C’est un scoop des Echos qui tient en deux SMS, adressés par le président du Medef (syndicat patronal), Pierre Gattaz, à la présidente de la CGC (syndicat de cadres), Carole Couvert. Dans ces deux messages, Gattaz la menace de ne plus la soutenir si elle persiste dans ses critiques de la loi sur le travail. La représentante des cadres dénonce depuis début mars cette loi qui serait "un cadeau de plus fait aux entreprises" et n’excluait pas d’appeler à la manifestation si le texte n'évoluait pas d'ici mi-mars.

Le premier texto de Gattaz donne le ton : "L’attitude de la CGC est incompréhensible et nuisible. Vous avez déjà planté la loi MDS [Modernisation du dialogue social]. Vous n’allez pas nous planter la loi MEK [Myriam El Khomri]. Si vous persistez dans cette attitude "cgtiste" sur cette loi, le Medef en tirera toutes les conséquences sur nos discussions en cours". Et le second SMS est encore plus précis sur la nature de la menace : "Ce que je veux dire c’est que nous [ne] vous soutiendrons plus dans votre combat pour les cadres si vous plantez la loi MEK."

Réponse de la présidente de la CGC, interrogée par Les Echos ? "Je ne fonctionne pas à la menace, je suis la porte-parole de 160.000 adhérents et mon mandat sur le projet de loi a été voté à l’unanimité". Gattaz, en déplacement à Rabat, s’est lui contenté de répondre à l’AFP qu’on "ne dévoile pas une conversation privée entre gens de bonne compagnie".

L’occasion de lire la chronique du matinaute sur un autre aspect de la loi travail (que Les Echos n’avaient pas traité) : Pitié pour Seux, contraint de se raccrocher aux dentelles