sa façon de concevoir son métier. La preuve, il reste insaisissable, si l'on s'en tient à ses propos. Le truc qui me gène, c'est que grâce à la qualité de ses émissions, il contribue à enrichir des gens toxiques comme boloré. Tout ça parce qu'il aime faire de la télé. Que peut importe la main qui le nourrit tant qu'elle le nourrit bien, et qu'il peut faire ce qu'il veut. J'ai du mal à croire qu'on puisse faire totale abstraction de qui nous emploie. Même s'il a raison sur un point : pourquoi doit-il se retrouver avec des patrons pareils pour faire les émissions qu'il fait ?
Ce qu'on peut aussi lui accorder, c'est son absence de double standard et sa tentative de rester objectif, de remettre en question nos certitudes sur le bien fondé de l'hégémonie occidentale, de remettre un peu de complexité dans un monde binaire.
Par contre, Daniel, s'il vous plait ! laissez finir leurs phrases , dérouler leur pensée à vos interlocuteurs !!! Avant d'arriver à une conclusion ("et donc ?" toujours très impatient) il y a un cheminement qui éclaire le pourquoi de la réflexion. Sans ce cheminement, la conclusion ne vaut pas grand chose, sinon des vérités assénées creuses voire équivoques. Et non, ce n'est pas ennuyeux ! Vous ne savez pas laisser les gens parler sans les interrompre. Malgré tout le respect que j'ai pour vous, votre émission porte mal son nom, ou vous n'êtes pas la personne la plus pertinente pour l'animer... désolée.
Au top , je m’abonne a Marianne , enfin , d’abord je regarde si il arrive a le mettre en pratique . Je ne condamne rien ! A part l’accumulation .
Il me parait indispensable de soumettre Daniel Schneidermann à un contrôle antidoping.
J'ai du mal à concevoir comment il arrive à interviewer en si peu de temps, sans craquer Guillaume Erner et Frédéric Taddei. Y'a un truc qui va pas, là. C'est suspect.
A mon avis, il prend des substances interdites.
Pipi dans l'éprouvette ! D'urgence !
Bravo Daniel,
Difficile à cerner l'animal mais vous avez quand même réussi à lui faire se prendre les pieds dans le tapis.....quelque fois. J'étais une admiratrice de Taddei (ce soir ou jamais.....;bien sûr et aussi Interdit d'interdire) mais votre manière de le pousser dans ses retranchements au fil de l'entretien, fait qu'on finit l’émission en se disant: pas si impartial que ça, éthique discutable, ne se fâcher avec personne surtout de potentiels employeurs etc......
En fait, Taddei est quelqu'un pour qui les problèmes de valeurs ne sont que des décisions conscientes (ou non) à des problèmes identifiés et qui ont des conséquences qu'il a aussi identifiées (ou son équipe bien sûr). Ca lui permet toujours d'être au-dessus du débat et non pas dedans. Sa technique est surtout de ne pas prendre position mais plutôt d'aider les invités à articuler leurs choix(et non pas leur valeurs). D'où les formules : a contrario X considère que, le point de discorde entre vous, certains pourraient vous faire le reproche que,... Il ne peut pas être pris en défaut puisque tout semble être descriptif plutôt que réactif. Il transmet la parole, sans prendre de risque. Et du coup, qu'il soit chez Praud ou Schneidermann, il est insaisissable.
Il botte quand même beaucoup en touche le père Taddei en mode "Non je sais pas je regarde pas la télé"
Pas encore regardé mais "ce soir où jamais" c'était quelque chose quand même !
Il faut sans détour reconnaitre à Frédéric Taddei sa grande compréhension du de l’univers de la télévision (relativement au peu que je comprends moi-même) associée à une indiscutable indépendance d’esprit.
Sur le fond et pour prendre un seul exemple, l’occident exhibant sa grande lumière partout ailleurs, l’on peut très bien admettre qu’un regard différent, une autre propagande donc, puisse être exposé séant. Que signifie le refus d’un autre narratif (hors période de guerre) si ce n’est que le narratif qui fut servi jusque-là, ne tient pas tellement la route et qu’il faut le soutenir en l’érigeant en vérité contre tout le reste ?
D’accord, ce que fait Frédéric Taddei, il le fait le plus souvent ‘dans son coin’ – par la force des choses. Mais faut-il lui reprocher de faire sa part de colibri ou plutôt regretter que de tels profils soient si rares ?
Sans doute Frédéric Taddei s’efforce-t-il de suivre le conseil du sage de Kaliningrad : « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle ». On peut lui en savoir gré !
Je n'ai pas encore vu l'émission, mais comme je ne suis pas sûr que le formulaire de contact soit toujours lu, je poste également ma question ici:
A chaque sortie d'une nouvelle émission de "Je vous ai laissé parler", je reçois un email m'informant de sa sortie. Mais je n'en n'ai pas besoin.
Cette émission est la seule à bénéficier d'un tel traitement (pas d'email spécifique pour les autres émissions). Pourquoi?
Surtout, je ne trouve pas d'options dans l'onglet "Préférences" pour me désabonner de cette newsletter (c'est la page sur laquelle on arrive quand on clique sur "modifiez vos préférences" dans la newsletter). Je peux me désabonner de "Aux petits oignons" ou de celle liée à "Obsessions", mais pas celle liée à JVALP. Serait-ce possible de rajouter cette option?
Merci à la rédac
Pour résumer, sans pouvoir être exhaustif, la longue interview de ce type répugnant : "ma déontologie c'est la mienne" (il doit ignorer le sens professionnel donc collectif de ce mot, sans même parler d'éthique : il n'en a pas), il est prêt à travailler dans n'importe quel média, fût-il d'extrême-droite, compare (avec un pseudo-humour qui masque mal son sérieux) son oeuvre à celle de De Gaulle, considère les journalistes comme des charges financièrement coûteuses, n'est pas journaliste sa seule expérience de directeur de presse étant d'être passé du torchon Lui au torchon Marianne, considère les milliardaires comme nécessaires à la presse (donc ignore tout des médias indépendants, et DS ne le relance pas là-dessus...), reprend les arguments de Sarkozy pour s'indigner qu'on ait pu le mettre sur écoute dans ses conversations avec son avocat (et DS ne le reprend pas, pourtant tout est là, entre autres : https://www.mediapart.fr/journal/france/100314/ecoutes-sarkozy-la-mauvaise-polemique-de-tenors-du-barreau), considère qui n'y a as de quoi s'indigner dans les agissements de Sarkozy, sauf si l'on est "anti-sarkozyste"), etc. etc.
DS essaie d'être pugnace mais ne peut pas relever toutes les insanités de Taddeï, il y en a trop. Que n'a-t-il cité l'édito d'Eve Szeftel déroulant ses intentions pour Marianne, au titre terrible : "L'Occident, c'est nous et nous devons nous battre pour lui..."
Et le plus désolant, c'est que DS finit quand même avec un grand sourire en concédant que "c'est intéressant" et en lui souhaitant bonne chance pour son aventure à Marianne (dont un tiers de la rédaction vient de démissionner) J'aurais plutôt souhaité bon courage aux journalistes...
Et moi j'en profite pour dire grand merci à Frédéric Taddéï pour les belles et très enrichissantes soirées de débat qu'il a dirigées de main de maître sur F3 pendant quelques années, intermède musical inclus.
La caractéristique de ces émissions, c'était la diversité des opinions et le fait que chacun pouvait aller au bout de son idée sans crainte d'être interrompu, mais aussi sans "tunnel". Y participaient non pas les éternels toutologues, mais de vrais spécialistes choisis avec soin et de nombreux visages nouveaux.
Rares sont les "Ce soir ou jamais" que j'ai manqués.
Rien à voir avec la palote resucée vespérale aux relents macronistes que nous sert quotidiennement Karim Rissouli.
J'ai "tenu" deux semaines.
Ça serait bien que vous laissiez parler aux invités. À force de les interrompre au milieu d'une phrase ça devient extrêmement difficile d'avoir un sujet approfondi. La on est de plus en plus en mode interrogatoire de police. Il ne manque plus de la lampe de bureau dans la tête
Face à face entre deux personnages de télé d'une autre époque. Le temps où il y avait encore des émissions de débats de qualité. Où on pouvait écouter des gens qui pensent autrement. Où il y avait encore des espaces de liberté d'expression.
Ce " je vous ai laissé parler ", nous laisse nostalgique de ce qu'aurait pu être une télé de qualité. Le contraire de la télé d'aujourd'hui. Celle d’Hanouna et consorts.
En tout cas difficile pour M Schneidermann de ferrer l' anguille Taddei . Animateur du " ce soir ou jamais " où on a pu écouter débattre Lordon et Piketti.
C'était ce soir. C'est devenu jamais.
Je suis un peu perplexe par rapport à "Je ne regarde jamais la télé" (pour expliquer qu'il ait accepté de faire une émission sur ERT)... Quand on accepte de faire une émission pour une télé, on essaie au moins de savoir où on met les pieds, non?
Alors que ça peut se défendre "en connaissance de cause" (et il le fait d'ailleurs plus loin)
J'aurais aimé connaître, non pas son opinion, puisqu'il ne veut pas qu'on sache quelles sont-elles, mais les dispositions qu'il va prendre par rapport à la ligne éditoriale bougnoulophobe du journal qu'il va diriger. Est-ce que Marianne continuera à se rapprocher de Causeur ou de Valeurs actuelles ou bien la ligne sera-t-elle infléchie ?
DS ayant beaucoup écrit, pour faire un parallèle avec notre époque, sur l'état de l'opinion au moment de l'avènement du nazisme, j'aurais aimé qu'il demande à son invité, que ça ne défrise pas de servir d'alibi au catholique intégriste Bolloré, si ça ne l'aurait pas dérangé de travailler sur Radio Paris en 1941 à partir du moment où on lui aurait laissé carte blanche.
Taddei est intéressant et donne à penser. Il pense que chaque chaine de télé est organe de propagande. C'est intéressant. Moi je lui aurais demandé s'il pense la meme chose pour les hebdomadaires d'information générale. Et si oui, alors pour quoi ou pour qui il veut faire de la propagande. Prendre la direction de Marianne, ce n'est pas faire preuve de neutralité ou se retenir de divulguer ses opinions, c'est un geste qui a un sens politique.
"Ma déontologie, c'est la mienne !" C'est précisément la ligne de conduite du dandy telle qu'elle a émergé au XIXème siécle et qui survit aujourd'hui. Tout y est : cravate savamment dénouée, lunette de soudeur, lippe indifférente voire méprisante, posture politique dégagée, apologie de l'individualisme et de la liberté, esthétisation de la conduite digne, souci de se distinguer. "Je ne regarde pas la télé mais j'en fais" : luxe de celui qui se rêve en aristocrate à l'ère de la culture des masses...
minute 31' ... ben oui , "toutes les chaînes sont des chaînes de propagandes !" C'est dit . Le spectacle continue !
Avant de commencer à regarder, je m'interroge sur les motivations de Taddéi. Pourquoi répond-il à l'invitation de DS puisqu'il ne se justifie jamais de rien et qu'il est insensible aux critiques ? Qu'a-t-il à vendre ? Ne me dites rien, je vais regarder.