Non, gauche et droite ne disparaitront pas (Keucheyan/Hors-Série)
Alors que plusieurs candidats à l'élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron en tête, ont préféré abandonner dans leurs discours ce clivage pour d'autres oppositions (conservateur-progressiste, ou peuple-élite), le sociologue Razmig Keucheyan ne croit pas à sa disparition. L'auteur de Hémisphère gauche, une cartographie des nouvelles pensées critiques, publié aux éditions Zones, est cette semaine l'invité de Hors-Série. Selon lui, "il est clair qu'on est dans une phase où le clivage gauche-droite a l'air d'être brouillé" : "par les représentants politiques", mais aussi par un discours médiatique "dominant" qui s'accorderait à dire qu'il faudrait réformer la société.
Mais pour Keucheyan, "on a toujours tort d'imaginer que la distinction gauche-droite va disparaître". Pour une raison très simple : la place centrale, dans les sociétés capitalistes actuelles, de la propriété privée, "distribuée de manière inégalitaire". La gauche souhaite une distribution plus égalitaire de la propriété privée (voire l'abolition de la propriété privée, dans certains cas). La droite, elle, "se caractérise par une forme de tolérance accrue sur cette forme de distribution inégalitaire de la propriété privée".
Ces deux notions, l'égalité et la propriété privée, sont intimement liées : "C'est parce qu'il existe une propriété privée qu'il y a des gens qui sont favorables à sa distribution plus égalitaire et d'autres qui sont plus tolérants", explique Keucheyvan. Il en tire ainsi un "syllogisme imparable" : "Cette distinction entre la gauche et la droite disparaîtra le jour où disparaîtra la propriété privée".
Retrouvez l'intégralité de l'émission d'Hors-Série : "Hémisphère gauche"
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