Bruxelles / Experts : "remplir le vide" (Acrimed)
L'association Action Critique Médias (Acrimed) recense à son tour les "experts médiatiques", vers lesquels les médias se sont tournés le jour des attentats de Bruxelles. Des experts "souvent consacrés par leur seule présence médiatique" estime le site, et qui ont pour fonction de "remplir le vide" et de fournir "l'illusion d'une compréhension des évènements".
Omniprésence, platitudes, hypothèses hasardeuses, titres universitaires incertains : Acrimed se lance donc dans une classification des experts médiatiques. Il y a par exemple les "anciens" (anciens juges, du GIGN, patron des RG, etc.) ou les experts en criminologie, comme l’incontournable Alain Bauer, qui "intervient en tant que «professeur de criminologie» le matin sur RTL, et en tant que «spécialiste des questions de sécurité» à 19h, dans C à vous sur France 5". Parmi ces experts du crime, la palme de l’analyse la plus "renversante" revient notamment au "président de l’Observatoire international du terrorisme", Roland Jacquard, estime Acrimed. Sur RTL il avait ainsi estimé à propos des attentats de Bruxelles que "c’était préparé à l’avance".
Sifaoui et le Don d'ubiquité médiatique
Deux experts se détachent par leur "don d’ubiquité médiatique" avec au moins six interventions chacun en moins de 12 heures. Après avoir été interrogé par France 2, France 3, Le Figaro, Challenges et C à Vous, Mathieu Guidère, décrit tantôt comme "islamologue et spécialiste du monde arabe et musulman" et tantôt comme "spécialiste des mouvements islamistes radicaux", a même pris le temps en fin de journée de dénoncer la trop grande médiatisation du terrorisme, sur Arte.
A C à Vous, on cumule les experts : le 22 mars, Alain Bauer et Mathieu Guidère
Son confrère expert Mohamed Sifaoui (bien connu des @sinautes) a lui offert son analyse à RTL, RMC, BFMTV, Europe 1 et France 5 (C dans l’air). Avec les mêmes travers que les autres "experts". Sur RTL le 22 mars, "à peine plus d’une heure après les deux explosions à l’aéroport", Sifaoui s’était ainsi livré "non pas à une analyse mais à une suite d’hypothèses", estime Acrimed. Présenté comme "spécialiste des réseaux terroristes et islamistes", il avait par exemple estimé que Najim Laachraoui avait du "rester en retraît" dans ce qui ressemblait à une "attaque au colis piégé". L’enquête démontrera qu’il s’agissait en fait d’un attentat kamikaze de Laacharoui.
L'occasion de lire notre enquête : Contre les "experts" médiatiques en terrorisme, la parade s'organise
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