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"Hors-Série", Judith Godrèche et... "Arrêt sur images"

Depuis une semaine, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche critique, sur son compte Instagram, une émission de notre filiale "Hors-Série", consacrée au film de Bernardo Bertolucci, "Le Dernier Tango à Paris". "Arrêt sur images" a été mentionné à plusieurs reprises dans cette polémique. L'occasion de repréciser ici les liens exacts qui nous unissent à "Hors-Série".

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Je suis choquée et déçue d'apprendre qu'une partie de ma modeste contribution à ASI en tant qu'abonnée sert à soutenir financièrement une émission dont le collaborateur régulier est JF Rauger, programmateur de la cinémathèque. En effet, sa programmat(...)

Non, l’extrait n’est pas vraiment sorti de son contexte. L’émission complète est un malaise permanent. Les Dans le film sont bien trop souvent des éloges des pires réalisateurs et acteurs. L’émission précédente était sur Depardieu et était très compl(...)

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Pour ma part je trouve tout à fait normal qu'ASI n'interfère pas dans ce que fait Hors Série. On ne peut pas critiquer Bolloré qui fourre son nez dans les rédactions des médias qu'il possède et vouloir faire de même. On peut se réjouir au contraire q(...)

Derniers commentaires

Robin Andraca, ASI, quelqu'un... Pourriez-vous répondre aux questions d'ordre éthique que vous posent plusieurs commentaires sur votre soutien financier et logistique, via votre "filiale", à une émission manifestement habituée à se positionner du côté des auteurs de VSS dans le cinéma (Depardieu, Breillat,...) et ayant une forte connivence avec la direction toxique de la Cinémathèque ?

Une part de l'argent de vos abonnés sert-il à ce soutien ?

Et, Robin Andraca, comment faut-il intrepréter le fait que vous repreniez à votre compte, sans guillemets ni distance, l'argument allégué par la Cinémathèque pour annuler la projection du Dernier Tango à Paris : "des raisons de sécurité" ? Criminaliser quelques manifestantes pacifistes, généralement vite entourées de CRS (on peut compter sur Bonnaud pour cela, vu sa haine des féministes), les présenter comme des dangers publics, est-ce vraiment le rôle d'ASI ?

Merci de répondre.


Rien ne justifie le harcèlement de qui que se soit.


Par contre, Murielle Joudet, faut pas la confondre avec autre chose qu'une critique du sérail qui a défoncé le livre de Geneviève Sellier (analyste dans l'excellent post-pop) parce qu'il ne faudrait surtout pas se remettre en question dans ce petit milieu pas toujours très ragoutant de la cinéphilie professionnelle  (je le sais, je l'ai un peu fréquenté de loin, ah ça y avait du monde pour signer des tribunes pour défendre Jean-Claude Brisseau). Murielle Joudet qui a sorti un livre d'entretien avec Catherine Breillat, accusée par Caroline Ducey d'avoir littéralement organisé son viol durant le tournage de Romance (film complètement naze par ailleurs mais porté au nues, comme l'ensemble de l'oeuvre de Breillat, par la critique), la même Breillat qui mettait une lumière amourachée sur l'acteur de porno Rocco Siffredi, connu dans le milieu comme étant particulièrement violent. 


Donc voilà, y a pas le méchant Rauger et la gentille Joudet. Ce sont deux chiens de garde d'une vieille cinéphilie moisie, dans laquelle on peut débattre sans sourciller de question comme "Peut on faire un bon film sans violer ses acteurs". La fantasmagorie claquée de l'artiste romantique et torturée qu'on se trimballe depuis le 19eme, faudrait voir à la jeter à la poubelle. L'art, c'est comme le reste. C'est une production avec des conditions de production et des rapports de pouvoir. Actrice, c'est un métier (actrice porno aussi d'ailleurs, même si c'est pas le même métier). 

Je me suis parfois interrogé sur le statut juridique d'un metteur en scène par rapport à un acteur ( et plus souvent une actrice).

Est-ce que c'est le lien de subordination du salarié à l'employeur ?


Où verrait-on une maltraitance devenue banale et institutionalisée ?


Une espèce d'excuse " qui aime bien, châtie bien" ?



C'est plutôt effrayant.  Et parfois, avec la caution de la victime elle-même. 

Une référence à la diffusion récente d'une interview de Sharon Stone évoquant Paul Verhoeven pour une scène mythique de Basic Instinct. Et lui donnant raison, a posteriori, de sa violence et de sa traitrise de metteur en scène, au regard de l'efficacité du résultat obtenu.


Pas très réjouissant pour la sérénité des rapports humains.





Je suis choquée et déçue d'apprendre qu'une partie de ma modeste contribution à ASI en tant qu'abonnée sert à soutenir financièrement une émission dont le collaborateur régulier est JF Rauger, programmateur de la cinémathèque. En effet, sa programmation, ainsi que maints propos de Frédéric Bonnaud se sont illustrées depuis plusieurs années par leur sexisme violemment assumé.

Bien sûr, rien ne justifie le harcèlement que subit Muriel Joudet.

Mais je trouve l'article de Robin Andraca d'une hypocrisie crasse : on soutient, on héberge une émission sans aucunement se soucier de ses contenus ? Alors, pourquoi la soutient-on plutôt qu'une autre production, de droite par exemple ?

L'article de Politis sur les méthodes brutales et le harcèlement qu'impose JF Rauger à son équipe - F. Bonnaud n'étant pas en reste - m'a rendu le visionnage de l'émission sur Le Dernier Tango à Paris insupportable :

https://www.politis.fr/articles/2025/01/climat-deletere-et-management-toxique-la-cinematheque-francaise-en-pleine-tourmente/ 

Hors sujet (quoique...) 


Est ce que l'art lyrique n'a pas perdu de sa beauté en refusant (depuis quand, d'ailleurs?) de castrer les petits garçons à la voix d'or? (Je précise le second degré, le forum est devenu tellement réactif, dans le mauvais sens, que je risque de me faire écharper).

Murielle Joudet, journaliste-pigiste pour Hors-Série, violemment prise à partie sur les réseaux sociaux. 


c'est bien le problème de notre société actuelle; les gens se lâchent (souvent cachés derrière des pseudos) pour déverser le haine sur n'importe quel sujet.


Regardez les commentaires de la presse locale à propos d'un fais divers, de la neige etc... C'est glaçant !


Peut-on revenir en arrière... je ne sais pas ?... J e crains que non

la preservation de l'indépendance journalistique n’empêche pas la critique a posteriori. je ne m'offusquerais jamais qu'un Bollore dise qu’une emission de cnews lui plait ou encore mieux ne lui plait pas. je m'offusque du fait qu'il impose sa ligne éditoriale ou qu'il censure a priori ce qui pourrait ne pas lui plaire.


C'est par ailleurs dans le giron d'@si de critiquer les medias... ce qui  remet sur le tapis l’éternelle question de la critique des medias "amis". ce qui n'est pas un sujet facile quand on voit les reactions que provoquent les articles sur "lemediatv" ou "lediplo".


Il y a beaucoup trop de problèmes avec la Cinémathèque ; aucune envie d'écouter ces deux personnes sur un sujet difficile. 

Que vient faire ASI dans cette galère ?

Non, l’extrait n’est pas vraiment sorti de son contexte. L’émission complète est un malaise permanent. Les Dans le film sont bien trop souvent des éloges des pires réalisateurs et acteurs. L’émission précédente était sur Depardieu et était très complaisante avec l’acteur qu’il était dans les années 70. Il y a tellement à dire sur le cinéma, mais ça parle quasiment tout le temps de la “nouvelle vague” en minimisant ses pires horreurs.

Après 8 ans, je viens de couper mon abonnement. HS s’est transformé en élitisme intellectualiste à tendance conservateur qui ne se remet plus en question.

En tant que société mère vous soutenez votre "fille" si c'est nécessaire, vous lui prêtez vos locaux, son indépendance éditoriale est entière . Parfait .                                                                                                                                                                               Ma question : que se passe-t-il si Hors Série " dérape " ? je ne dis pas que c'est le cas, mais tout peut arriver n'est-ce pas ... ( cf la récente  chronique de DS sur Charlie et Philippe Val ) ???

Désolé de le dire mais Godreche instrumentalise ce qui lui ai arrivé pour avancer sa carrière de réalisatrice. Elle le dit bien: Elle accuse le cinéma francais de ne pas forcément financer son prochain film (elle en tourne un là) parce qu'il y a omerta sur les VSS. C'est peut-être le cas mais c'est manipulateur de sous-entendre que si son prochain film n'est pas financé c'est parce que le cinéma est automatiquement du côté des prédateurs. Y'a pleins de raisons pour quoi un film n'est pas financé. Elle place ses pions et j'imagine que ça fait parti du jeu mais ça laisse un goût amer dans la bouche.

Gaffe tout de même au d’où on parle. L’idée que pour que le film soit bon il faut que l’acteur soit violé, est une idée de voyeur, ici, le programmateur/critique. elle rejoint à mon sens tout ces histoires management qui vont de la mise au placard jusqu’au harcèlement pour faire craquer un salarié ou employé et qu’il démissionne.

Employer personne pour une quelconque tâche réclame en retour du respect envers elle, voire un respect mutuel. Un travail n’a pas à démolir une personne, qu’importe l’esthétique en jeu, qu’elle soit de production comme d’art.

Total soutien à Muriel Joudet, merci d'en avoir fait de même. La pureté de la cause que l'on défend ne peut nullement justifier tout ce qui est fait en son nom.

En quoi critiquer une émission hautement critiquable est-il une pratique de harcèlement? Critiquer ces petits professionnels de la profession pour paraphraser Godard est vecu par ce petit milieu comme un crime de lèse majesté. L'inversion du rapport de pouvoir leur est insupportable. Il faut lire les critiques de Muriel Joudet pour voir son rapport au cinéma et aux films! Tous ces textes sont abondamment likés par les JF Rauger et Fredéric Bonaud, la clique de la Cinémathèque où elle a son rond de serviettes. Mais les langues se délient ! lire Politis et Télérama pour voir l'ampleur des violences commises par cdes deux la, Rauger surtout, ety ce depuis des années!

L'article de Telerama.
Que s’est-il dit lors de l’AG du 9 janvier ?

Le 9 janvier, une assemblée générale a rassemblé une petite centaine de salariés, dans une ambiance tendue. Peggy Hannon, la directrice générale adjointe, a eu beau rappeler que 30 % de la programmation faisait déjà l’objet d’une présentation, le malaise était palpable. Si une salariée note que la réunion a au moins permis d’aborder la question « des méthodes de travail en interne et de la nécessité de former le personnel à la lutte contre les discriminations et les VHSS [violences et harcèlements sexistes et sexuels] », d’autres se sont montrés inquiets. Souffrant de la dégradation de l’image publique de la Cinémathèque, perçue de plus en plus comme « un bastion misogyne », ils sont apparus défiants face à une direction accusée de se retrancher dans une conception passéiste et conservatrice de ses missions.

Cette réunion, Frédéric Bonnaud l’espérait « cathartique ». « On a péché par inattention », a-t-il reconnu, parlant d’un « loupé », avant d’assurer avoir été victime d’un « chantage » de la part de la journaliste Chloé Thibaud qui, par « arrivisme », aurait exigé de présenter elle-même la séance. « Une tentative d’extorsion pure et simple » selon le directeur, qui a déploré devant ses troupes une « campagne de dénigrement contre une institution culturelle » : « Nous sommes la Cinémathèque française. Nous existons depuis 1936. Nous avons plutôt une histoire mouvementée, mais longue et glorieuse derrière nous. Aujourd’hui, à l’époque des réseaux sociaux, il suffit que quelqu’un se lève et dise : “Je vais vous mettre la misère” pour qu’effectivement la misère arrive et qu’un mois plus tard je sois ici en train de m’expliquer devant vous. » Chloé Thibaud nie en bloc un quelconque « chantage », expliquant avoir publié sur son compte Instagram ses deux seuls échanges avec la Cinémathèque. La jeune femme a confirmé à Télérama avoir envoyé à Frédéric Bonnaud un courrier de mise en demeure dès vendredi soir. À l’heure où nous publiions ces lignes, son avocate n’avait toujours pas de nouvelles de la part du directeur.

Certains échanges ont été houleux. « Bonnaud a été très agressif avec un salarié qui demandait pourquoi le communiqué de l’annulation de la projection du film de Bertolucci n’avait pas eu un mot pour les actrices victimes d’abus sexistes et sexuels », raconte un témoin. Une autre personne présente estime n’avoir pas été convaincue par sa ligne de défense. « Si Jean-François Rauger et lui sont de si grands experts cinéphiles, ils auraient dû prendre leurs précautions. Comme ils l’ont très bien fait d’ailleurs pour recontextualiser le racisme de Naissance d’une nation. Dès qu’il s’agit de violences sexuelles, ils nous resservent toujours le même argument : c’est l’histoire du cinéma qui est misogyne, pas eux. » Bonnaud a même déploré une tendance actuelle à la « criminalisation des œuvres d’art ». De quoi laisser perplexes les personnels du service éducatif, en charge du renouvellement des publics. L’une de ses membres a ainsi fait valoir l’importance de certains sujets sociétaux, comme les violences sexistes et sexuelles, aux yeux des spectateurs de demain.


Quid des accusations de management toxique ? Depuis maars 2020


La crise à la Cinémathèque ne se borne pas aux clivages sur la transmission de l’histoire du cinéma. L’enquête de Politis, publiée le 11 janvier, fait état de « problèmes structurels au sein de l’institution », de « nombreux cas de souffrance parmi les salarié·es » dont des faits pouvant relever de harcèlement moral. Depuis 2005, pas moins de sept services auraient été touchés par une « vague d’alertes pour des risques psychosociaux sur des salarié·es ». Le magazine explique qu’un rapport de l’inspection du travail, daté du 5 mars 2020, avait même identifié des faits de harcèlement moral après que le CSE avait alerté sur le cas d’une salariée du service programmation « en danger grave et imminent » à la suite de plusieurs réunions avec Jean-François Rauger. Celui-ci avait écopé d’un avertissement. Quelques années auparavant, toujours selon Politis, le même Jean-François Rauger avait reçu un blâme de sa direction après avoir asséné un coup de poing au visage d’un technicien.
Et maintenant ?
La Cinémathèque est loin d’être sortie de la tempête. Ce jeudi, son président, Costa-Gavras, accompagné de Frédéric Bonnaud et de Jean-François Rauger, va être auditionné devant la Commission d’enquête parlementaire relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel. Appelée de ses vœux par l’actrice Judith Godrèche et présidée par Sandrine Rousseau, peu connue pour son indulgence envers les « boys club », celle-ci devrait avoir beaucoup de questions à poser au trio…


Combiné aux révélations sur « le management toxique » du musée du cinéma, l’épisode du Dernier Tango pourrait-il signer le générique de fin de la direction ? Le départ de Frédéric Bonnaud n’est en tout cas pas fixé par les statuts. En effet, nommé par Costa-Gavras fin 2015 pour remplacer Serge Toubiana au poste de directeur général, il bénéficie d’un CDI et non pas d’un mandat limité dans le temps. Théoriquement, seule sa révocation par le conseil d’administration peut le pousser à partir. Un CA qui vient de lui renouveler sa confiance, tout en actant « la nécessité de veiller à ce que la présentation des films au public tienne compte de l’éclairage rétrospectif que projettent sur certaines œuvres l’écoulement du temps, l’évolution de la société et le respect dû aux victimes ».

À en croire le principal intéressé, qui l’a affirmé lors de l’AG du 9 janvier, la perspective d’un départ ne lui fait pas peur : « Huit ans ici, c’est déjà beaucoup, franchement il ne s’est pas passé un mois sans que je ne pense à partir. C’est un métier très difficile et […] franchement, je pourrais gagner beaucoup plus ailleurs en ayant beaucoup moins d’emmerdements. » !!!!En attendant, l’institution qu’il dirige pourrait assez vite se retrouver face aux mêmes questionnements de programmation. En août prochain, on fêtera, en effet, le centenaire de la naissance de Maurice Pialat, grand réalisateur aux méthodes de travail particulièrement contestées…

Merci pour ces infos très précises.

J'ai oubié le début du papier que je joins la:



Crise à la Cinémathèque française : l’institution est-elle devenue un “bastion misogyne” ?
La programmation prévue sans contextualisation du “Dernier Tango à Paris”, mi-décembre, avait provoqué une polémique de grande ampleur. Qui révèle, finalement, un malaise profond au sein du musée du cinéma. Nos explications.
Par Mathilde Blottière
Réservé aux abonnés
Publié le 14 janvier 2025 à 17h00
Mis à jour le 14 janvier 2025 à 20h18
La Cinémathèque n’a rien à voir avec le monde du cinéma. Rien. » Sibylline, la phrase a été prononcée par Frédéric Bonnaud, patron depuis neuf ans de l’institution du cinéma, lors d’une récente réunion avec ses salariés. Comprendre : il n’est pas question pour lui que le vénérable musée devienne une chambre d’écho des mouvements – fussent-ils aussi puissants que #MeToo – qui traversent actuellement les plateaux de tournage comme les plateaux télé. Secouée, la Cinémathèque l’est pourtant bel et bien depuis un mois, en son sein et hors ses murs. Le déclencheur : la programmation d’abord prévue sans contextualisation, puis l’annulation, du film Le Dernier Tango à Paris. Il y a quelques jours, Politis révélait également le « climat délétère » qui régnerait dans ses couloirs. L’article décrit notamment une ambiance de peur, des tables soulevées lors de réunions houleuses, des décisions prises sans partage par un « boys club » autoritaire et soudé… Explications.



Qu’est-ce qui a mis le feu aux poudres ?
La crise remonte à la programmation du film de Bertolucci, Le Dernier Tango à Paris, le 15 décembre dernier, dans le cadre d’une rétrospective consacrée à l’acteur Marlon Brando. Dans le sillage de l’actrice-réalisatrice Ariane Labed (dont le premier film, September & July, doit être montré le 27 janvier à la Cinémathèque) et de Chloé Thibaud, journaliste et autrice de Désirer la violence. Ce(ux) que la pop culture nous apprend à aimer, plusieurs associations féministes ont interpellé la Cinémathèque pour dénoncer l’absence de contextualisation d’un film devenu un emblème de la maltraitance des actrices par leurs metteurs en scène et partenaires masculins. Sur le tournage, Maria Schneider, 19 ans, avait en effet subi une scène de viol simulé. Scène surprise que l’acteur, alors âgé de 48 ans, et Bernardo Bertolucci, 51 ans, s’étaient entendus pour tourner ce jour-là sans en avertir au préalable la jeune actrice.
Ils ont péché par orgueil. En gros, c’est eux ou les féministes. Ils se sont entêtés.

Jean-François Rauger, le directeur de la programmation de la Cinémathèque depuis trente-deux ans, et Frédéric Bonnaud, le patron de la maison, ont refusé de prendre en compte les suggestions de contextualisation des frondeuses. La séance serait présentée par Jean-François Rauger, sans autre outil pédagogique. Pas de table ronde ou conférence avant le film ni de temps de parole prévu après. Pas de diffusion, non plus, d’un extrait du film Maria, de Jessica Palud, qui revient largement sur le traumatisme de Maria Schneider, ni de projection d’une interview où l’actrice explique ce qu’elle a subi. « Ils ont péché par orgueil, estime un salarié qui souhaite garder l’anonymat. En gros, c’est eux ou les féministes. Ils se sont entêtés. »
Après une semaine de fièvre sur les réseaux sociaux, la Cinémathèque a finalement choisi d’annuler la projection « pour raisons de sécurité ». Loin d’apaiser l’incendie, cette décision a contribué à l’alimenter, l’institution donnant l’impression de se poser en victime. Avec un préjudice pour l’image de la maison.


Le malaise se limite-t-il au “Dernier Tango” ?
Avec 440 000 spectateurs en 2024, la Cinémathèque peut se prévaloir d’une fréquentation record depuis dix ans. Mais, en interne, l’épisode du Dernier Tango a réactivé de vieux clivages entre deux approches cinéphiles qui semblent irréconciliables : une conception de la transmission de l’histoire du cinéma ouverte aux évolutions de la société et attentive aux conditions de production des œuvres, et une vision axée quasi exclusivement sur l’analyse esthétique et formelle des films.

Dans les jours qui ont suivi l’annulation du Dernier Tango, un tract syndical très critique a circulé dans les couloirs du 52, rue de Bercy. On pouvait y lire : « Nous nous sentons instrumentalisé·es par les déclarations publiques de certains membres de la Direction dans la presse ou sur les réseaux sociaux. Non seulement nous ne partageons pas ces positionnements mais ils affectent nos conditions de travail et nos missions au quotidien. » Cosigné par trente-huit membres du personnel – une première dans une maison où l’on craint d’exprimer des opinions contraires à celles de la chefferie –, le texte exigeait de la direction qu’elle clarifie ses positions vis-à-vis des films dits « problématiques » ou « abîmés ». Avec une interrogation en tête : comment une institution financée à 90 % par un établissement public (le Centre national du cinéma et de l’image animée, volontariste dans sa lutte contre les violences sexistes et sexuelles) peut-elle envisager la transmission de certaines œuvres sous l’angle exclusif de l’analyse esthétique, laissant de côté leur fabrication parfois entachée de violence ?
Le 13 janvier, d’autres salariés, soutenant la direction, ont diffusé un texte déplorant que certains de leurs collègues parlent en leur nom dans la presse. « Nous ne travaillons pas dans la terreur, peut-on lire. Nous écrivons sans oreillette de la direction. Nous refusons le portrait schématique qui est fait de notre collectif. Nous travaillons tous les jours à montrer des films, à valoriser des collections extraordinaires, à accueillir du public. »


  • La suite c'est : que s''est-il passé à l'Ag du 9 janvier. 



C'est vraiment bizarre. Je ne connais pas du tout le monde de la cinémathèque, mais j'ai beaucoup de mal à croire que ses présentations se limitent à l'esthétique. Ça existe, ça, dans la cinéphilie, l'appréciation des films décontextualisée des positions des œuvres et auteurs dans l'histoire de l'industrie, dans leur moment culturel, politique, social, économique ? Enfin, c'est tout l'intérêt de l'histoire du cinéma (comme phénomène miroir), aucun film ne se comprend ou ne s'appréhende sans ces enjeux sous-jacents... 


Est-ce que vraiment ils se limitent à l'esthétique, ou est-ce que c'est une façon de parler en excluant juste la dimension du genre ?


Enfin, depuis l'anti-anthropologie du musée chirac (arts premiers gni gnâ), je m'attends à tout.

Mais l'esthétique est  politique! Cf les ecrits de Godard 

Hm... Chuis pas super 100% sûr que ça dédouane.

Quelle honte tout cela.

Le "ciné-club" de Bonnaud, combien d'épisodes et combien de réalisatrices ? 

(Et combien de femmes dans les rétrospectives)

La Cinémathèque française nous appartient, il faut la reprendre.

On l'entend partout ; on ne peut plus la supporter ; est-elle en danger ?

Jean-François Rauger est le seul à blâmer dans cette affaire, les films diffusés aux heures de grande écoute à la télé montrent des séquences mettant en scène des rapports violents où le consentement n'a rien d'évident, cette expression artistique est-elle défendable en vue de l'éducation des jeunes? ne pas les sensibiliser sur le problème ne serait-il pas hypocrite? les victimes de l'abbé Pierre doivent-elles dénoncer ce qu'elle ont subit malgré le décès de leur agresseur? n'est-ce pas pédagogique? Judith et ses consœurs ont du pain sur la planche avant une prise de conscience de la société, sachant qu'il y aura toujours des partisans de l'autorité, de inégalité, de la violence et la misogynie, la haine!

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