Le Monde atténue ses questions à Martinez (Acrimed)
C’est Acrimed qui pose la question ce jeudi. Le site s’est penché sur la retranscription par le journal, dans son édition du 21 juin du "Grand Rendez-vous" entre Philippe Martinez et ses interlocuteurs au micro d’Europe 1 deux jours plus tôt. Ce jour-là, pendant près d’une heure, Martinez s’était fait taper sur les doigts. Face au trio de journalistes Jean-Pierre Elkabbach (Europe 1), Françoise Fressoz (Le Monde), Michaël Darmon (ITélé), Martinez avait essuyé remarques et critiques sur le plateau d'Europe 1 lors d’une interview à charge. Au point que Daniel Schneidermann s’était interrogé sur la raison qui avait pu pousser le leader de la CGT à se plier à ce petit jeu de massacre.
Deux jours plus tard dans Le Monde, ô surprise, comme le note Acrimed : les questions retranscrites par le quotidien sont "bien loin de refléter l’animosité à laquelle a dû faire face Philippe Martinez, lors de l’interview diffusée sur Europe 1."
Le site s’est livré au jeu des sept erreurs, comparant les questions posées sur la radio à celles retranscrites par le quotidien. Résultats? Les questions, relances et commentaires les plus virulents ont disparu de la version écrite. Et Acrimed de citer un florilège des saillies les plus à charge contre Martinez que Le Monde n’a pas cru bon de reprendredans sa retranscription. Pour exemple, celles d'Elkabbach: "La nation toute entière est bouleversée par le meurtre de deux policiers, les gens soutiennent les policiers, leur rend hommage, on vous a rarement entendu dire merci à la police." Toujours du même Elkabbach : "Vous n’avez aucune idée [du coût des manifestations pour la CGT], vous qui demandez la transparence? […] Et est-ce que vous avez une idée, depuis quatre mois, de ce que ça a coûté à la fois aux Français, et à la CGT?" Quant aux remarques de la journaliste du Monde au micro d'Europe 1 : "La violence est partout, on l’a vu en Grande-Bretagne avec le débat sur le Brexit qui se termine par un mort. Est-ce que vous, vous dites il faut arrêter, avec un mort on ne peut pas continuer comme ça [sic]." : absente du quotidien. Tout comme cette autre question toujours en référence au meurtre de la parlementaire britannique Jo Cox : "Vous parlez de la radicalité d’extrême-droite, est-ce qu’il n’y a pas, au sein même de vos cortèges, une radicalité d’extrême-gauche qui cultive la même violence?".
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